Beau fixe sur les marchés obligataires. Des ventes massives combinées aux circonstances économiques changeantes, cela signifie que les marchés obligataires mondiaux offrent des opportunités, écrivent les spécialistes de Schroders.
Schroders identifie trois raisons principales à l’attrait exceptionnel des obligations pour le moment :
- Valorisation – les niveaux de rendement ont retrouvé leur attractivité et le potentiel de rendement est élevé.
- Répartition – les obligations offrent une bonne diversification, surtout en période d’insécurité économique.
- Hausses de taux limitées – les marchés obligataires ont déjà intégré plus de hausses de taux que celles qui sont à venir, maintenant que l’inflation a atteint son sommet et que la croissance ralentit.
Inflation galopante
Depuis début 2022, les obligations ont dû faire face à un cocktail d’inflation élevée et de changement de cap des principales banques centrales. Au début, les banques centrales étaient convaincues du caractère passager de l’inflation élevée. Mais, face à l’importante érosion monétaire qui dure, elles se sentent de moins en moins à l’aise. Sans compter la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19 en Chine. Ces facteurs ont réveillé les forces inflationnistes au fur et à mesure que les perturbations poussaient les prix des matières premières à la hausse.
Taux d’intérêt en hausse
Depuis un certain temps, les banques centrales donnent les signaux d’une normalisation de leur politique. Dès les premières hausses de taux, les marchés ont intégré rapidement ces taux nettement plus élevés. Certains prévoient déjà un cycle complet de hausse des taux, mais Schroders ne trouve pas cela réaliste. Beaucoup de ces hausses de taux ne verront pas le jour et, au fur et à mesure que les investisseurs partageront cet avis, les taux des obligations d’État baisseront.
Schroders fonde cette vision sur différents facteurs.
En premier lieu, l’inflation des prix énergétiques et alimentaires mondiaux agit comme un impôt pour le consommateur. Parce que les hausses salariales ne peuvent suivre les hausses de prix de ces produits de base. Cette pression sur les revenus et les marges bénéficiaires des entreprises entraîne une réduction des perspectives de croissance mais pas forcément une récession.
En second lieu, les effets du resserrement de la politique monétaire s’estomperont progressivement au cours des prochains mois. Cela sera surtout visible sur le marché du logement. Les banques centrales veulent réaliser un atterrissage en douceur sans étouffer l’activité. C’est incroyablement difficile. La politique monétaire est un instrument grossier et son efficacité est décalée dans le temps.
Le caractère prospectif des marchés obligataires signifie que les banques centrales n’ont pas vraiment besoin d’abandonner directement leur politique monétaire actuelle. Tout ce qu’il faut, c’est que le marché s’intéresse davantage à la faiblesse du trajet de croissance qu’à l’inflation.
Une inflation à son pic peut s’avérer une bonne affaire pour les obligations
En principe, l’inflation n’est pas bonne pour les obligations. Mais les marchés obligataires ont fait preuve d’efficacité et ont rapidement intégré la hausse de l’inflation. Les rendements plus élevés dédommagent maintenant les investisseurs obligataires. Si l’inflation a atteint un sommet, ce que pense Schroders, l’effet pour les obligations serait bénéfique.
L’inflation est très élevée dans beaucoup d’économies. Il s’agit de savoir si elle peut encore augmenter. Pas beaucoup, selon Schroders. Le choc de l’approvisionnement et l’augmentation des prix des matières premières qui en découle sont en grande partie responsables de la pression actuelle sur les prix. Les hausses salariales peuvent certainement contribuer à la persistance de l’inflation, mais sans commune mesure avec l’inflation des prix des matières premières. Celle-ci aboutira finalement à une baisse de la demande globale.
La résilience initiale des consommateurs à la hausse des prix vient peut-être du fait qu’ils ont puisé dans leur matelas d’épargne accumulé pendant la pandémie. Il ne s’agit que d’une solution provisoire. À un moment donné, les consommateurs devront serrer les cordons de la bourse et leur demande faiblira.
Au plus d’angoisse, au plus d’opportunités
Ce n’est pas simple d’aller contre le consensus de marché, mais ce faisant, les investisseurs peuvent obtenir le meilleur potentiel de rendement possible. Les marchés sont efficaces et capables de s’adapter rapidement. Le passé nous a montré que le point maximal d’angoisse correspond probablement au point maximal d’opportunités.
Les rendements se situent à leur niveau le plus attractif depuis des années. Et les revenus générés par les obligations pourraient servir de tampon en cas de hausse des rendements ou d’élargissement des marges de crédit. Les marchés obligataires mondiaux offrent aujourd’hui un rendement potentiel all-in attractif, à savoir une amélioration des cours, mais aussi des revenus.
Lire aussi Bonds are back - here’s why, par les spécialistes obligataires de Schroders.