Le plan de relance de l’Union européenne pour sortir de la crise de la Covid-19 peut représenter un nouveau stimulant pour l’exposition aux secteurs de croissance européens, estiment les spécialistes de Schroders.
Next Generation EU est le nom de l’ambitieux paquet de mesures de soutien mis en place par l’Union européenne pour limiter les conséquences de la crise du coronavirus. Outre la relance, il doit également rendre les États membres plus forts au sortir de la crise. Le plan stimule les investissements privés et doit donner un nouveau coup de pouce aux transitions verte et digitale. Les États membres sont invités à consentir de nouveaux investissements dans l’énergie durable, l’infrastructure, la technologie, le transport, le développement de l’agriculture, la connectivité, les données et l’enseignement. Schroders estime que Next Generation EU peut donner un coup de fouet à différents segments déjà en croissance rapide du marché européen.
Changement de la composition sectorielle
La composition sectorielle européenne a fortement évolué au cours des dix dernières années. La pondération de l’énergie et des services financiers a chuté de 33 % à 20 % pendant que les soins de santé devenaient le principal secteur et que la pondération de la technologie doublait. Cela devrait modifier l’idée préconçue d’une Europe en manque de leaders de marché innovants.
Les entreprises qui peuvent offrir des solutions aux nouveaux défis que le monde doit affronter sont susceptibles de prospérer très rapidement. Ces défis sont le vieillissement de la population, la transition digitale, le changement climatique et, bien évidemment, la pandémie actuelle. Next Generation EU apporte un soutien à ces entreprises innovantes du futur.
Secteurs qui profitent de Next Generation EU
Les soins de santé
La pandémie du coronavirus a accéléré un certain nombre de tendances, dont l’augmentation des dépenses de soins de santé. Le gestionnaire de fonds Paul Griffin estime que les perspectives de croissance les entreprises européennes du secteur de la santé seront meilleures : « La pandémie nous a montré l’importance d’être bien préparés. À cet égard, les producteurs d’équipements et de médicaments d’assistance vitale peuvent s’attendre à ce que la demande reste plus soutenue que dans la période précédant la crise. À côté des grands fabricants de médicaments, l’Europe compte d’autres fournisseurs à la pointe du domaine des soins de santé. Prenons par exemple Lonza, entreprise suisse cotée en bourse : un partenaire important des grands groupes pharmaceutiques et des petites entreprises de biotechnologie. »
CO2 et développement durable
La sensibilisation aux émissions de CO2 et au besoin d’une réglementation plus stricte croît en Europe. La gestionnaire de fonds Nicolette MacDonald-Brown estime que la demande d’énergie durable, domaine dans lequel les entreprises européennes peuvent jouer un rôle prépondérant, va augmenter : « Le développement du transport électrique nourrit par exemple la demande de nouveaux types de matériaux semi-conducteurs, comme le carbure de silicium. Une des raisons de l’efficacité des Tesla par rapport à leurs concurrentes est le recours aux puces de carbure de silicium fournies par la société européenne STMicroelectronics. Cette technologie peut aider les Européens à atteindre leur objectif de neutralité carbone nette en 2050, voire plus tôt. »
« D’autre part, les pays et les entreprises scandinaves ont pris depuis longtemps une sérieuse avance dans le développement de technologies vertes uniques. Le finnois Neste présente notamment une offre élargie de produits énergétiques renouvelables, dont les biocarburants. Les biocarburants de pointe jouent un rôle déterminant dans les secteurs dont l’électrification est malaisée. »
Innovation technologique
L’évolution technologique avance au pas de charge. Le gestionnaire de fonds Leon Howard-Spink souligne le grand nombre d’entreprises exposées à l’innovation technologique en Europe, qui sont souvent à l’initiative : Peu de secteurs et d’entreprises échappent à l’influence de la digitalisation, de la communication, de l’électrification, de la collecte et du traitement de données et du développement de logiciels et autres algorithmes. »
Croissance et valorisations plus élevées en vue en Europe
Ce changement de composition sectorielle suscite l’espoir d’un renforcement de la dynamique de croissance des bénéfices. Les secteurs à croissance rapide comme les soins de santé, la technologie et les entreprises de biens de consommation représentent une part importante de l’indice MSCI Europe.
Le gestionnaire de fonds Martin Skanberg relève beaucoup d’incertitude dans le monde à l’heure actuelle, mais il reste optimiste quant au report des positions européennes sur les secteurs offrants des perspectives de croissance durable : « Nous ne sommes pas naïfs face aux défis que la région doit relever. Ces défis se traduisent dans le recul des valorisations par rapport aux autres régions. Le glissement de l’exposition à l’ancienne économie vers une exposition aux secteurs à croissance structurelle pourrait entraîner une croissance des bénéfices supérieure et moins volatile qui, à son tour, pourrait améliorer les valorisations, même si cela prendra du temps. »
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