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Dans leur empressement à acheter des fonds intégrant les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), les investisseurs oublient-ils de lire ce qui est écrit en petits caractères ?

Dans leur empressement à acheter des fonds intégrant les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), les investisseurs oublient-ils de lire ce qui est écrit en petits caractères ?

La demande ne se dément pas. Créés il y a 12 ans pour ainsi dire au départ de rien, ces fonds « durables » ont attiré en 2017 des capitaux à hauteur de 2,9 milliards de dollars1. 

Au moins la moitié de ces flux de capitaux ont été injectés dans des fonds négociés en bourse (FNB), ce qui n’a rien de surprenant. Les FNB passifs remplissent sur le papier deux conditions figurant en haut de la liste des priorités actuelles des investisseurs : ils entraînent des frais peu élevés et répondent aux préoccupations ESG. Nous craignons toutefois que beaucoup de FNB passifs et fonds ouverts visent à exploiter la tendance des investisseurs à préférer des solutions simples et peu coûteuses, plutôt qu’à leur fournir les résultats financiers qu’ils attendent ou à atteindre leurs objectifs de durabilité.

Contrairement aux mesures plus objectives qui déterminent généralement la structure des FNB, comme la capitalisation boursière, le secteur ou le lieu du domicile, les indicateurs ESG sont le résultat d’une série de jugements et d’analyses qui peuvent varier considérablement et conduire à des conclusions très différentes. Entreprendre une telle analyse a un coût souvent supérieur à ce que les produits passifs à faible coût peuvent se permettre. Une solution moins coûteuse pour les FNB passifs consiste à utiliser les notations ESG fournies par un des quelques fournisseurs de données, comme MSCI, Sustainalytics et Thomson Reuters.

Pour calculer un score ESG, chaque fournisseur de données synthétise son analyse de durabilité en une seule mesure, à l’instar des recommandations boursières des banques d’investissement ou des agences de notation de crédit. Il peut être utile de disposer de plusieurs points de vue différents quand on est gestionnaire de fonds et que l’on cherche à mieux comprendre une entreprise. Mais il ne serait guère raisonnable pour un gestionnaire de fonds de se baser sur le travail d’un seul analyste pour se faire une idée définitive de l’attrait d’un titre. À plus forte raison s’il n’a pas bien compris la démarche de l’analyste, le fondement de ses conclusions ou les résultats que les recommandations visent à atteindre.

Or, selon nous, voilà pour l’essentiel à quoi les investisseurs souscrivent lorsqu’ils investissent dans un fonds ESG passif. Malgré l’impression de transparence, nombre de produits passifs divulguent étonnamment peu de choses sur la façon dont ils mettent concrètement en œuvre les critères ESG. La majorité d’entre eux s’appuie sur un seul fournisseur externe de notation ESG. Les méthodologies de notation mettent généralement l’accent sur les politiques symboliques et les niveaux de divulgation, sur des données sans lien avec le rendement des placements et/ou sur des événements négatifs passés ne se prêtant guère aux prédictions d’avenir. La plupart des paramètres de ces notations se rapportent à des politiques menées plutôt qu’à des mesures plus tangibles du rendement.

Ces lacunes se reflètent dans le manque de cohérence des scores ESG entre les principaux fournisseurs de données. Nous avons utilisé toutes les composantes de MSCI ACWI pour analyser le chevauchement des scores ESG fournis par chacun des trois principaux fournisseurs de données au niveau de l’entreprise, ainsi qu’entre les trois catégories d’ESG, à savoir l’environnement, le social et la gouvernance.

Comme le montre notre premier graphique, le niveau de chevauchement entre les scores attribués par les agences de notation est étonnamment faible. Le résultat est comparable lorsque nous calculons les corrélations pour l’ensemble des données de l’entreprise, à savoir E, S et G (deuxième graphique).

 

Les notations ESG ont vraiment peu de choses en commun.

Ce manque de cohérence est préoccupant. Comme la majorité des processus passifs éliminent les entreprises affichant un score ESG faible, les portefeuilles créés à l’aide de systèmes de notation différents sont susceptibles d’avoir une composition radicalement différente. De même, la grande diversité des évaluations de la solidité d’une entreprise sur la base de critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance signifie que les investisseurs qui cherchent à investir dans les entreprises les meilleures de leur catégorie au niveau ESG trouveront des réponses très différentes en fonction du fournisseur de notation choisi.

Des problèmes similaires se posent en ce qui concerne la gestion des fonds. Beaucoup d’investisseurs optent pour des fonds ESG en partant du principe que leurs gestionnaires seront les plus aptes à assurer la gérance des sociétés dans lesquelles ils investissent. Malheureusement, il est très difficile de s’engager efficacement dans les entreprises et d’introduire des changements en utilisant des processus mécaniques, sans avoir une connaissance spécialisée de la branche d’activité et de la façon dont les entreprises individuelles sont susceptibles d’être affectées par les questions ESG.

Le problème se pose moins selon nous pour une société de gestion active, où la gérance est un élément important du rôle du gestionnaire et une responsabilité partagée entre les gestionnaires de fonds, les analystes et les experts en durabilité. Nous pensons que la surveillance est facilitée par une philosophie d’investissement active dans le cadre de laquelle les réunions régulières de l’organe de gestion peuvent être complétées par des engagements ciblés sur des questions spécifiques liées à l’entreprise ou d’ordre environnemental et social.

Il est clair à nos yeux que les fonds passifs ne peuvent pas réellement répondre aux attentes des investisseurs en matière de durabilité. Pour nous, la façon la plus efficace d’y répondre est d’intégrer l’expertise ESG dans des solutions d’investissement actif. Ces dernières devraient être conçues de manière à aborder les questions ESG pertinentes pour l’investissement, tant au niveau de l’entreprise qu’au niveau de la structure du portefeuille. Le gestionnaire du portefeuille doit alors être en mesure d’utiliser son expertise pour réaliser des engagements ciblés avec les entreprises tout au long de la vie de l’investissement dans le but d’améliorer à la fois le rendement et la gestion du capital pour les investisseurs.

Le texte complet de notre recherche figure ci-dessous.

1Source : www.sustainableinvest.com/2017-rsi-review/

Lire le rapport complet

 

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