Nous adoptons une position défensive, en restant sous-pondérés dans le secteur technologique, tout en favorisant les secteurs axés sur le marché intérieur et sur ceux qui présentent des opportunités de croissance à long terme.
Après une reprise cyclique en 2017, sous l’impulsion d’une demande intérieure robuste et de réformes agissant sur l’offre, la Chine a depuis mis l’accent sur la qualité de la croissance économique.
Avec la consolidation du pouvoir politique sous le président Xi, l’accent mis sur une croissance de qualité ainsi que sur la stabilité économique et sociale a permis de redoubler d’efforts pour réduire le secteur bancaire parallèle. Les efforts déployés par le gouvernement pour réduire l’endettement et accroître la surveillance réglementaire ont suscité des inquiétudes au sujet de la croissance économique à l’horizon 2018. En effet, nous avons vu les conditions de crédit se durcir sous l’effet de la réduction de l’activité bancaire parallèle. Le resserrement du crédit a entraîné une hausse des défauts de paiement cette année, tandis que des secteurs comme la production industrielle et l’investissement en actifs immobilisés ont également perdu de leur dynamisme.
Dans un contexte de ralentissement économique et d’escalade des tensions commerciales avec les États-Unis, la Chine a pris diverses mesures pour soutenir son économie :
— Mise en œuvre de la réglementation sur les produits de gestion de patrimoine qui avait été retardée
— Réduction du ratio des réserves obligatoires des banques (RRR)
— Accélération des émissions obligataires des collectivités locales
— Inciter les banques à octroyer davantage de crédits aux petites et moyennes entreprises
— Directive du Conseil d’Etat pour soutenir la consommation intérieure
— Modifications au régime d’impôt sur le revenu des particuliers
Nous pensons que ces politiques visent plus à atténuer les effets du ralentissement économique qu’à stimuler l’économie à grande échelle. La faiblesse du renminbi et le niveau élevé de la dette limitent également la capacité du gouvernement à la stimuler de manière agressive. Le gouvernement devra continuer à équilibrer son programme de désendettement et d’introduction de réformes structurelles, tout en maintenant une croissance économique raisonnable.
Tensions commerciales
Sur le plan commercial, notre scénario de base considère qu’une guerre commerciale destructrice à grande échelle n’est dans l’intérêt d’aucune des parties. Le risque pour les bénéfices chinois et asiatiques reste difficile à évaluer étant donné que les droits de douanes annoncés à ce jour sont d’une portée relativement restreinte et auront peu d’impact sur les entreprises cotées. Nous estimons qu’il y a peu de possibilités de réacheminement de la fabrication chinoise vers les États-Unis ou de substitution des produits américains aux importations asiatiques. Toutefois, c’est l’impact du second ordre sur les investissements, et potentiellement sur la consommation, qui est plus difficile à mesurer.
Il est peu vraisemblable que le renminbi soit utilisé comme un outil si les tensions commerciales continuent de s’intensifier étant donné les risques d’incitation à la fuite des capitaux. En revanche, la faiblesse de la devise peut être considérée comme le résultat de la vigueur du dollar américain.
Le projet de politique industrielle stratégique de la Chine et sa volonté de devenir un leader technologique est au cœur des tensions sino-américaines. La Chine a montré sa volonté de négocier et de faire des compromis sur les questions commerciales pour réduire le déficit commercial, réduire les barrières à l’importation et libéraliser davantage son marché intérieur. Toutefois, il est peu probable que la Chine concrétise sa vision stratégique de se transformer en leader technologique.
Position défensive bien que des opportunités émergent
Les anticipations croissance des bénéfices par actions sont positives mais nous croyons qu’elle devraient se modérer d’ici 2019. La pression sur les marges des entreprises industrielles et de consommation à moyen terme reste élevée, en particulier pour celles qui ne sont pas en mesure de répercuter des coûts plus élevés.
Compte tenu de la conjoncture actuelle, nous gardons une position relativement défensive pour début 2019, notre exposition étant principalement concentrée sur des valeurs et secteurs tournées vers le marché intérieur et qui affichent un potentiel de croissance à long terme.
Nous demeurons sous-pondérés sur les valeurs technologiques en raison des incertitudes liées à la réglementation. Nous préférons le secteur de l’énergie, compte tenu de la discipline de l’offre et des prix. Nous privilégions également les compagnies d’assurance chinoises et les enseignes liées à la consommation domestique, où l’on constate une reprise de l’activité de consommation hors ligne.
Les valorisations des actions chinoises sont devenues plus attractives et suggèrent un potentiel haussier à moyen terme. Toutefois, les investisseurs devront probablement restés prudents à court terme du fait de possibles abaissements des prévisions de bénéfices, de l’incertitude persistante sur le front commercial et des hausses continues des taux d’intérêt américains au cours des prochains mois.
En tant que gérants bottom-up, nous continuons de favoriser les entreprises les plus à mêmes de faire face au ralentissement actuel et d’exploiter les tendances favorables à long terme que nous continuons à observer sur le marché.