La croissance économique mondiale reste résiliente et un assouplissement des politiques monétaires et fiscales soutient l’activité. L’introduction progressive de droits de douane a jusqu’à présent permis de contenir l’inflation, mais les chocs de l’approvisionnement et les risques de bulle demeurent préoccupants, affirment les économistes de Schroders dans le dernier Point de vue économique et stratégique. Selon eux, l’économie américaine continuera à défier les sombres prévisions, tandis que la croissance dans la zone euro s’accélère grâce aux mesures de relance prises par les gouvernements. En revanche, la crise immobilière s’éternise en Chine. Dans ce contexte, Schroders anticipe une divergence des politiques monétaires des banques centrales, ce qui déterminera les opportunités et les risques auxquels les investisseurs seront confrontés à l’avenir.
La croissance économique défie les pessimistes
Schroders reste constructif concernant les perspectives de l’économie mondiale et prévoit une croissance supérieure au consensus de 2,6 % en 2026 et 2027. Le relâchement des politiques monétaires et fiscales continuera d’avoir un impact sur l’économie, alors que l’on assiste à une atténuation des risques politiques extrêmes dans des domaines tels que le commerce. Toutefois, l’activité soutenue et les mesures de relance monétaire supplémentaires rendent l’économie mondiale vulnérable aux chocs de l’approvisionnement, tels que la résurgence de l’inflation alimentaire ou les pénuries de main-d’œuvre, et aux risques de bulle, en raison de l’écart croissant entre les cours des actions et les fondamentaux macroéconomiques sous-jacents.
Les États-Unis ne montrent aucun signe de ralentissement
Peu d’éléments viennent étayer la thèse largement répandue sur les marchés d’un ralentissement de la croissance. Cette dernière semble avoir été soutenue au second semestre. Vu les baisses de taux d’intérêt décidées par la Réserve fédérale et une politique budgétaire favorable, Schroders s’attend à une progression plus forte que prévu de la production jusqu’en 2027. Les bonnes performances de l’économie américaine devraient décourager la Fed de baisser davantage ses taux d’intérêt en 2026, même si cela dépendra en grande partie de la prochaine personne nommée à la présidence du FOMC.
La zone euro surprend positivement
L’économie de la zone euro continue de surprendre positivement et la croissance devrait s’accélérer à l’horizon de nos prévisions, sous l’effet d’une puissante politique monétaire et budgétaire. Les risques de ralentissement de la croissance se sont atténués, mais les pressions inflationnistes s’intensifient, car les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement et l’allongement des délais de livraison pourraient faire grimper les prix des produits de base. La résilience du marché du travail impliquera probablement la persistance de l’inflation des services. Vu le caractère intact de la dynamique de croissance et l’accroissement des risques d’inflation, Schroders s’attend à ce que la BCE procède à deux hausses de taux à partir de la mi-2027.
Chine : cycles dans une période de refroidissement structurel
Schroders s’attend à ce que le ralentissement structurel à long terme de la Chine se poursuive, même s’il s’accompagne de cycles, et à ce qu’une partie de la faiblesse récente puisse s’inverser à court terme. Pourtant, il est peu probable que l’activité soit suffisamment forte pour échapper durablement à la déflation tant que la crise du logement perdurera, tandis que l’accent mis par le gouvernement sur une croissance soutenue par l’industrie implique que les surcapacités restent une préoccupation majeure. Selon ce scénario de sortie poussive de la crise, il est peu probable que la croissance soit suffisamment faible pour justifier des mesures de relance à grande échelle, mais pas assez forte non plus pour répondre aux attentes élevées du marché boursier.
Lire aussi : Point de vue économique et stratégique – T4 2025, rédigé par les économistes de Schroders.