Après une fin d’année volatile dominée par le pessimisme et les craintes d’une récession économique et d’une correction, le premier trimestre 2019 a été placé sous le signe du redressement. L’espoir d’une résolution du conflit commercial entre l’Amérique et la Chine et la décision prise par la Fed de ne pas relever les taux d’intérêt pour l’instant ont soulagé les opérateurs.
Le MSCI World a ainsi gagné plus de 14 % sur les trois premiers mois de l’année et signe ainsi son deuxième meilleur trimestre de la décennie, explique Jeffrey Schumacher, analyste chez Morningstar, à Investment Officer.
Apple joue les trouble-fête
Si le début d’année est excellent, le trimestre a toutefois apporté son lot d’inquiétudes. Les craintes entourant la croissance économique mondiale ont été ravivées par l’avertissement sur résultat émis par Apple en tout début d’année, puis les chiffres décevants des exportations chinoises de décembre, le recul de l’indice de confiance des consommateurs américains et une croissance du PIB chinois de 6,6 % pour 2018, soit le rythme le plus lent depuis 1990.
Si l’on ajoute à cela les mises en garde de Mario Draghi, le président de la BCE, sur la conjoncture de l’UEM, et les négociations chaotiques du Brexit, il est clair que le mois n’a pas été un long fleuve tranquille pour les investisseurs.
Mais le virage opéré par la BCE et la Fed en matière de politique monétaire, associé aux mesures de relance des autorités chinoises, a permis un retournement de tendance. La porte ouverte que se laisse la banque centrale américaine pour une baisse du taux directeur, alors que l’on tablait sur plusieurs tours de vis en début d’année, a apaisé les marchés, même si les craintes entourant la croissance n’ont pas vraiment totalement disparu.
Les valeurs de croissance en tête
Le premier trimestre de l’année a aussi été marqué par un redressement des valeurs de croissance, malmenées au dernier trimestre de l’année 2018. Le MSCI World Growth affiche un rendement de près de 17 %, soit 470 points de base de plus que les actions de valeur.
En termes de secteurs, les 11 indices sectoriels ont affiché un rendement supérieur à 10 %, même si leurs performances ont été très disparates. Le secteur informatique a pris la tête du classement, avec 21,7 %, tandis que les titres du secteur de la santé ont fermé la marche, gagnant tout de même 10 %. Les actions américaines ont fait belle figure, tout comme les actions chinoises, qui ont fortement rebondi. Les actions japonaises sont en revanche restées dans l’ombre.
Amundi à la première place
Le classement des cinq premiers fonds de placement de la catégorie Morningstar Actions Internationales Gdes Cap. Mixtes sur la base du rendement au premier trimestre 2019 est dominé par CPR Invest Global Disruptive Opportunities.
Le fonds a été lancé en 2016 par CPR Asset Management, une filiale autonome d’Amundi. La stratégie investit dans des entreprises qui ont la capacité, avec leurs produits et services, de transformer un secteur ou une norme existante, voire de donner naissance à une nouvelle industrie.
Un facteur commun, la disruption
Le fonds a réparti l’univers de placement en quatre thèmes disruptifs : l’économie numérique, l’industrie 4.0, la santé et les sciences de la vie, et la Terre. Dans un ensemble de 600 noms, les gérants Estelle Ménard (photo) et Wesley Lebeau construisent un portefeuille de quelque 80 actions où Alphabet, Umicore et Merck sont fortement représentés. Environ 50 % de l’allocation est consacrée au secteur informatique, puisque c’est là que le duo voit le plus de forces disruptives. Cela explique aussi la surperformance du premier trimestre.
Terry Smit
La quatrième place du classement est occupée par le Fundsmith Equity Fund Feeder, un fonds de placement assorti d’une notation Morningstar Gold et qui a remporté le Morningstar Award dans la catégorie « Meilleur fonds actions internationaux » en 2017 aux Pays-Bas. Son gérant, Terry Smith, a aussi été élu gérant européen de l’année par les analystes de Morningstar pour la catégorie Actions internationales.
Sous l’impulsion de son gérant, le fonds vedette a affiché une performance sans précédent. Il met l’accent sur les actions de croissance de qualité. Terry Smith a opté pour un portefeuille très concentré, avec un taux de rotation maximal de 5 % sur base annuelle, investi pour un peu plus de 50 % dans des secteurs défensifs et près de 25 % dans la technologie. Paypal, Waters et Philip Morris International ont notamment fortement contribué à la performance du trimestre, qui a dépassé les 20 %.