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Abandon progressif du plastique : quelles seront les entreprises les plus touchées ?

Les récentes recherches de Schroders tendent à identifier les gagnants et les perdants potentiels de la guerre contre le plastique.

L’utilisation des matières plastiques a été au centre de toute l’attention ces derniers mois. Interpellés par des unes de journaux comme « Plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050[1] » et « Les Nations unies s’engagent dans la lutte contre la pollution des océans par les déchets plastiques[2] », les consommateurs et les régulateurs se sont penchés sur une question qui avait échappé à l’attention du grand public jusqu’il y a peu. Les préoccupations suscitées par le plastique se situent bien au-delà d’un point de basculement des préoccupations du public et des mesures de réglementation. 

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Les fabricants de plastique sont ceux qui courent les plus grands risques

L’impact jusqu’ici est relativement modeste et touche des secteurs limités. Certains produits plastiques individuels se sont retrouvés sous le feu des projecteurs, alors que le problème s’étend pourtant bien au-delà des sacs de transport, des micro-perles ou des pailles.

Schroders envisage le plastique dans une perspective plus large, en évaluant les secteurs des emballages de produits de consommation qui risquent de subir le plus de pression, les entreprises qui fournissent ces produits et les matières premières qu’ils contiennent.

Alors que les entreprises de consommation ont été visiblement les plus touchées par cette attention accrue, l’incidence ailleurs dans les chaînes de valeur du plastique - parmi les entreprises d’emballage et les fournisseurs de matières premières - sera vraisemblablement plus intense et plus disruptive. Schroders a examiné cette chaîne de valeur pour évaluer les risques potentiels, identifier les entreprises qui y sont exposées et analyser les mesures prises par certains dirigeants. Pour Schroders, ce sont les fabricants d’emballages plastiques qui seront les plus touchés.

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  • Les entreprises de consommation devront réduire l’utilisation du plastique en remplaçant le plastique à usage unique par d’autres matières ou encore en repensant les emballages ou en les réduisant. Une longue liste d’entreprises ont déjà annoncé des plans visant à adapter leur politique d’emballage. Par exemple, Whitbread, le propriétaire de Costa Coffee, a lancé un programme national de recyclage, Coca-Cola s’est engagé à collecter et recycler l’équivalent de tous ses emballages en Europe occidentale à l’horizon 2030 et McDonald’s prévoit de rendre tous ses emballages renouvelables ou recyclables d’ici 2025. Il y aura des coûts de rééquipement, de reconfiguration des chaînes d’approvisionnement et, dans certains cas, une hausse des coûts liée aux nouveaux matériaux utilisés. Mais l’analyse de Schroders montre que les entreprises qui s’adaptent déjà à ces tendances peuvent en retirer les bénéfices. Les économies réalisées grâce à la réduction des emballages, à l’amélioration de la perception des consommateurs et à la réduction des risques réglementaires pourraient contribuer à améliorer les marges des producteurs de denrées alimentaires et des entreprises de produits d’entretien et d’hygiène corporelle. Les producteurs de sodas qui poursuivent leurs activités comme si de rien n’était sont exposés aux plus grands risques de baisse.
  • Les entreprises d’emballage sont confrontées à des défis plus importants. Actuellement, 37 % des emballages de consommation sont en plastique[3], alors que les perspectives sont de toute évidence sombres pour ce matériau. D’autre part, les entreprises leaders qui se montrent capables de développer des alternatives durables - comme le bioplastique ou une recyclabilité accrue - sortiront renforcées de ces défis. Elles devraient être en mesure de créer des produits distinctifs dont elles peuvent influencer les prix, en lieu et place de leur dépendance actuelle aux catégories traditionnelles de matières plastiques de base. Alors que certains acteurs majeurs orientent déjà leurs efforts d’innovation vers le développement d’emballages plus durables, Schroders pense que l’innovation est trop lente pour permettre à l’ensemble du secteur d’abandonner le plastique traditionnel sans aucune conséquence négative. L’analyse du risque d’exposition des bénéfices d’exploitation des différentes sociétés d’emballage réalisée par Schroders montre la valeur rattachée à la position de leader, puisque les sociétés bien placées subissent un impact léger tandis que les entreprises à la traîne risquent de perdre jusqu’à un tiers de leurs bénéfices.
  • Les entreprises chimiques commencent à mettre au point des plastiques compostables et d’origine biologique ainsi que différents types de polymères permettant de réduire la quantité de matériaux utilisés. Les bioplastiques et les matériaux compostables commencent à gagner du terrain. Le marché des bioplastiques devrait évoluer à un taux de croissance annuel cumulé de 30 % jusqu’en 2030 (à partir de 2013), contre une croissance moyenne de 3 % pour les plastiques d’origine fossile[4]. Ils ne sont pas exempts de défauts : ils sont parfois difficiles à recycler, plus coûteux à fabriquer et ne sont pas encore disponibles en grandes quantités, mais les progrès réalisés dans la technologie de conversion de la cellulose devraient avoir un effet positif sur la qualité, la quantité et le coût. Étant donné que les fabricants sont soumis à la pression de leurs clients en contact direct avec les consommateurs, les entreprises les plus innovantes devraient gagner des parts de marché. La plupart des gagnants feront sans doute partie des leaders actuels du secteur.
  • Les entreprises de gestion et de recyclage des déchets sont susceptibles de bénéficier de la croissance de la demande de réutilisation et de recyclage en fin de vie. Les récentes restrictions chinoises frappant les importations de déchets, associées à une pression politique et réglementaire accrue sur les déchets plastiques, créent un tremplin potentiel pour l’industrie du recyclage. Des nouvelles zones géographiques, des nouvelles applications et des nouveaux produits pourraient conduire à une croissance du marché de 7-9 %. Identifier les gagnants d’une industrie fragmentée et hautement compétitive est un défi et Schroders pense que des solutions localisées joueront un rôle essentiel.
  • Le pétrole est la principale matière première utilisée pour la production de plastique. 4 à 8 % de la production mondiale de pétrole est utilisée pour fabriquer du plastique[5], dont environ la moitié est utilisée comme emballage. Par conséquent, l’impact sur ce marché sera probablement limité, bien qu’il ne fera qu’aggraver les défis plus vastes auxquels est confronté le secteur de l’énergie.

Les plastiques à usage unique sont devenus omniprésents dans les industries de produits de consommation et les chaînes de valeur d’aujourd’hui. Schroders s’attend à ce que, à partir des niches spécifiques sur lesquelles l’attention s’est focalisée jusqu’ici, les pressions s’étendent à une gamme plus large de produits constituant un défi environnemental mondial, lequel est lentement passé du statut de préoccupation écologique à celui de moteur économique.

[1] G. Wearden, « More plastic than fish in the sea by 2050, says Ellen MacArthur », The Guardian, janvier 2016

[2] R. Harrabin, « UN commits to stop ocean plastic waste », BBC News, décembre 2017

[3] Unwrapping the Packaging Industry, EY, 2013

[4] « Global Bioplastics Market Predicted To Grow 350% », Energy and Gold, mars 2016

[5] New Plastics Economy: Rethinking the Future, Ellen MacArthur Foundation, décembre 2017

 

 

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Ce document exprime les opinions de Seema Suchak, Analyste Investissement durable, et d’Elly Irving, Analyste Investissement durable, et ne représente pas nécessairement les opinions formulées ou reflétées dans d’autres supports de communication, présentations de stratégies ou de fonds de Schroders.

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