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La concentration au sein de l’indice S&P 500 a atteint des niveaux records, avec un petit nombre de titres ayant atteint des valorisations élevées. En conséquence, les investisseurs cherchent à mieux diversifier leurs portefeuilles. « Une exposition sur la version équipondérée de l’indice américain a récemment gagné en popularité », estime Chris Mellor (Invesco).

« Si vous investissez actuellement dans un ETF sur l’indice S&P 500, vous êtes en réalité exposés pour un tiers de votre portefeuille dans seulement sept actions, avec de petites positions dans toutes les autres », explique Chris Mellor, responsable de la gestion des produits actions chez Invesco. « Il est compréhensible que les investisseurs recherchent désormais une approche plus équilibrée sur le marché boursier américain, en investissant sur la version équipondérée de l’indice, qui s’expose de manière égale sur l’ensemble des 500 plus grandes entreprises américaines ».

Outre la forte concentration au sein de l’indice S&P 500, il souligne également les valorisations excessives et le phénomène de retour des performances vers leur moyenne historique comme étant une des raisons majeures de considérer une exposition via l’indice S&P 500 Equal Weight.

Concentration inhabituelle

Pour comparer l’indice S&P 500 standard et sa version équipondérée, Chris Mellor estime qu’il est important d’examiner la situation à court terme en la comparant avec les tendances de long terme. « Nous observons actuellement des tendances exceptionnelles dans l’indice S&P 500, notamment un niveau de concentration inhabituellement élevé. Les dix principales composantes de l’indice représentent 36 % de sa capitalisation totale de l’indice, ce qui est un niveau record. Durant les 45 dernières années précédentes, le record n’avait atteint que 27 % ».

« Un groupe d’actions appelée les Magnificent 7 (Alphabet, Amazon, Apple, Meta Platforms, Microsoft, Nvidia et Tesla) ont dégagé une surperformance importante depuis 2023, et ont porté la concentration vers des niveaux largement supérieurs à la normale », poursuit Chris Mellon. « Alors que les investisseurs bénéficiaient auparavant d’une exposition diversifiée au marché américain, ils sont désormais exposés à un risque plus spécifique sur quelques titres individuels ». Au premier semestre 2024, 72% de la performance de l’indice S&P500 a été dégagé par les dix plus grandes valeurs de l’indice S&P500.

Un indice équipondéré, dans lequel chaque action a la même pondération, permet de réduire cette concentration inhérente aux indices pondérés par la capitalisation boursière. « À chaque rééquilibrage de l’indice, l’investisseur suit automatiquement une stratégie de vente des titres ayant monté, et d’achat de ceux ayant baissé », poursuit Chris Mellor.
 

Portfolio Day 2025
Chris Mellor s’exprimera lors de la Portfolio Day sur « L’indice S&P 500 équipondéré séduit de plus en plus les investisseurs ».Venez à la Journée Portfolio Day 2025 le mercredi 11 juin et laissez-vous inspirer. L’événement est organisé en néerlandais et en anglais.


Des valorisations tendues

Un autre point marquant concernant l’indice S&P 500 standard est son niveau actuel de valorisation. « Il affiche actuellement une valorisation environ 25 % plus élevée que sa version équipondérée. Ces deux indices ont pourtant présenté des ratios cours/bénéfices similaires au cours des 20 dernières années », précise encore Chris Mellor.

Cette divergence a eu tendance à augmenter depuis la pandémie de Covid-19, période pendant laquelle de nombreuses entreprises technologiques ont profité du développement rapide du télétravail. Par la suite, l’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle a continué de faire grimper les valorisations de ces grandes valeurs technologiques américaines, et donc de l’indice S&P500.

 « Ces trois dernières années, l’indice S&P500 pondéré par la capitalisation a surperformé sa version équipondérée. Cette surperformance est toutefois provenue exclusivement de la hausse des valorisations. Cependant, des facteurs fondamentaux comme la croissance des bénéfices ou les dividendes ont contribué de manière similaire à la performance dans les deux versions de l’indice, sans évolution significative des valorisations pour la version équipondérée ».

En élargissant l’horizon temporel, Chris Mellor constate que les performances des deux indices ont pourtant été historiquement comparables. « Sur le long terme, la version équipondérée de l’indice S&P 500 a généré en moyenne une surperformance annuelle moyenne de 1,05 % par rapport à l’indice S&P500 standard ».

Retour à la normale

À la mi-2024, la sous-performance relative de l’indice S&P 500 Equal Weight par rapport au S&P 500 classique a atteint un creux d’environ 25 %, à la suite de la concentration sur un niveau historiquement élevé dans quelques titres technologiques.

« Historiquement, les périodes de forte concentration dans l’indice S&P 500 ont souvent été suivies d’un retour à des performances plus largement réparties entre les différentes valeurs de l’indice, au bénéfice de l’indice équipondéré », constate encore Chris Mellor. « En 2021, les Magnificent 7 avaient représenté 51,5 % de la performance totale de l’indice S&P500. L’année suivante, suite à la correction intervenue sur le secteur technologique, l’indice S&P500 Equal Weight avait surperformé de 34 % les Magnificent 7 ».

« Ce cycle a redémarré en 2023, les Magnificent 7 étant responsables de 61 % de la performance de l’indice jusqu’en juin 2024. Mais à partir du troisième trimestre 2024, le marché a commencé à remettre en question les valorisations des actions liées à l’IA, ainsi que les délais nécessaires pour concrétiser les bénéfices escomptés. Associée aux baisses de taux décidées par la Réserve Fédérale américaine, cette situation a entraîné une surperformance des 493 autres valeurs de l’indice S&P500 par rapport aux Magnificent 7 ».

Les entreprises vedettes

« La performance d’indice S&P 500 est désormais fortement liée à celle d’un petit nombre d’entreprises », constate Chris Mellor. « La question essentielle à se poser est aujourd’hui de se demander si cette tendance à soutenable ».

« Au cours des 30 dernières années, il s’est avéré difficile pour des entreprises vedettes de maintenir une croissance exceptionnelle sur une période étendue. Ces sociétés ont historiquement eu tendance à voir leur croissance revenir vers des niveaux plus normaux, ce qui s’est généralement traduit par des valorisations qui sont retombées vers la moyenne du marché, et par une baisse de leur pondération dans l’indice. Historiquement, seulement 3% des entreprises sont restées trois années consécutives dans le quintile supérieur des composantes de l’indice S&P500 pour la croissance du chiffre d’affaires ».

En s’exposant sur le marché américain au travers de l’indice S&P 500 Equal Weight, les investisseurs bénéficient d’une exposition plus équilibrée aux différents secteurs de l’économie américaine, tout en ayant un meilleur accès aux sociétés dont la croissance sera plus rapide que l’indice dans le futur. L’intérêt croissant des investisseurs se reflète dans les flux vers les ETF UCITS pour ce segment du marché, qui ont atteint 16,4 milliards de dollars depuis le début de 2024.

Chris Mellor interviendra lors du Portfolio Day le 11 juin pour approfondir le sujet de l’investissement équipondéré dans les actions américaines.

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