Lundi dernier, le prix de l’or a atteint un niveau record et d’après James Luke,gestionnaire de fonds Métaux, et Mark Lacey, responsable Matières premières, chez Schroders, le rallye sur l’or et les actions or est loin d’être terminé.
Le prix de l’or a déjà grimpé de plus de 20 % cette année. Certains investisseurs déçus d’avoir manqué le rallye pensent que le métal précieux est à présent trop cher pour profiter d’une hausse de son prix. S’appuyant sur une vision à long terme, de l’ordre de plusieurs années plutôt que plusieurs semaines ou mois, Schroders pense que ce raisonnement n’est pas le bon. Ce cycle peut se poursuivre encore pendant un certain temps.
Nous trouvons-nous devant une bulle ?
Après s’être penché sur le passé, Schroders constate que le prix de l’or a tendance à augmenter fortement en fin de cycle, presque en ligne droite. En 2011, le prix de l’or a augmenté de 15 % au cours du mois qui a précédé le pic. En 1981, le prix de l’or a progressé de 80 % en l’intervalle de deux mois. Schroders a dressé une liste de signaux d’alerte qui devrait permettre d’avertir les investisseurs en cas de formation d’une bulle de l’or. Cela pris en compte, le gestionnaire d’actifs conclut qu’il existe des différences frappantes entre la situation actuelle et celle de 2011. Il est même permis de se demander si l’on peut parler ici d’une bulle.
Goudbubbel Checklist - weinig overeenkomst met 2011
Frénésie d’achat des FNB
Les FNB axés sur l’or physique sont des acheteurs voraces. C’est l’un des facteurs expliquant la hausse actuelle du prix de l’or. Cette année, les FNB axés sur l’or physique ont ajouté 643 tonnes d’or à leurs réserves, contre 372 tonnes en 2019. À titre de référence, 656 tonnes d’or représentent environ 40 % de la production annuelle d’or. Cette énorme quantité d’or dans les trackers est-elle révélatrice d’une bulle ? Schroders ne le pense pas, car nous vivons à une époque de création gigantesque de liquidités mondiales et de très hautes valorisations des actifs financiers. Il faut aussi examiner les proportions relatives. Vu sous cet angle, les stocks d’or ne sont pas particulièrement élevés. En 2011, les TNB or représentaient environ 10 % de l’ensemble des FNB dans le monde. Aujourd’hui, ce pourcentage est proche de 2,5 %.
L’inflation fait monter le prix de l’or
Dans le contexte d’une dette mondiale record, Schroders estime que la politique macroéconomique mondiale va changer de manière spectaculaire dans le sens d’une meilleure acceptation de l’inflation. Cela conduira sans doute à des taux d’intérêt réels qui s’enfonceront encore plus loin en négatif et à un risque accru de large dépréciation monétaire. Pour Schroders, ce contexte renforce le potentiel de hausse du prix de l’or.
Les producteurs d’or toujours à la traîne
Les conditions actuelles sont très favorables aux producteurs d’or, ce qui contraste fortement avec la situation de 2011. Les coûts d’exploitation sont mieux maîtrisés et les dépenses d’investissement sont prudentes. Le prix élevé de l’or permet aux sociétés aurifères d’enregistrer des marges record et de disposer de flux de trésorerie robustes. Pourtant, les actions or sont toujours à la traîne par rapport à la performance du métal précieux proprement dit. C’est aussi un signe qu’il y a encore du potentiel pour ce cycle.
Retrouvez le texte complet de cette analyse dans l’article joint intitulé Gold hits record high - but is it really too expensive?, de James Luke, gestionnaire de fonds Métaux et Mark Lacey, responsable Matières premières, chez Schroders.