Jacco Minnaar, Triodos IM
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Triodos Investment Management souhaite proposer à l’avenir des mandats d’impact pour les obligations et les actions, déclare le président du conseil d’administration Jacco Minnaar dans un entretien accordé à la plateforme sœur Fondsnieuws. « En Belgique et aux Pays-Bas, mais aussi au-delà. » 

C’est ce qu’a déclaré le président du conseil d’administration lors d’un entretien tenu au lendemain de la publication des résultats annuels de la société de fonds. « De nombreux professionnels et institutionnels cherchent des moyens d’investir leurs actions et obligations via des mandats durables, en plus de leur portefeuille actuel. En raison de l’impact, mais aussi parce que cela apporte une diversification dans leur allocation totale.

Cela rend l’investissement attrayant en termes de rapport risque/rendement. À l’avenir, nous voudrions être plus souvent actifs dans cette catégorie également, afin de gagner des mandats. »

Minnaar reconnaît que cette déclaration est précoce, car le gestionnaire d’actifs a encore quelques étapes à franchir sur le plan organisationnel. « Nous devons établir des relations avec des acteurs avec lesquels nous avons rarement travaillé dans le passé. Mais leurs parties prenantes leur demandent où elles en sont en ce qui concerne l’intégration de la durabilité et le rapport risque/rendement. »

Le gestionnaire d’actifs se concentrera sur « les investisseurs institutionnels qui veulent mettre l’orteil dans l’eau ou les petits et moyens acteurs professionnels ». Minnaar : « Je pense à des mandats de plusieurs centaines de millions. Aux Pays-Bas et en Belgique, mais aussi au-delà. »

Internalisation

Selon le président du conseil d’administration, Triodos IM dispose d’un track-record avec ses fonds Impact Equities & Bonds, auxquels les mandats s’appliquent. « En 2018, Triodos Investment Management a internalisé la gestion des actifs de ces fonds, ce qui signifie que nous travaillons désormais de manière totalement intégrée avec des équipes solides. Cet investissement porte ses fruits. » 

Ces fonds, qui investissent dans des entreprises cotées et des obligations, ont connu en 2020 une croissance de plus de 21 % pour atteindre 2,5 milliards d’euros. Le fonds d’obligations d’impact a réalisé un rendement de 2,6 %, tandis que le fonds d’actions à grande capitalisation a clôturé en hausse de 6,4 %. 
L’autre fonds d’actions de Triodos, qui investit dans des petites capitalisations (Triodos Pioneer Impact Fund), a réalisé un rendement de près de 22 % en 2020 (y compris le réinvestissement du dividende). 

Croissance de 10 % des actifs sous gestion

Ce ne sont pas les seuls fonds du gestionnaire d’actifs pour lesquels les entrées d’argent ‘nouveau’ étaient l’année dernière plus importantes que les sorties. Selon les résultats publiés, les actifs sous gestion de Triodos IM ont augmenté au total de 10 % l’année dernière, pour atteindre 5,4 milliards d’euros. Outre les fonds investissant dans des obligations et des actions cotées, la plus forte croissance des 13 fonds en termes absolus a été réalisée par le Groenfonds Triodos, qui a augmenté de près de 12 % pour atteindre plus d’un milliard d’euros d’actifs sous gestion.

Chez le courtier en ligne BinckBank, le Groenfonds de Triodos IM est le plus populaire des fonds durables disponibles. Minnaar explique la raison de cette popularité : « De tous les thèmes d’impact, le climat est en première position. Après l’accord de Paris sur le climat, il est devenu une méga-tendance, et pas seulement chez nous. La plupart des nouveaux fonds lancés sont des fonds climatiques. »

Selon lui, l’avantage du Groenfonds (+2,1 % en 2020) est qu’il possède un track-record de 20 ans, que le risque est raisonnablement faible et qu’il offre également des avantages fiscaux, à condition que le gestionnaire consacre au moins 70 % des actifs sous gestion à des investissements verts. Ce dernier point est parfois difficile, compte tenu de la concurrence accrue dans l’offre de contrats verts, reconnaît-il. 

Selon Minnaar, un large réseau de contacts devient de plus en plus important. « Nous l’avons. Il n’y a donc aucun problème à cet égard ; nous avons un pipeline bien rempli. Notre avantage, c’est notre track-record, c’est pourquoi nous sommes généralement dans le top 3 des acteurs financiers qui approchent les développeurs. »

Garder une longueur d’avance

Lorsque lui demandons s’il est difficile de rester en tête en termes de durabilité, Minnaar répond que c’est effectivement un défi. « Je dirais que nous y parvenons, mais ce n’est pas facile. Nous le faisons en définissant des thèmes de transition, des orientations que le monde doit prendre et prendra. Nous essayons de les accélérer, par le biais de nos choix d’investissement. »

« À long terme, l’impact va de pair avec de bons rendements, car il investit dans les gagnants de demain. Vous l’avez vu l’année dernière : nous n’étions pas investis dans les grandes entreprises énergétiques ou les institutions financières, qui ont fortement reculé. Nous sommes ici pour rendre le monde un peu meilleur, mais nous ne sommes pas des activistes naïfs. Nous examinons ce qui doit être fait. C’est ainsi que nous pouvons concilier impact et rapport risque/rendement. » 

D’une manière plus générale, il lui est difficile de qualifier l’année 2020 de bonne année. « Pour le monde entier, l’année a été terrible, alors c’est bien sûr la première chose à laquelle on pense. Ensuite, lorsque je me penche sur notre situation, nous avons été en mesure de bien gérer la très grande majorité de l’afflux net en termes d’impact et de bénéfice.

Je suis secrètement satisfait, mais je ne veux pas couper cela de ce qui se passe dans le monde réel. Regardez les pays en voie de développement, les confinements : les disparités dans le monde ne font que s’accentuer. »

Il souligne que les investissements de Triodos IM ne contribuent pas à cet écart grandissant, mais le réduisent plutôt. « Tous nos fonds ont pour objectif principal de réduire les écarts dans le monde, de permettre l’inclusion sociale et financière et d’améliorer le climat. »

La plupart de ces fonds sont utilisés par les investisseurs pour une partie spécifique de leur portefeuille, notamment les fonds d’impact. Minnaar : « C’est logique, parce que les investisseurs veulent avoir un impact. Les investisseurs professionnels choisissent également nos fonds pour des raisons de diversification. Ils présentent une faible corrélation et, dans certains cas, affichent même une corrélation négative avec d’autres catégories d’investissement. »

Près d’un quart des clients de Triodos IM sont des acteurs professionnels ou institutionnels, le reste étant des banques privées ou des distributeurs servant finalement un client particulier. »

À cet égard, on remarque qu’une part toujours croissante de ce nouvel afflux provient de jeunes. Minnaar : « Nous ne nous adressons pas délibérément aux jeunes, car nous nous concentrons sur les distributeurs, mais nous constatons que ceux-ci utilisent notre perspective d’action dans leur communication avec les clients : ‘Vous pouvez faire quelque chose en orientant votre argent dans la bonne direction’. Cela plaît aux millennials et à la génération Z. »

Pour ce qui est du reste de l’année, Minnaar déclare vouloir se concentrer sur une bonne gestion de l’aspect investissement et de l’aspect opérationnel des problèmes que la COVID-19 continue de soulever. Il souhaite également se concentrer sur la croissance des produits existants, les mandats mentionnés plus haut et la gestion de l’impact, c’est-à-dire la poursuite de la mise en œuvre de la directive européenne SFDR.

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