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Schroders : 65 miljard dollar aan inkomsten uit kledingexport in gevaar door extreme hitte en overstromingen
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  • Une analyse réalisée par le Global Labor Institute de l’université Cornell et Schroders révèle que les chaleurs extrêmes et les inondations menacent les principaux pôles de production du secteur de l’habillement 
  • Quatre pays essentiels pour la production de vêtements risquent de perdre 65 milliards de dollars de recettes d’exportation - soit une baisse de 22 % - et près de 1 million de nouveaux emplois en raison du ralentissement de la croissance
  • Les chercheurs ont analysé la vulnérabilité climatique de 32 pôles de production de vêtements, les résultats montrent que l’exposition aux risques liés à la chaleur et aux inondations est généralisée
  • Schroders déclare que les investisseurs doivent dialoguer avec les entreprises du secteur de l’habillement et leurs parties prenantes : les mesures d’adaptation ne sont pas suffisamment priorisées dans leurs plans de risque, car le secteur se concentre sur l’atténuation
  • Les chercheurs ont cartographié l’empreinte de la chaîne d’approvisionnement de six marques mondiales de vêtements dans les quatre centres de production. Les résultats montrent que les travailleurs et les fabricants des six marques sont confrontés aux effets des chaleurs extrêmes et des inondations sur la productivité
  • L’analyse appelle à la mise en place de mécanismes de protection sociale et à un financement de l’adaptation au climat afin de redistribuer les coûts et les risques pour épargner les travailleurs de l’habillement

Les chaleurs extrêmes et les inondations menacent les principaux centres de production de vêtements et mettront en péril plus de 65 milliards de dollars de recettes d’exportation dans quatre principaux centres de production d’ici 2030.

C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude menée par le Global Labor Institute (GLI) de l’université Cornell et la société mondiale de gestion d’actifs Schroders sur l’impact économique du dérèglement climatique - en particulier, les chaleurs extrêmes et les inondations - sur les fabricants et les travailleurs du secteur de l’habillement. 

Les chercheurs ont examiné les industries de l’habillement vulnérables au climat au Bangladesh, au Cambodge, au Pakistan et au Vietnam, qui représentent ensemble 18 % des exportations mondiales de vêtements, abritent environ 10 000 usines de vêtements et de chaussures et emploient 10,6 millions de travailleurs. 

À l’aide de projections, les chercheurs ont analysé les niveaux futurs de chaleur et d’inondation pour le Bangladesh, le Pakistan, le Cambodge et le Vietnam. Ces données ont ensuite été utilisées pour estimer les résultats au niveau de l’industrie pour 2030 et 2050 en comparant un scénario « d’adaptation au climat » à un scénario de « fortes chaleurs et inondations ».

Les résultats montrent que les chaleurs extrêmes et les inondations se traduiront par des pertes importantes de revenus et d’emplois dans les quatre pays, en raison du ralentissement de la croissance de l’industrie dû à une baisse de la productivité. Par rapport à un « scénario d’adaptation au climat », le scénario de « fortes chaleurs et inondations » montre un manque à gagner prévu de 65 milliards de dollars entre 2025 et 2030, ce qui représente une baisse de 22 % des recettes d’exportation. De même, le scénario de fortes chaleurs et inondations analysé montre l’absence de création de plus de 950 000 nouveaux emplois, soit une baisse de 7 %. Ces projections augmentent significativement pour 2050, ce qui représente une perte de 68,6 % des recettes d’exportation et 8,64 millions d’emplois en moins dans le cadre du scénario de « fortes chaleurs et inondations ».

Les inondations et les vagues de chaleur extrêmes touchent déjà ces régions. En 2022, un tiers du Pakistan était sous les eaux en raison d’inondations sans précédent alors que plus tôt cette année, Dhaka a connu une vague de chaleur de onze jours avec des températures atteignant 40,2 °C.

Jason Judd, Directeur exécutif de Cornell GLI, a déclaré :

« Les inondations et les chaleurs extrêmes représentent un risque important pour toutes les composantes de la production mondiale de vêtements - travailleurs, fabricants, régulateurs, investisseurs et marques elles-mêmes.

