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Le transport maritime peut-il inverser la tendance et réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

Le secteur du transport maritime s’est engagé à une réduction historique des émissions de gaz à effet de serre.

Au cours des dernières années, l’évolution des politiques liées au changement climatique s’est concentrée sur le secteur des transports. L’industrie aéronautique a annoncé des objectifs visant à réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, tandis qu’un certain nombre de pays ont décidé de bannir les ventes futures de véhicules à essence et diesel.

En avril 2018, le secteur du transport maritime s’est à son tour lancé dans la lutte pour la réduction du carbone. Pour la première fois dans l’histoire, les 170 nations de l’Organisation maritime internationale ont conclu un accord prévoyant la réduction de 50 % des émissions des gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2050. Représentant aujourd’hui 2,5 % des émissions mondiales de GES, les émissions de CO2 du secteur maritime pourraient atteindre 17 % des émissions anthropiques en 2050, si rien n’est fait. Aux termes du nouvel accord, le transport maritime international ne représenterait plus, en 2050, qu’entre 3,8 % et 5,8 % des émissions mondiales de GES. Cet objectif implique des évolutions majeures et l’adoption de carburants et de technologies de propulsion à émissions de carbone faibles, voire nulles.

 

Les gains d’efficacité n’ont pas réduit les émissions totales de CO2 des navires

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Cependant, comme l’indique le graphique ci-dessus, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle n’a pas empêché une augmentation des émissions de GES provenant du transport maritime au cours des dernières années, augmentation liée à une demande croissante et à la consommation de combustibles fossiles qui en découle.

Étant donnée l’avancée de la mondialisation, et sachant que 80 % du commerce mondial en volume, contre plus de 70 % du commerce en valeur, est actuellement transporté par bateau et géré dans des ports maritimes, un recul du transport maritime semble difficilement envisageable. C’est donc plutôt le mode de transport maritime qui devra évoluer.

Les technologies capables d’accompagner les changements nécessaires sont déjà disponibles. Les études montrent qu’en incluant la navigation à vitesse réduite, une diminution de 50 % des émissions de CO2 peut être atteinte. L’un des principaux moyens de réduire les émissions de CO2 consiste à remplacer les mazouts actuellement utilisés par des carburants plus sobres en carbone, tels que le gaz naturel liquéfié, les biocarburants et le biogaz, ou encore le nucléaire.

D’autres technologies prometteuses peuvent également être envisagées. Parmi les énergies renouvelables susceptibles d’alimenter la propulsion et la puissance auxiliaire, on peut citer les voiles, les cerfs-volants, les rotors Flettner, le stockage d’énergie et les piles à combustible. Le « repassage à froid », qui consiste à alimenter les navires en électricité à partir du port pendant qu’ils sont à quai et permet de couper les moteurs à combustion primaire et secondaire tout en utilisant une source d’énergie durable, offre une autre solution.

Tous ces arguments renforcent notre confiance dans la croissance à long terme du transport à faible émission de carbone, notamment dans le secteur du transport maritime. Si le marché global est promis à une croissance continue (probablement alimentée par un recul du transport aérien), les technologies appliquées offriront les opportunités de croissance les plus importantes. Toutefois, compte tenu de la complexité du secteur et des contraintes technologiques, il faudra se concentrer sur les entreprises bien positionnées sur l’ensemble de la chaîne de valeur du transport maritime à faible émission de carbone ; cela inclut la fabrication, mais aussi les fournisseurs et les infrastructures.

La valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse. Les investisseurs ne sont donc pas assurés de recouvrer l’intégralité des sommes initialement investies.

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