La volatilité est une notion clé qui intervient depuis plus de six décennies dans la quasi totalité des modèles de risk management. Elle reflète les mouvements au sein des marchés financiers et est devenue synonyme d’incertitude ou de risque associé au degré de modification des cours.
L’incertitude pour les détenteurs d’obligations se traduit par des marges de risque élevées. Le marché est alors volatile pour les titres de dettes, ce qui signifie que la volatilité est fortement liée aux marges de risque, indique Jeroen Siecker, analyste de Morningstar, dans cet article pour Investment Officer.
Short VIX
Au cours de ces dernières années, des ingénieurs financiers ont créé une nouveauté à la fois lucrative et potentiellement très dangereuse. Plusieurs produits sont en effet basés sur la volatilité. Mais que se passe-t-il quand on répartit et subdivise la volatilité, achète et vend ? On crée une boucle de rétroaction qui multiplie davantage la sensibilité du marché aux hausses importantes et chutes vertigineuses. Et c’est là où le bât blesse.
Au début de cette année, l’incendie s’est déclaré lorsqu’il s’est avéré que certains produits proposés misaient sur une volatilité inversée. Ces Exchange Traded Products (ETP) permettent de miser sur un renversement du VIX, l’un des principaux indicateurs de niveau de risque qui reflète le degré de volatilité. Le VIX est une estimation de traders sur la volatilité des valeurs du S&P 500 entre la date en cours et l’échéance du titre.
L’impressionnante augmentation du VIX entamée au début de l’année a généré des fortes dégringolades sur les marchés d’actions ainsi que des marges de risque élevées pour les investisseurs en obligations. Les high yields figurent parmi les obligations particulièrement sensibles à une hausse de la volatilité. En dépit du risque accru, c’est généralement l’une des pierres d’achoppement d’un portefeuille obligataire. Ces obligations sont très rémunératrices parce qu’elles ont une faible notation de crédit et présentent un risque élevé de défaillance. La solvabilité liée à ces obligations est inférieure au BBB de l’agence de notation S&P ou au rating Baa de Moody’s.
Comparées à bon nombre d’autres types de titres de dettes, dans un portefeuille de valeurs à rendement fixe les obligations high yield offrent une protection optimale contre la hausse des taux du marché. On assiste pour l’instant, parmi les gestionnaires de fonds actifs d’obligations high yield, à une tendance à sous-pondérer les obligations à court terme et à privilégier les obligations assorties d’une longue échéance. On évite la volatilité des taux à court terme de la courbe de rendement car la Fed mène une politique de renforcement. Pour les positions longues de la courbe de rendement, le gestionnaire de fonds génère une bonification d’intérêts élevée, ce qui permet d’absorber les augmentations de taux de la Fed.
Au cours du premier trimestre 2018, l’augmentation magistrale de la volatilité a entraîné un gros moins de 1,47 % pour la catégorie Morningstar Global High Yield Bonds (euro hedged) en termes de notation. Au deuxième trimestre, la volatilité est restée très présente, mais avec moins de hausses impressionnantes et de chutes vertigineuses, générant un petit plus de
0,39 % au niveau du rating. Il a fallu attendre le troisième trimestre pour assister à une reprise convaincante, lorsque la volatilité s’est stabilisée. Les global high yields s’octroyaient alors un joli plus de 1,32 %.
Goldman Sachs en tête
La composition du top 5 des fonds high yield internationaux est basée sur le rendement de l’année en cours jusqu’à septembre inclus. Le Goldman Sachs Global High Yield Portfolio figure en haut du classement. On est frappé par le fait que ce fonds présente la volatilité la plus élevée parmi les cinq premiers fonds. Le rendement sur les trois trimestres a accusé de fortes hausses mais aussi de fameuses baisses.
Autre particularité singulière : cette stratégie couvre la sensibilité aux taux, ce qui signifie que sur la base de la dernière factsheet, cette classe d’actifs ne diminuerait que de 0,07 % en cas de hausse de 1 % des taux du marché. Le fonds a réalisé un rendement net de 1,78 % depuis le début de l’année.
Le M&G Global Floating Rate High Yield Fund occupe la troisième place. Plus de 70 % du fonds est investi dans des obligations d’entreprise high yield à taux variable. Ces dernières offrent une meilleure protection de capital dans un contexte de rendement haussier. Le rendement est régulièrement adapté par le fonds de rente selon l’évolution des taux du marché monétaire. La composante taux variable fait baisser la sensibilité aux taux. Chaque pourcent d’augmentation de taux entraîne une perte de 0,60 %, ce qui est relativement modeste par rapport à la moyenne du marché (environ 3,5 %).
Le fonds M&G a réalisé depuis début 2018 un rendement net de 0,98 %. Le fonds est géré depuis le début par James Tomlins, high yield specialist, avec l’aide de Stefan Isaacs. Les deux gestionnaires possèdent un bon track record en gestion de stratégies high yield.
Top 5
Rendements jusqu’à septembre inclus en % et annualisés.
Fonds |
ytd |
3 ans |
Goldman Sachs Global High Yield Portfolio |
1,78 |
5,16 |
Barings Global High Yield Crdt Strat Fd |
1,68 |
5,80 |
M&G Glbl Fltng Rate Hi Yld Fund |
0,98 |
3,44 |
JP Morgan Global High Yield Bond Fund |
0,79 |
5,55 |
Kamers High Yield Global Bond Fund |
0,36 |
4,51 |
Source : Morningstar
Cet article est le fruit d’une collaboration d’Investment Officer avec Morningstar et est basé sur des données de cette agence de notation. Le texte qui précède n’est expressément pas destiné à recommander des transactions.