La spéculation et la surchauffe menacent certains secteurs en Asie. Telle est la mise en garde lancée par Robin Parbrook, responsable des actions Asie hors Japon chez Schroders. En revanche, il y a des opportunités intéressantes dans la région pour les investisseurs qui ne se contentent pas de suivre le troupeau.
Avant qu’une bulle n’éclate, elle commence par gonfler au départ de la mousse. Et de la mousse, Robin Parbrook en voit sur le marché des actions chinoises de catégorie A. Pour lui, une bulle est déjà en train de se former dans certains secteurs, les prix ayant atteint des sommets injustifiés. Il distingue des parallèles avec la bulle technologique du début du siècle.
Bulle BVEI
Les secteurs concernés sont les suivants :
B - biotechnologie et produits pharmaceutiques, notamment lorsqu’il n’y a qu’un pipeline, mais pas encore de revenus.
VE - tout ce qui a trait au transport électrique, même s’il n’y a pas encore de commandes. Rien que la possibilité de participer à une aventure de type Tesla suffit déjà.
I - les entreprises Internet et technologiques, tout le monde veut des entreprises dont les dettes augmentent plus vite que les revenus et qui fonctionnent sur un modèle économique nouveau, non éprouvé, mais clairement voulu par la génération Z.
Les voyants sont à l’orange. La prudence est de mise. En Chine et en Asie du Nord, ce sont surtout les investisseurs particuliers qui font monter le cours de ces actions. La Chine a encore versé de l’huile sur le feu en publiant dans un journal d’État un article soulignant l’importance d’un marché haussier sain au lendemain de la pandémie. Cette déclaration a fait passer les transactions spéculatives à la vitesse supérieure.
Robin Parbrook trouve la bulle assez importante à certains endroits. Cela n’est pas sans rappeler la situation au tournant du siècle dernier. La créativité à la vente fait que l’on invente constamment de nouveaux cadres de valorisation, poussant les objectifs de cours de plus en plus haut.
Dans le secteur biotech, ce phénomène prend des proportions extrêmes. Robin Parbrook pointe qu’une action a quadruplé de valeur depuis son entrée en bourse en juin. La société en question n’a aucun revenu, seulement un pipeline dans lequel tout au plus deux médicaments semblent avoir une chance de succès.
Les grands noms ne sont pas en reste
Jusqu’à présent, les excès restaient limités aux entreprises de seconde zone et les principaux acteurs étaient protégés. Mais les choses sont en train de changer. Le secteur de l’internet a une pondération de 40 à 50 % dans la plupart des indices de référence asiatiques. Une bulle dans ce secteur fait courir un risque de baisse significative. Au départ, les géants comme Alibaba et Tencent n’étaient pas concernés, ce qui rassurait un peu Robin Parbrook. Mais ces deux entreprises technologiques sont désormais elles aussi de la partie. Les sonnettes d’alarme retentissent. Beaucoup de sociétés Internet font l’objet d’une véritable spéculation. Aux États-Unis, il est clair que toutes les sociétés Internet ne sont pas sur le même pied. Pourquoi en irait-il autrement en Chine ?
Axé uniquement sur les BVEI
D’autres secteurs sont en mauvaise posture. Les marchés de l’ASEAN sont en difficulté, l’Australie ne fait rien ; l’immobilier, les banques, les sociétés cycliques, l’industrie, le pétrole et le gaz sont tombés en disgrâce. L’investisseur particulier traque les grandes réussites et tout ce qui est « chaud ».
Robin Parbrook s’inquiète du risque de baisse des marchés asiatiques. Et l’expérience du passé montre que ce risque va encore croître avant que la bulle n’éclate. Mais le phénomène semble se limiter aux secteurs BVEI. Les investisseurs qui ne se laissent pas entraîner dans le mouvement pourront trouver d’excellentes opportunités comme des titres de grandes banques ou des actions de qualité offrant un rendement de dividende de 7 %…
Retrouvez le texte complet de cette analyse dans l’article joint intitulé, Beware the “BEVI” bubble in Asia, de Robin Parbrook, responsable des actions Asia hors Japon chez Schroders.