De nombreux investisseurs savent qu’investir dans des entreprises de biotechnologie comporte des risques accrus, ce qui se reflète également dans ce top 5. Le Credit Suisse Global Digital Health Fund se démarque de tous les autres fonds.
Dans la longue phase de démarrage, les entreprises de biotechnologie investissent beaucoup d’argent et de temps dans la recherche, mais le résultat de celle-ci est un facteur incertain qui fait la réussite ou l’échec d’un investissement, écrit Jeffrey Schumacher, chez analyste Morningstar, dans cet article pour Investment Officer.
Si un médicament est commercialisé avec succès, les investisseurs peuvent s’attendre à des bénéfices substantiels, mais si les développements sont négatifs ou en l’absence d’autorisation de mise sur le marché du produit, les actions des entreprises de biotechnologie peuvent être sévèrement pénalisées.
Dans le secteur de la biotechnologie, euphorie et désillusion sont donc étroitement liées, ce qui se traduit par une extrême dispersion des rendements. Si on considère uniquement les rendements sur les 10 premiers mois de 2018 des 191 entreprises incluses dans l’indice Nasdaq Biotechnology, les investisseurs de la société Endocyte ont vu leurs actifs presque quintupler, tandis que les actionnaires de Vital Therapies ont vu 95 % de leurs investissements disparaître en fumée.
En raison des fortes hausses de cours, la variété des rendements, exprimée en écart-type, est parmi les plus élevées parmi les différents groupes du secteur. Mesurée sur les trois dernières années jusqu’à la fin octobre, la volatilité annuelle de l’indice Nasdaq Biotechnology était de 22,8 %, contre 9,1 % pour l’indice MSCI World.
La volatilité du secteur a été de nouveau soulignée en octobre. Le mode risk-off s’est traduit notamment par la vente d’actions du secteur de la biotechnologie. Les fonds du top 5 ont perdu en moyenne 11,3 % en octobre, soit plus du double de l’indice MSCI World.
Il est donc crucial de choisir les bonnes entreprises. L’analyse des données cliniques, le paysage thérapeutique, les caractéristiques d’un médicament et la capacité d’évaluer correctement le potentiel du marché sont décisifs pour faire la différence en tant que gestionnaire de fonds dans ce secteur binaire.
‹Beau début’
Le top 5 des fonds biotechnologiques de la catégorie Morningstar ‘Actions secteur biotechnologie’, sur la base du rendement total de 2018 jusqu’à octobre compris, est mené par Credit Suisse Global Digital Health, qui se classe bien au-dessus des autres fonds avec un rendement de 19,7 % depuis le début de l’année.
Un beau début pour le fonds, dirigé par Thomas Amrein et Christian Schmid, qui n’a été lancé qu’en décembre dernier. Le fonds se concentre sur les opportunités offertes par la numérisation dans le secteur de la santé, par exemple en analysant des flux d’informations de plus en plus complexes, en rendant les processus plus précis et plus efficaces, en soutenant des robots en salle d’opération ou des méthodes permettant de réduire les coûts des soins de santé grâce à la technologie.
Le fonds fait donc figure d’exception dans la catégorie, car il n’investit pas exclusivement dans des sociétés de biotechnologie, mais offre une exposition plus large à ce thème. Le fonds investit dans des valeurs de petite et moyenne capitalisation qui offrent une exposition aussi pure que possible aux thèmes et tendances qu’identifient les gestionnaires. Le portefeuille se compose d’environ 60 positions, dont les plus importantes ont généré un rendement considérable. Teladoc Health, BioTelemetry et DexCom, du Top 10 des holdings, ont doublé en valeur en 2018.
Le fonds Polar Capital Biotechnology, en deuxième position, est géré depuis sa création en novembre 2013 par David Pinniger, soutenu par une équipe de cinq gestionnaires/analystes de portefeuille gérant plusieurs portefeuilles de soins de santé. Avec 50 actions, le fonds est raisonnablement concentré, le gestionnaire du fonds combinant à la fois des vues descendantes et ascendantes pour composer son portefeuille.
Pinniger a divisé l’univers en plusieurs buckets contenant des entreprises aux caractéristiques différentes, allant de grandes sociétés pharmaceutiques diversifiées à des fournisseurs de l’industrie. Les différents buckets présentent différents niveaux de risque mesurés en utilisant le bêta par rapport l’indice Nasdaq Biotechnology, Pinniger ajustant l’allocation aux buckets en fonction des conditions du marché. Au fil des ans, le bêta du portefeuille a été progressivement réduit, ce qui a donné à Pinniger un net avantage en octobre 2018. Le fonds a perdu 9,2 %, mais a surperformé l’indice Nasdaq Biotechnology de 320 points de base en un mois.
Rudy van den Eynde
En troisième position, nous trouvons un fonds qui, de l’avis des analystes de Morningstar, a fait ses preuves auprès des investisseurs depuis un certain temps déjà. Depuis sa création en 2000, Candriam Equities Biotechnology, qui a obtenu un Morningstar Analyst Rating de Silver, est dirigée par Rudy van den Eynde, un investisseur très expérimenté dans le domaine de la biotechnologie. Son approche se caractérise par une approche ascendante, le portefeuille établissant un équilibre entre les noms établis, d’une part, et les petites entreprises de biotechnologie prometteuses et innovatrices, généralement en phase II des essais cliniques, d’autre part. Soutenu par deux analystes possédant une vaste expérience en biotechnologie, Van den Eynde recherche des opportunités prometteuses dans le secteur à partir d’une analyse approfondie des données cliniques, et travaille méticuleusement à étudier les caractéristiques et le potentiel commercial de nouveaux médicaments.
Le fonds s’est bâti un track record à long terme très constant, se classant régulièrement dans la moitié supérieure de sa catégorie Morningstar au cours des dix dernières années civiles, en fonction des rendements obtenus. D’après les rendements ajustés en fonction du risque, ce fonds se classe parmi les meilleurs de la catégorie. En 2018, le fonds se situait légèrement en dessous de la moyenne de la catégorie à la fin du mois d’octobre, notamment grâce à la forte surpondération de Tesaro, qui a perdu 63 % de sa valeur en 2018.
Top 5 Biotechnologie
Rendements jusqu’en octobre inclus en pourcentage et annualisés
Fonds |
ytd |
3 ans |
CS (Lux) Global Digital Health Equity Fund |
19,05 |
- |
Polar Capital Biotechnology Fund |
7,45 |
6,14 |
Candriam Equities Biotechnology |
-1,45 |
-1,39 |
Pictet Biotech |
-2,14 |
-4,28 |
Franklin Biotechnology Discovery Fund |
-2,86 |
-3,88 |
Source : Morningstar