CapitalatWork ne s’écarte pas de la stratégie d’investissement bien connue ‘cashflow is king’, mais le portefeuille d’obligations a changé au cours des derniers mois.
Les marchés financiers semblent totalement immunisés contre la crise sanitaire qui fait toujours rage. Cette contradiction apparente n’est pas si illogique, estime Erwin Deseyn, Chief Investment Officer de CapitalatWork. « Le marché boursier n’est pas le meilleur reflet de notre économie. Actuellement, le secteur de l’horeca et de l’événementiel en particulier sont durement touchés, mais ils ne jouent pas un rôle majeur sur le marché boursier. » Il ne s’attend pas à ce que l’allégresse boursière se termine bientôt. « Le taux d’intérêt zéro est un soutien énorme pour tous les actifs financiers et les actions par excellence. Tout ce qui génère des liquidités vaut de l’or. Et ce n’est pas près de s’arrêter, car aussi bien la Banque centrale européenne que la Réserve fédérale ont confirmé cet été qu’elles maintiendront des taux d’intérêt extrêmement bas jusqu’en 2024 ou 2025. C’est la première fois qu’elles prennent une décision aussi lointaine concernant les taux d’intérêt. »
Liquidités
CapitalatWork n’a procédé à aucun changement stratégique dans son portefeuille d’actions au cours des derniers mois. La pondération des actions n’a pas été modifiée non plus. Deseyn : « Il faudra peut-être encore un an avant que la situation économique ne s’éclaircisse à nouveau. En tout cas, nous sortirons de cette crise avec de nombreux incitants fiscaux qui devraient permettre une énorme reprise. »
Depuis plus de deux décennies, la vision d’investissement de CapitalatWork repose sur la présence de flux de trésorerie sains. « Cela nous éloigne automatiquement des secteurs à forte intensité de capital. Les sociétés de matières premières et pétrolières ne faisaient pas partie de notre portefeuille d’actions lorsque la crise a éclaté, ce qui nous a énormément aidés ces derniers mois », déclare Deseyn. Le gestionnaire d’actifs n’avait pas non plus de positions dans des banques. « Les banques ont un bilan très spécifique, que nous n’aimons pas. Elles ont peu de fonds propres et surtout, beaucoup de capitaux extérieurs, ce qui n’est pas conforme à notre vision très tranchée de la génération de liquidités. »
CapitalatWork investit cependant dans le secteur financier, mais plutôt dans des acteurs tels que le Nasdaq, BlackRock ou des sociétés de capital-investissement. « En outre, le portefeuille d’actions est composé d’une part de sociétés comme Microsoft, Amazon, Apple, Facebook et Tencent. Ce sont les actions qu’on ne peut ignorer pour le moment, mais elles sont très chères. D’autre part, nous avons une sélection contraire d’actions, notamment dans les industries aéronautique et automobile. Ce sont les actions qui ont une valorisation attractive. »
Défaillances
Cependant, le portefeuille d’obligations a fait l’objet d’interventions stratégiques ces derniers mois. Deseyn : « De tous côtés, on sent que les banques centrales essaient de générer de l’inflation, parce que c’est une manière socialement acceptable de réduire la dette. Même si l’inflation augmente, les taux d’intérêt resteront bas. Afin de nous couvrir partiellement, nous avons constitué notre portefeuille pour un tiers avec des obligations indexées sur l’inflation. » En outre, la qualité du portefeuille d’obligations s’est également améliorée. « Malgré les incitants fiscaux, la crise économique pourrait entraîner une vague de faillites. L’important est donc d’éviter autant que possible les défaillances. »