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En raison du Covid-19, l’utilisation du plastique à usage unique a grimpé en flèche. Elly Irving, analyste ESG chez Schroders, examine les mesures à prendre pour renverser cette tendance et si les entreprises en font assez pour lutter contre la pollution due au plastique.

 

Personne n’aurait pu prévoir que les besoins en équipements de protection individuelle (EPI) auraient connu une progression aussi nette en 2020. Ceux-ci ont été au centre de l’attention au printemps quand la production et l’importation de masques faciaux, gants en plastique et vêtements de protection se sont sérieusement intensifiées à cause de la pandémie. Toutefois, la hausse de l’utilisation du plastique directement liée au Covid-19 n’est pas la seule à être préoccupante. Un article récent de The Economist indiquait que la consommation de plastique à usage unique aux États-Unis pourrait avoir enflé de 250 à 300 % depuis que la pandémie s’y est déclarée et qu’à Athènes, la quantité de plastique dans le flux de déchets a augmenté de 150 %. Il est à craindre qu’il s’agisse d’une tendance mondiale. 

Schroders avait abordé dans un article la façon dont la gestion de la crise du Covid-19 avait relégué les efforts de lutte contre la pollution due au plastique au second plan. En plus de la demande accrue de plastique pour des raisons de santé et de sécurité et à la suite de la nette hausse des livraisons à domicile et de la baisse des prix du pétrole, diminuant le coût de production du plastique, on a aussi noté des pressions visant à assouplir ou reporter la réglementation portant sur le plastique.

Qu’implique le problème du plastique pour les investissements ?

Réduire la pollution par le plastique en recherchant des solutions au problème, en collaboration avec les entreprises du portefeuille de Schroders, constitue un objectif important de l’équipe en charge des investissements durables de Schroders. Ce n’est là qu’un des domaines sur lesquels les investisseurs actifs peuvent exercer une influence pour modifier le comportement des entreprises.

En 2018 et 2019, l’équipe a travaillé avec plus de 100 entreprises par le biais de questionnaires, d’entretiens téléphoniques et de réunions, afin de comprendre les risques et opportunités auxquels elles font face, compte tenu de la problématique du plastique. Sur une période de 18 mois, 60 nouvelles règles ont été introduites à l’échelle mondiale pour soutenir la transition vers l’abandon des matières plastiques évitables. Les autorités ont instauré des mesures allant des interdictions et des quotas aux taxes et règlements visant à rendre les producteurs, plutôt que les consommateurs, responsables des déchets relatifs à leurs produits.

Le renforcement de la réglementation aura des conséquences pour les entreprises tout au long de la chaîne. En particulier dans le secteur des biens de consommation à évolution rapide, la transition peut constituer une menace à cause des coûts plus élevés. Pourtant, d’un autre côté, il existe des possibilités pour les entreprises de développer des solutions innovantes.

Quel est l’avantage pour les entreprises ?

Dans le cadre du Pacte vert de l’UE annoncé en janvier, la législation visant à garantir que tous les emballages non réutilisables ou économiquement recyclables soient interdits dans l’UE d’ici 2030 bénéficie d’un certain soutien. Dans le même esprit, la Chine a communiqué une série de nouvelles mesures, afin de réduire sensiblement l’utilisation du plastique. Ces nouvelles restrictions constituent l’ordonnance sur les plastiques la plus large du pays depuis 2008.

Schroders prévoit que le renforcement de la réglementation limite l’utilisation du plastique et encourage le recyclage, avec des conséquences pour les entreprises tout au long de la chaîne de valeur. Favoriser cette transition impliquera diverses menaces et opportunités.

Il est intéressant de noter que les entreprises basées en Asie citent « l’opinion publique convergente » comme leur principale préoccupation. Dans l’ensemble, le secteur est confronté à des coûts plus élevés en raison de la nécessité d’introduire de nouveaux systèmes de production et de réaligner les chaînes d’approvisionnement, afin de réduire l’utilisation de plastique à usage unique et d’accélérer le recyclage. Et ce n’est pas rien, car les emballages jetables destinés aux consommateurs représentent 59 % de l’ensemble des déchets plastiques dans le monde, soit la catégorie distincte la plus importante de la production de plastique. L’incapacité des entreprises à respecter les réglementations ou les objectifs publiés peut avoir des conséquences sur leur rentabilité et leur réputation. Par ailleurs, les marques qui passent à des formats plus durables ont plus de possibilités de diminuer les coûts et de se différencier.

Les entreprises en font-elles assez ?

Les Nations unies ont indiqué que le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de développement durable. Si certains objectifs bénéficient d’une solide attention, il est essentiel que la lutte contre le plastique ne soit pas laissée pour compte. Avant l’apparition du Covid-19, des promesses d’action avaient été faites, mais aujourd’hui plus que jamais, les entreprises doivent faire preuve d’ouverture, d’ambition et agir. On peut craindre que les entreprises et les autorités n’annulent les progrès réalisés. L’heure n’est pas à la complaisance.

D’importants investissements, innovations et programmes de transformation doivent commencer dès maintenant pour s’attaquer aux déchets et à la pollution liés au plastique à la source - avoir un impact au moins d’ici 2025 et atteindre les objectifs gouvernementaux. En tant qu’actionnaire actif, Schroders poursuivra le dialogue avec les entreprises et les encouragera à renforcer leurs activités.

Plus d’informations dans l’article ‹Les entreprises en font-elles assez pour limiter la pandémie de plastique ?› de Elly Irving, analyste ESG chez Schroders.

Consultez également l’article ‘Le coronavirus entraînera-t-il le retour du plastique jetable ? Les entreprises doivent renouveler leurs engagements’ sur les entreprises potentiellement gagnantes et perdantes dans la lutte contre le plastique et sur la manière dont la crise du covid-19, a freiné, au moins temporairement, les efforts déployés dans ce domaine, tant du point de vue de la priorité que les entreprises y accordent que pour des raisons d’hygiène.

Un rapport détaillé a également été publié à ce sujet : Forging a new future for problematic plastic: are companies prepared? (Forger un nouvel avenir pour le plastique problématique : les entreprises sont-elles prêtes ?).

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