Par Thomas Sørensen, co-gestionnaire de la stratégie Global Climate and Environment de Nordea AM.
La pandémie de Covid-19 est actuellement la priorité au niveau mondial, comme il se doit. Mais, une fois qu’elle sera terminée, la vie reprendra son cours normal. Les gens auront toujours besoin de moyens de transport pour leurs déplacements, et les constructeurs automobiles et aéronautiques continueront d’améliorer leur rendement énergétique. Nous ne pensons pas non plus que le faible cours du pétrole freinera la transition vers les énergies renouvelables. Quand le cours s’est effondré en 2015, le secteur a poursuivi sa croissance. Nous investissons à moyen terme, et nous pensons que cette mégatendance demeure intacte même si les projets d’investissements en capital sont actuellement suspendus. La fuite aveugle de capitaux que nous observons actuellement crée des opportunités d’investissement que nous exploitons pour positionner notre stratégie sur des entreprises solides et leaders sur leurs marchés, afin d’en profiter à la sortie de la crise.
Après avoir lancé la stratégie Global Climate & Environment de Nordea AM quelques mois à peine avant la crise du crédit de 2008, nous avons développé une approche performante de gestion des risques. Ce cadre, qui est à la base de notre approche, est le résultat des enseignements tirés de cette période difficile. Afin d’éviter les risques excessifs sur des actions individuelles ou des groupes d’actions, nous appliquons notre approche disciplinée au niveau du portefeuille en imposant des limites à la contribution de chaque secteur et de chaque action au risque total. Cela assure une diversification optimale des sources de performance.
Cette stratégie possède une large base, avec des éléments stables et des éléments sensibles aux conditions économiques regroupés en trois groupes – Utilisation efficace des ressources, Protection de l’environnement et Énergies alternatives – pour créer un portefeuille solide. S’agissant d’une solution en actions entièrement investie, elle ne peut échapper aux grandes fluctuations des marchés d’actions internationaux. Son portefeuille (brut de frais) affiche toutefois un rendement légèrement supérieur à celui des actions internationales à l’approche de la fin du 1er trimestre [1]. Les éléments plus stables du portefeuille (par exemple nos positions sur des entreprises de services aux collectivités) ont généré une certaine performance relative, et le fonds a évidemment tiré avantage de son exposition minimale à la finance et à l’énergie.
Après une période de bonnes performances en 2019, nous avons entamé le 1er trimestre avec des positions dans les secteurs de l’efficacité énergétique et de l’écomobilité qui semblaient déjà chères. Nous avons donc réduit certaines de ces positions en début de trimestre et réaffecté des fonds à des secteurs plus stables. Aujourd’hui, par contre, la fuite aveugle de capitaux crée à nouveau des opportunités dans les segments du marché sensibles à la situation économique, et nous affectons des fonds à des entreprises solides proposant des solutions climatiques et bien placées pour tirer avantage de la mégatendance « climat et environnement » et pour acquérir des parts de marché lors de la reprise.
Nous savons à quel point il est important de rester fidèles à la philosophie d’investissement de la stratégie et à la structure du portefeuille, en particulier en période de volatilité du marché. Afin de surmonter les perturbations actuelles, nous nous en tenons à notre philosophie, comme nous le faisons depuis une décennie, et nous nous préparons à profiter pleinement des opportunités qui se présenteront certainement au moment de la relance des marchés.