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Schroders Capital : que signifie l’expression « higher for longer » pour les rendements du capital-investissement ?
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Selon Schroders Capital, l’inflation et les taux d’intérêt pourraient bien rester plus longtemps à des niveaux élevés. La question est de savoir ce que cela signifie pour les investissements en capital-investissement. Richard Damming, responsable des investissements en capital-investissement chez Schroders Capital, rassure les investisseurs. « Depuis 2008, les investisseurs en capital-investissement ont été touchés par une crise presque chaque année. Et pourtant, ces investisseurs du monde entier ont obtenu des rendements annuels à deux chiffres, malgré les divers problèmes de l’économie mondiale et des marchés ».

L’une des raisons pour lesquelles les performances du capital-investissement sont si résistantes est que les fonds de capital-investissement bénéficient d’une « diversification temporelle ». Le capital est déployé sur plusieurs années, plutôt qu’en une seule fois. Ce délai réduit la sensibilité aux événements du marché et implique que le concept d’anticipation du marché n’a pas de sens lorsqu’il s’agit d’allouer des fonds de capital-investissement. Par ailleurs, les investisseurs en capital privé investissent à long terme. Ils ne subissent pas trop la pression pour céder des investissements dans des conditions de marché moins favorables où la maximisation des profits n’est pas forcément optimale. 

Les années de récession ont généralement constitué un bon moment pour investir dans le capital-investissement au lieu de se préoccuper d’allouer des fonds au capital-investissement pendant un certain temps….. Les capitaux levés en période de crise peuvent être utilisés en période de récession pour investir là où les actifs sont « récupérés » à des prix peu élevés. Ces types d’investissements peuvent être cédés plus tard, lors de la phase de reprise, lorsque les valorisations ont augmenté. 

Mais le vent arrière de l’augmentation de la dette et de la baisse des coûts d’emprunt finira par s’arrêter un jour ou l’autre. L’endettement bon marché et facile à financer a été un facteur de soutien au cours de cette période. Il a permis aux opérations à fort effet de levier d’obtenir plus facilement des rendements plus élevés.

M. Damming estime que l’ère des taux d’intérêt très bas est révolue, en raison des pressions inflationnistes. L’endettement devient plus coûteux et le taux d’endettement sera plus faible, car les coûts d’intérêt plus élevés rendront cette voie moins attrayante. Mais d’un autre côté, la baisse des valorisations signifie qu’il est moins coûteux d’acquérir une entreprise aujourd’hui qu’il y a 12 mois. Et les valorisations plus faibles, nécessaires pour compenser un niveau d’endettement plus faible et laisser les rendements inchangés, semblent moins importantes à première vue. Une réduction de 12,5 % peut suffire à compenser une réduction du taux d’endettement de 65 % à 50 % sans affecter le rendement, toutes choses égales par ailleurs.

Toutefois, les stratégies qui semblent aujourd’hui plus efficaces peuvent être très différentes de celles qui ont été couronnées de succès au cours de la dernière décennie. Un « sweet spot » pourrait émerger pour les stratégies axées sur la croissance des revenus et l’amélioration des marges bénéficiaires, au moment même où l’effet de levier et l’augmentation des multiples peuvent stimuler les rendements. On peut penser notamment à des stratégies telles que l’élargissement des gammes de produits ou l’extension de la présence géographique et la professionnalisation de la gestion pour améliorer les marges bénéficiaires. Tout cela est plus facile à réaliser dans les petites et moyennes entreprises, qui sont souvent des entreprises familiales. Dans le cas des grandes entreprises, qui ont généralement déjà fait l’objet de plusieurs tours de table de capital-investissement ou d’actionnariat institutionnel, il est beaucoup plus difficile d’apporter une valeur ajoutée dans la même mesure par ce biais. 

Qu’en est-il de l’inflation « plus élevée plus longtemps » ? 

Le vieillissement de la population, le ralentissement de la mondialisation et la transition vers des sources d’énergie plus coûteuses maintiendront l’inflation à un niveau structurellement élevé. Il s’agit là d’un problème mondial qui touche toutes les catégories d’actifs, les actions comme les obligations, les marchés publics comme les marchés privés. Le capital-investissement n’est pas non plus à l’abri de ce phénomène. Outre l’impact sur l’effet de levier, comme décrit ci-dessus, la rentabilité de nombreuses entreprises sera mise sous pression en raison de l’augmentation de leur base de coûts. 

Toutes les entreprises ne seront toutefois pas touchées. Les entreprises capables de répercuter la hausse des coûts sur les prix s’avéreront plus résistantes. Les entreprises dont le positionnement sur le marché est plus faible ou dont les produits et services sont plus facilement remplaçables connaîtront plus de difficultés. Dans les années à venir, la différence s’en trouvera de plus en plus marquée entre les entreprises qui réussissent et les investisseurs en capital-investissement qui réussissent. 

Conclusion 

Les investisseurs en capital-investissement n’ont pas à craindre les conséquences d’une inflation structurellement plus élevée et de conflits géopolitiques croissants. Bien que l’économie mondiale soit confrontée à des défis constants, les rendements sont restés élevés contre vents et marées. Le vent arrière des taux d’intérêt bon marché peut s’estomper, mais la possibilité d’acheter des entreprises à des valorisations inférieures pourra largement compenser cet inconvénient. Les fonds axés sur les petites et moyennes entreprises semblent particulièrement bien positionnés pour traverser la (les) période(s) à venir.

Lisez également Higher for longer: what do higher interest rates mean for private equity? par Richard Damming, Responsable des investissements en capital-investissement, Europe chez Schroders.

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