La forte croissance de la population mondiale met en évidence les faiblesses de nos systèmes alimentaire et hydrique. Les trois changements structurels nécessaires pour assurer la pérennité du système peuvent faire le jeu des investisseurs.
En 2050, la population mondiale aura augmenté d’un quart pour atteindre dix milliards d’habitants et les pays émergents bénéficieront d’un niveau de vie plus élevé, ce qui fait qu’il sera plus difficile de satisfaire tous les besoins. En effet, une plus grande prospérité se traduira notamment par une augmentation de la quantité de viande sur la table, tandis que les besoins en eau potable saine augmenteront également fortement. Cela signifie que d’ici à 2050, nous devrons produire environ 50 % d’aliments en plus, ce qui amène l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à tabler sur une pénurie d’eau et de nourriture de 70 % dans trois décennies.
Outre la menace de pénuries, les systèmes alimentaire et hydrique actuels ne sont pas pérennes pour d’autres raisons. La production alimentaire utilise d’énormes quantités d’eau, de terres, de produits phytosanitaires, de produits chimiques et d’engrais. En conséquence, le système (y compris la transformation, le conditionnement et la distribution) représente aujourd’hui plus d’un quart des émissions mondiales de CO2 et 65 % de la consommation d’eau douce. De plus, les conditions météorologiques plus extrêmes dues au changement climatique ont un impact négatif sur l’agriculture (pour laquelle une saine alternance de pluie et de sécheresse est bénéfique), ce qui exerce une pression supplémentaire sur le système.
Une agriculture pérenne
L’alimentation et l’eau ont pourtant été négligées lors du récent sommet sur le climat à Glasgow, alors qu’un des objectifs était d’assurer une agriculture pérenne, de lutter contre la déforestation (souvent au profit de l’agriculture) et de protéger/restaurer les écosystèmes (certains affectés par la monoculture agricole). Yashica Reddy, Investment Director chez Schroders, jette un regard rétrospectif. « Nous sommes assez satisfaits de certains des résultats du sommet sur le climat, mais il aurait pu y en avoir davantage. Sans changements structurels dans le secteur alimentaire à forte intensité carbone, le monde ne deviendra jamais neutre sur le plan climatique. Les chaînes de valeur de l’alimentation sont à l’origine de nombreux problèmes écologiques et sociaux auxquels le monde est confronté. Rendre les chaînes plus durables peut servir de levier pour s’attaquer à ces problèmes. »
Selon Reddy, trois changements structurels doivent intervenir pour assurer l’avenir des systèmes alimentaire et hydrique : une amélioration des rendements et de l’efficacité du système agricole, un changement dans nos habitudes et modèles alimentaires, ainsi qu’une réduction significative des déchets et des émissions. « Les rendements agricoles doivent augmenter de 70 %, tandis que les émissions de CO2 doivent diminuer des deux tiers par rapport à 2010. Nous devons également consommer moins de viande, car la demande, notamment sur les marchés émergents, va exploser dans les années à venir. Rendre les chaînes alimentaires et hydriques mondiales plus propres et plus durables nécessitera un investissement massif d’environ trente mille milliards de dollars, avec une multitude d’opportunités d’investissement à la clé. »
La technologie joue un rôle clé
La stratégie Food & Water de Schroders tire parti des opportunités offertes par cette indispensable transition. Avec un portefeuille de 35 à 60 actions, la stratégie offre une exposition thématique à des entreprises dont les produits et solutions contribuent à des systèmes alimentaire et hydrique plus durables et plus propres. Les opportunités sont recherchées dans l’ensemble de la chaîne investissable, de la ferme à la fourchette. De l’agriculture durable aux produits phytosanitaires, en passant par des aliments sains et des emballages recyclables. Les entreprises dans lesquelles nous investissons ont toutes un lien clair avec des thèmes liés à la durabilité, tels que le changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre, la biodiversité, la pollution et l’eau, la gestion de l’eau et la santé.
Selon Reddy, la technologie joue un rôle essentiel dans la stratégie Food & Water de Schroders. Les technologies existantes, comme les systèmes d’irrigation, sont sous-utilisées sur les terres agricoles les plus périphériques du monde. Les nouvelles technologies, comme la surveillance des cultures par satellite, et les procédés innovants, comme les biopesticides et les substituts de plastique et de viande, suscitent déjà une importante évolution de la chaîne de valeur. « Sans la technologie, les secteurs alimentaire et hydrique ne peuvent évoluer et s’améliorer. Pour donner un petit exemple de son impact considérable : comme nous pouvons désormais mesurer la fertilité des terres agricoles en temps réel, de nombreuses terres arables ne sont plus fertilisées inutilement. »
Soutien et politique publics
Outre la technologie, le soutien et la politique publics sont essentiels à la transition. Là aussi, Reddy épingle de nombreuses initiatives. Ainsi, la philosophie de la stratégie Food & Water de Schroders s’inscrit dans le droit fil du Green Deal européen, un ensemble de mesures visant à rendre l’Europe climatiquement neutre d’ici à 2050. Une grande partie de cet ensemble d’initiatives concerne la réduction du gaspillage alimentaire, le raccourcissement des chaînes d’approvisionnement dans le secteur alimentaire, la suppression progressive de l’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture et les alternatives aux emballages plastiques.
Reddy : « Les subventions publiques (720 milliards de dollars dans le monde) accordées à la chaîne alimentaire sont fortement axées sur le maintien de prix alimentaires à un niveau artificiellement bas, mais pas sur durabilisation du système. Depuis un an ou deux, on assiste à une évolution vers la durabilité, similaire à la transition énergétique, que les pouvoirs publics soutiennent et dirigent activement. Il suffit de penser à la taxe récemment imposée en Grande-Bretagne sur les boissons gazeuses sucrées, suite à laquelle de nombreux producteurs ont réduit la quantité de sucre dans leurs produits. Les Britanniques ne boiront pas moins de boissons gazeuses pour autant, mais la nation dans son ensemble consommera ainsi moins de sucre. »
Préférences des consommateurs
Les consommateurs sont un autre facteur clé de la transition. Les rayons vides des supermarchés pendant la pandémie ont rendu les gens plus sensibles à la chaîne de valeur alimentaire et à ses excès. La génération des millennials, engagée sur le plan social et sociétal, a une forte prédilection pour les aliments produits localement, sains et durables. « Ces tendances sont progressivement adoptées par les autres générations, ce qui oblige les fabricants de produits alimentaires à lancer d’autres produits sur le marché. »
Nous voyons que les gouvernements, les entreprises et les consommateurs vont actuellement dans la bonne direction, et ne pouvons qu’espérer que cette transition se poursuive », conclut Reddy.
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