Mais personne n’intègre dans sa planification les coûts sur le terrain du dérèglement du climat. L’industrie de l’habillement et les organismes de réglementation ont principalement axé leurs réponses aux problèmes climatiques sur les questions d’atténuation, à savoir les émissions, l’utilisation de l’eau et les tissus recyclés. Ils ignorent les enjeux climatiques qui affectent considérablement et directement les fournisseurs et leurs travailleurs. Les cauchemars climatiques du Nord sont déjà une réalité au Bangladesh, au Pakistan, au Cambodge et ailleurs. La vie, sans parler de travail, deviendra très difficile dans ces pays et dans de nombreux autres points chauds dont dépendent les marques de vêtements et les détaillants pour la production. »

Angus Bauer, responsable de la recherche en matière d’investissement durable chez Schroders a commenté :

« L’augmentation du stress thermique et des inondations intenses représente 65 milliards de dollars de recettes d’exportation et près d’un million d’emplois perdus pour les principales régions productrices de vêtements pour 2030, avec une augmentation significative en 2050. Ces problèmes présentent des risques importants pour les marques, les détaillants et les investisseurs, car ils se manifestent soit par des pertes de productivité, soit par des actifs immobilisés, soit les deux. Cette recherche met en évidence le besoin urgent d’action. Les investisseurs doivent commencer à dialoguer avec les entreprises du secteur de l’habillement et leurs parties prenantes afin de s’assurer qu’elles commencent à mesurer et à relever les défis importants que représentent les impacts physiques du climat sur les travailleurs et les modèles économiques. En outre, les entreprises de l’habillement doivent établir des partenariats avec leurs fournisseurs et collaborer avec leurs pairs, les organisations de travailleurs et les décideurs politiques afin de concevoir des stratégies d’adaptation appropriées qui tiennent compte de l’impact sur les travailleurs. La planification de l’adaptation pourrait avoir un retour sur investissement positif pour le secteur et constitue un ajout essentiel aux efforts d’atténuation. »

Au-delà des quatre centres de production

L’analyse souligne également que les risques d’inondation et de chaleur constituent un problème très répandu pour la production de vêtements et ne se limitent pas à ces quatre régions. Les chercheurs ont analysé la vulnérabilité climatique de 32 centres de production de vêtements, en termes d’exposition à la chaleur et à l’humidité extrêmes, ainsi qu’aux inondations fluviales et côtières. Plusieurs autres centres de production se sont distingués par leur vulnérabilité, notamment Colombo (Sri Lanka), Managua (Nicaragua), Chittagong (Bangladesh), Port Louis (Mauritius), Yangon (Myanmar), Delhi, Bangkok et Dongguan-Guangdong-Shenzhen.

L’analyse met à l’épreuve six marques mondiales de vêtements

En outre, l’analyse examine également la façon dont ces problèmes se manifestent pour les marques et les détaillants. Les chercheurs ont cartographié l’empreinte de la chaîne d’approvisionnement de six marques mondiales de vêtements représentant une grande variété de modèles économiques, dans les quatre centres de production. 

S’intéressant plus particulièrement à la manière dont les perturbations se répercutent sur la production, les chercheurs ont examiné les coûts de productivité liés aux effets de la chaleur et des inondations pour un échantillon de marques, à titre d’exemple. L’analyse suggère que l’impact du stress thermique et des inondations sur la productivité à Hô Chi Minh et Phnom Penh pourrait représenter à lui seul 5 % des bénéfices d’exploitation du groupe par an. Les résultats réitèrent la nécessité pour les marques de soutenir les mesures d’adaptation.

L’analyse souligne que les stratégies d’investissement et de financement de transition pour l’industrie de l’habillement doivent intégrer de nouveaux coûts dans leurs plans.

Jason Judd a déclaré :

« Les marques traitent les pertes et dommages climatiques subis par les fabricants et les travailleurs comme des externalités, c’est-à-dire comme le problème de quelqu’un d’autre. Les nouvelles règles européennes en matière de diligence raisonnable transfèrent une partie de la responsabilité aux marques et aux détaillants, ce qui peut conduire à des investissements plus importants dans les mesures d’adaptation - lieux de travail plus frais, prévention des inondations et systèmes de protection sociale de base. Cependant, les mesures concernant la chaleur et les inondations ne figurent pas dans les ébauches initiales, en raison de l’accent mis par l’industrie sur l’atténuation. L’élément clé sera l’introduction de normes et de protocoles pour les heures de travail, les niveaux d’effort, le repos et l’hydratation, qui devront être collectés et rapportés quotidiennement, ainsi que l’application de sanctions significatives en cas de violation des normes.

Les travailleurs ont besoin de ces investissements maintenant parce que les normes relatives aux chaleurs extrêmes et les protections contre les inondations sont inexistantes, ou que les systèmes sont faciles à contourner. Et pour faire face aux coûts quotidiens du dérèglement climatique, les travailleurs ont besoin de systèmes de protection sociale et de salaires décents. Enfin, les organismes de réglementation et les marques doivent considérer les épisodes de chaleur et d’inondation comme des dangers pour la santé. »

« Higher Ground » est disponible pour téléchargement ici.

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