Le prix du baril de Brent a augmenté de près de 23 dollars depuis le début de l’année pour atteindre son niveau actuel de 80 dollars. Les trois fonds les plus performants du secteur de l’énergie en profitent et affichent tous un rendement à deux chiffres en glissement annuel.
‘L’or noir’ a connu un rallye remarquable, note Jeffrey Schumacher de Morningstar. « En janvier 2016, le marché pétrolier baissier avait atteint son point le plus bas, en raison de la révolution américaine du pétrole de schiste combinée à la menace d’une croissance économique chinoise en déclin. Un baril de Brent était alors négocié 27 dollars, un niveau qui n’avait plus été observé depuis plus de dix ans », déclare l’analyste.
À la suite de négociations difficiles, le cartel pétrolier de l’OPEP avait été contraint avec la Russie de prendre des mesures de restriction de la production. L’accélération de la croissance économique mondiale, la diminution des stocks et la baisse de la production dans les principaux pays producteurs de pétrole, comme la Libye et le Venezuela, se sont révélées par la suite être le moteur d’une forte reprise des prix du pétrole. À cela s’ajoutent l’entrée en vigueur imminente des sanctions américaines contre l’Irak, le ralentissement attendu de la croissance de la production américaine de pétrole de schiste, la saison des ouragans en Amérique ainsi que le bull-case pour le pétrole.
Élections de mi-mandat
Il s’agit d’un scénario selon lequel le président américain Trump n’est pas à l’aise avec les élections de mi-mandat en novembre, note Schumacher. « Le monopole qu’est l’Opep doit faire baisser les prix ! » a twitté Trump le 20 septembre à la suite d’une série de ‘demandes’ adressées aux pays producteurs de pétrole d’annuler les restrictions de production. Pour l’instant, cependant, ils n’y donnent pas suite, et un prix du pétrole à trois chiffres n’est donc plus considéré comme une utopie par les analystes pétroliers.
Selon le fournisseur de données Morningstar, l’évolution positive du prix du pétrole et l’amélioration significative des flux de trésorerie et des bénéfices des compagnies pétrolières qui en découle incitent les investisseurs à augmenter prudemment l’allocation au secteur énergétique. Schumacher : « Depuis que le prix du pétrole a atteint son plus bas niveau en janvier 2016, un total de 17,6 milliards de dollars a été investi dans le monde entier dans des fonds sectoriels qui investissent spécifiquement dans des actions énergétiques jusqu’à fin août 2018. En conséquence, l’afflux de capitaux a joué un rôle important dans l’augmentation des actifs gérés par ces fonds sectoriels, qui sont passés de 80 milliards de dollars en 2016 à 117 milliards de dollars à la fin août 2018. »
Schroder en 1ère position
Le top 5, qui est basé sur la performance de l’année en cours jusqu’à fin août pour les fonds classés dans la catégorie Morningstar Actions Secteur Energie, est mené par Schroder ISF Global Energy, qui a réalisé jusqu’à présent une performance de 13,6 %. L’indice MSCI World/Energy, qui reste à 7,7 %, est largement battu.
Schumacher : « Mark Lacey, gérant du fonds et responsable depuis septembre 2013, voit un potentiel particulier dans les sociétés pétrolières et gazières actives dans le sous-secteur de l’exploration et de la production. Près de la moitié de l’actif du fonds est investie dans ce type de sociétés, ce qui signifie que le secteur est fortement surpondéré par rapport à l’indice MSCI World/Energy, où le secteur a une pondération de 20 %. Les majors pétrolières, en revanche, sont fortement sous-pondérées, tandis que les prestataires de services pétroliers sont également privilégiés. »
Selon l’analyste, la surpondération la plus forte dans l’Eni italienne a contribué de manière significative à la performance en 2018, avec une augmentation des prix de plus de 18 %. « L’absence du géant pétrolier ExxonMobil s’est révélée être un bon choix compte tenu de la sous-performance de l’action, qui a augmenté de 1,9 % en euros jusqu’à fin août. »
Exception
Avec un rendement de 13,3 %, PIMCO GIS MLP & Energy Infrastructure a également connu une excellente année. Schumacher qualifie le fonds « d’exception dans sa catégorie », car il se concentre principalement sur les placements en actions et en obligations de master limited partnerships qui possèdent des infrastructures pétrolières et gazières américaines. Le fonds se concentre ainsi sur le segment intermédiaire du transport de pétrole et de gaz par oléoducs, chemins de fer et pétroliers. Les effets de sélection positifs au sein du cluster d’oléoducs et de gazoducs ont été un facteur important de ce fort rendement.
Le fonds NN Energy se classe troisième avec un rendement de 10,5 %. Le fonds fait partie de l’Automated Intelligence Investing boutique et est géré de manière systématique. Le fonds est concentré, avec environ 30 positions. Plus de 10 positions ont réalisé cette année une performance à deux chiffres, avec HollyFrontier, ConocoPhillips et Valero Energy en tête.
Top 5
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Fonds |
Rendement en glissement annuel |
Rendement à 3 ans (annualisé) |
Écart-type 3 ans |
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Schroder ISF Global Energy |
13,61 |
1,17 |
30,28 |
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PIMCO GIS MLP & Energy Infrastructure |
13,29 |
1,74 |
19,61 |
|
NN Energy Fund |
10,52 |
9,60 |
19,36 |
|
Guinness Global Energy Fund |
10,26 |
5,40 |
21,52 |
|
GS NA Energy & Energy Infrastructure Equity |
8,21 |
-1,57 |
21,87 |
Source : Morningstar. Rendements jusqu’au mois d’août inclus, en pourcentages.
Cet article est le fruit d’une collaboration entre Investment Officer et Morningstar et est basé sur les données de cet évaluateur de fonds. Ce qui précède ne constitue en aucun cas une recommandation d’effectuer des transactions.
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