À mesure que les taux d’intérêt et les dettes augmentent, le monde entre de plus en plus dans la dernière phase d’un jeu pyramidal. Tel est ce qu’affirme Nassim Taleb, économiste et auteur du best-seller ‘The Black Swan’, qui avait prédit la crise du crédit de 2007 à un stade précoce.
Taleb affirme que dans le monde occidental, on prend actuellement plus de risques que durant la phase de gestion de crise aiguë de 2008 et 2009. « Les gouvernements pensent qu’ils peuvent emprunter de l’argent gratuitement en faisant tourner la planche à billets ou en réduisant les taux d’intérêt. »
« Nous souffrons de la même maladie qu’en 2007. Cependant, si tous les médicaments permettent de se sentir mieux, cela ne signifie pas que les choses vont mieux », affirme Taleb dans une interview avec Bloomberg.
« Il n’y a pas de ‘free lunch’. Ni à l’époque, ni maintenant. » Il affirme que cette fois-ci, les dettes des pouvoirs publics et des entreprises ont très fortement augmenté - un avertissement qu’avait aussi récemment publié Janet Yellen, l’ancienne présidente de la Fed américaine.
Selon l’ancien investisseur Taleb, les États-Unis se retrouvent dans une spirale de hausse des taux d’intérêt et de la dette, ce qui contraint les pouvoirs publics à mettre davantage d’argent de côté pour faire face à leurs obligations en matière de taux d’intérêts. Il prévient que tout jeu pyramidal finit par s’effondrer à un moment donné. « Regardez la précédente crise de la dette en Amérique latine, comme en Argentine. » Il estime que l’Italie se trouve maintenant dans une spirale descendante similaire.
Il affirme que la hausse de l’inflation peut être une solution au problème de la dette, mais que « l’inflation est un animal sauvage qu’on ne peut pas dompter. »
Lorsqu’on lui demande où la crise devient visible en premier lieu, Taleb est formel : le secteur immobilier, où on assiste déjà à une érosion des prix dans le segment supérieur du marché, comme en Californie. Ensuite, les marchés actions vont baisser, car la hausse traditionnelle des taux d’intérêt est mauvaise pour les actions, notamment en raison de la volatilité croissante.
Taleb prévient que les investisseurs doivent couvrir le risque de hausse de l’inflation en couvrant le risque de corrections. Ce qu’il fait lui-même en conservant de l’or et en possédant des terres. « Les tail risks sont tout simplement trop élevés actuellement. »
Il ne voit du reste pas encore la récente chute des cours sur les marchés mondiaux comme un signe de l’effondrement du système de Ponzi.