Les fonds « alternatifs » regroupent un large ensemble de stratégies, qui permettent d’avoir une performance qui ne se calquera pas sur celles des classes d’actifs traditionnelles (actions, obligations, etc). Dans un contexte de volatilité accrue sur les marchés, certaines approches peuvent être privilégiées.
A côté des fonds investissant dans les actifs réels (infrastructure) ou qui visent à limiter l’impact de la volatilité sur la performance du fonds, une troisième gamme de produits est constitué des fonds systématiques (CTA), aussi appelés des fonds « Trend Following » (ou suiveurs de tendances), qui achètent quand les indices montent, et vendent quand ils baissent.
Tendances à suivre
« Ces stratégies représentent environ 10% des actifs sous gestion de la gestion alternative mondiale, et sont capables de générer des performances véritablement déconnectées des marchés financiers », indique Olivier de Berranger (Directeur de la gestion d’actifs chez La Financière de l’Echiquier). « Ils peuvent capturer les tendances haussières ou baissières en utilisant des produits très liquides comme les contrats à terme ».
Chez Nagelmackers, Levi Saerens apprécie également la capacité des CTA de dégager une performance appréciable durant les grandes crises du passé, comme durant les corrections de 2008 ou de mars 2020. « Durant ces périodes, elles ont tendance à dégager souvent des plus-values appréciables ». Il met en avant un fonds comme le Lyxor Epsilon Global Trend Fund, qu’il utilise dans la partie alternative des portefeuilles qu’il gère.
Alternatif obligataire
Les produits alternatifs existent également dans le domaine obligataire. Knut Huys (gestionnaire de fonds de fonds chez Deutsche Bank) met en avant les fonds de type Absolute Return ou Total Return Bond Funds. « Ces fonds sont généralement investis à 100% sur les marchés obligataires, avec toutefois une grande flexibilité dans leur approche. Le premier groupe de produit vise à faire mieux que les placements monétaires, avec une volatilité très maîtrisée. De leur côté, les fonds Total Return Bonds cherchent plutôt à battre les fonds obligataires traditionnels, une performance qu’ils réalisent généralement en augmentant leur exposition sur la dette à haut rendement ».
Toujours dans le domaine des alternatifs obligataires, Levi Saerens (Nagelmackers) souligne l’intérêt pour les stratégies de type « convertible artitrage », et notamment pour le fonds Lazard Rathmore Alternative Fund. « Une obligation convertible combine les avantages des actions, avec la possibilité d’être protégé contre les mouvements baissiers grâce au versant obligataire. Ce fonds se positionne à la baisse sur les actions sous-jacentes, et il fonctionne généralement bien dans des phases plus nerveuses. Si le cours de l’action baisse fortement, la valeur des options de vente va augmenter fortement. Si le cours de l’action monte fortement, c’est le cours de l’obligation convertible qui grimpe ».
Multistratégies
Chez Schroders, l’offre en fonds alternatifs se décline depuis plusieurs années sous la forme de produits multi-stratégies sous format UCITS avec sa gamme GAIA, qui combine plusieurs approches alternatives afin de pouvoir dégager une performance moins volatile. « L’idée est de combiner des stratégies alternatives à la manière des classes d’actifs d’un fonds flexible, ce qui permet de limiter le risque qu’une stratégie ne marche pas pendant un long moment ». Wim Nagler (Schroders) constate que cette proposition permet d’améliorer la rétention des clients car elle affiche des performances plus régulièrement positives.