Les actions américaines sont depuis longtemps le moteur des marchés financiers. La fabuleuse montée des cours des entreprises technologiques et le passage du cap du billion de dollars de capitalisation boursière par Apple, Amazon et Microsoft ne laissent aucun doute quant au secteur constituant le moteur de l’essor des bourses américaines.
L’attention qu’exigent ces entreprises relègue les entreprises d’autres secteurs au second plan, et des secteurs de valeur réputés tels que l’énergie, les services publics et les services financiers tombent dans l’oubli.
Dichotomie
L’impopularité des actions de valeur se manifeste également dans les flux de fonds vers les actions américaines. Au cours des trois dernières années, les investisseurs ont retiré à l’échelle mondiale un total de 60 milliards de dollars des fonds de valeur américains de grande capitalisation, soit une croissance organique négative de 6 %. Il est frappant de constater que lorsque nous distinguons les fonds actifs et passifs, il existe une nette dichotomie en termes de tendances.
Les fonds passifs ont en effet connu un afflux net de 90 milliards de dollars, ce qui signifie une sortie de 150 milliards de dollars pour les fonds de valeur américains gérés activement. En conséquence, les sorties des fonds de valeur actifs ont été encore plus importantes que celles des fonds mixtes (blend), qui ont connu des sorties de 123 milliards de dollars, mais qui, avec un total d’actifs sous gestion de 1250 milliards de dollars, restent encore plus importants que les fonds de valeur, qui géraient 890 milliards de dollars à la fin avril 2019.
Services financiers
Une des raisons pour lesquelles le style valeur connaît davantage de difficultés est l’importante allocation aux services financiers. Le revirement de la politique monétaire de la Fed, le président Jérôme Powell ayant indiqué en mars que la banque centrale américaine hésitait pour le moment à relever ses taux directeurs, a coupé l’herbe sous le pied des actions des banques. L’aplatissement de la courbe des taux réduit la marge que les banques peuvent dégager sur les prêts de capital.
Cela n’a pas empêché JP Morgan de rapporter pour le premier trimestre 2019 le bénéfice trimestriel le plus élevé jamais enregistré par une banque américaine. Les concurrents, cependant, ont montré un tableau mitigé, ce qui fait régner l’incertitude. Toutefois, les investisseurs de style valeur voient des opportunités dans le secteur grâce à la baisse des valorisations, aux programmes de rachat d’actions et au paiement de dividendes qui stimulent les rendements des actionnaires.
Artisan
Le fonds Artisan US Value Equity se classe en deuxième position dans le top 5 des fonds d’investissement en actions américaines de grande capitalisation, basé sur le rendement de 2019 jusqu’à fin avril.
Le fonds est géré par Thomas Reynolds, James Kieffer, Daniel Kane et Craig Inman (le seul à ne pas figurer sur la photo), qui travaillent en étroite collaboration en tant que généralistes pour sélectionner les actions de leur portefeuille.
Ce fonds applique un style ‘valeur’ modéré, ce qui en fait actuellement un fonds évoluant à la limite entre valeur et mixte dans le Morningstar style box®. L’équipe se concentre non seulement sur la valorisation, mais aussi sur la santé financière de l’entreprise, en mettant l’accent sur l’endettement et la capacité à générer des flux de trésorerie positifs. Les gestionnaires n’hésitent pas à investir dans des placements contraires et recherchent des opportunités dans des segments du marché où la peur et le pessimisme ont trop fortement touché le cours d’une action, créant ainsi un profil risque/rendement attrayant.
Alphabet et Apple
Le portefeuille de 35 noms ne se compose pas uniquement d’actions de valeur traditionnelles. Nous y trouvons Alphabet et Apple en bonne place, mais par exemple aussi Devon Energy, Apache et Hess parmi les participations dans le secteur de l’énergie. Avec un bond de 62 %, cette dernière représente donc la plus forte hausse depuis le début de l’année.