Alors que l’année boursière 2017 s’était caractérisée par un calme plat sur les marchés, les investisseurs ont réappris, en 2018, ce que volatilité du marché voulait dire. En février l’année dernière, nous en avons eu un premier rappel.
La menace d’une inflation a alors refait surface en Amérique, lorsque le Dow Jones Industrial Average a enregistré, le 5 février, la chute de cours la plus importante en six ans et perdu 1 175 points, dont 800 en seulement 10 minutes, comme l’explique l’analyste du Morningstar Jeffrey Schumacher dans cet article pour Investment Officer.
Les investisseurs axés sur une volatilité ‘short’ ont été balayés en un instant. En mai, l’instabilité politique en Italie a occasionné une nouvelle période de turbulences, mais le véritable choc s’est produit au dernier trimestre de 2018.
Si nous prenons le S&P 500 comme baromètre des marchés financiers, nous avons pu observer une augmentation ou une baisse de plus d’1 pour cent de l’indice pendant 10 journées de négociation, rien qu’au seul mois d’octobre. C’est deux fois plus que dans toute l’année 2017. Au cours des semaines qui ont suivi, la chute s’est intensifiée et la volatilité a poursuivi son ascension.
Les jours de négociation autour de Noël ont bien illustré l’instabilité du marché. Le S&P 500 a ainsi baissé de près de 3 pour cent le 24 décembre, faisant de cette veille de Noël la pire des journées de négociation. Les investisseurs ont cependant encore fait quelques achats de Noël tardifs pendant les dernières journées de l’année. Un sprint final de 6,6 pour cent de bénéfices n’a hélas pas pu compenser la perte de l’ensemble de 2018 : plus de 6 pour cent de perte, mesurés en dollars américains.
Les actions pour moitié en marché baissier
Converti en euros, il est resté une perte d’1,5 pour cent grâce à un dollar américain attrayant. Bien que ce ne soit pas encore trop choquant, plus de la moitié des actions de l’indice ont perdu plus de 20 pour cent par rapport au pic le plus récent ; elles se trouvent ainsi dans un marché baissier.
Même en s’intéressant au niveau mondial, on observe une tendance similaire. L’indice MSCI World a chuté de 12 pour cent au quatrième semestre, le plus mauvais semestre depuis le quatrième de l’année 2008. À cause de cette baisse, l’indice MSCI World a clôturé l’année 2018 avec une perte de 4,1 pour cent.
‘Fed has gone crazy’
Cet important retournement de confiance a été motivé par plusieurs facteurs. Jerome Powell, président de la Fed, a ainsi déclaré que le taux directeur de la banque centrale était encore « loin d’être neutre », alimentant la crainte d’autres augmentations du taux d’intérêt combinées à un nouvel amenuisement de l’équilibre par la banque centrale américaine. Le président Trump a tweeté que la Fed était « devenue folle » et envisagerait, selon certaines informations, le licenciement de Powell.
Les interminables négociations autour du Brexit, les polémiques autour du budget italien, la chute des prix du pétrole et la crainte d’un ralentissement de la croissance économique mondiale sont d’autres facteurs qui ont entamé la confiance des investisseurs. Un important facteur menaçant la croissance économique mondiale est, bien sûr, le conflit commercial opposant l’Amérique à la Chine. Bien que ces deux pays semblent s’être quelque peu rapprochés l’un de l’autre, les effets des droits sur l’importation commencent à se faire sentir sur le commerce mondial. Ce cocktail d’inquiétudes a poussé les bourses à adopter un mode ‘risk off’, avec à la clé une fin d’année plutôt terne.
Croissance vs valeur
Le quatrième semestre s’est essentiellement montré décevant pour les investisseurs en actions de croissance. Le style de croissance a perdu de sa dynamique, comme on l’a clairement perçu dans les corrections subies par Amazon, Facebook, Netflix et d’autres actions liées aux FAANG. L’indice MSCI World Growth a perdu 14 pour cent au cours de ce dernier semestre, tandis que l’indice MSCI Value est parvenu à limiter les dégâts à une perte de 9,8 pour cent.
Les marchés volatiles ont offert aux actions à faible volatilité l’opportunité de se distinguer et de se faire un nom en matière de sécurité défensive. Les large caps ont également été moins sensibles au retournement de confiance et enregistré une meilleure performance que les small caps.
Les désagréables mois boursiers qui ont clôturé l’année 2018 n’ont cependant pas pu empêcher les fonds d’investissement constituant le top 4 des actions mondiales de conclure l’année avec un rendement positif.
L’Equities NewGems Sustainable Fund de Degroof Petercam arrive en deuxième place avec un rendement de 4,73 pour cent sur l’ensemble de 2018. Sa politique d’investissement se distingue des autres en cela qu’il investit dans des thèmes très spécifiques et tournés vers l’avenir, à savoir les nanotechnologies, l’écologie, le bien-être, la génération Z, l’e-society, l’industrie 4.0 et la sécurité.
Ce portefeuille est ainsi fortement axé sur le secteur informatique, dans lequel 36 pour cent des actifs du fonds sont actuellement investis. Les soins de santé constituent un autre secteur dominant du fonds, avec une pondération de 23 pour cent.
Bien qu’il ait perdu 13,7 pour cent de sa valeur au quatrième semestre, ce fonds est resté dans le vert pendant toute l’année 2018. Dans le top 10 des investissements, nous retrouvons les géants technologiques américains Alphabet et Microsoft, mais aussi Agilent Technologies et Gilead, plus gros investissements du secteur des soins de santé.
Name | Total return YTD | Total return Annlzd | Std dev 3 yr |
IFP Lux Fd IFP Global Age Fund | 4,75 | 1,86 | |
DPAM INVEST B Equities NewGems Sust | 4,73 | 7,04 | 11,40 |
GS GQG Partners Global Equity Portfolio | 2,30 | ||
RobecoSAM Global SDG Equities | 2,12 | ||
MS INVF Global Quality Fund | 1,77 | 4,82 | 9,19 |