Europa
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Ben Ritchie, Head of European equities chez Aberdeen Standard Investments, est convaincu qu’investir aujourd’hui en Europe sera payant. Compte tenu de la valorisation attrayante, il trouve injustifié que les actions européennes soient encore sous-pondérées chez de nombreux investisseurs actifs à travers le monde.

Faiblesse de l’économie

Ritchie constate que, sans tenir compte du Royaume-Uni, l’Europe reste un marché mal-aimé et que les investisseurs sous-pondèrent le continent dans leur portefeuille. « En peu de temps, le Royaume-Uni est passé du statut d’un des marchés les plus détestés du monde à celui de marché dans lequel on est à nouveau prêt à investir. Et la même chose pourrait se produire avec les actions européennes maintenant que, depuis des années, des sommes importantes se sont envolées du vieux continent. Aujourd’hui, la situation s’est peut-être stabilisée, mais tout bien considéré, les actions européennes restent une position contraire. »  

Les investisseurs soulignent souvent la faiblesse de l’environnement économique pour ne pas investir en Europe, mais selon le gestionnaire, il ne faut pas perdre de vue que les entreprises européennes réalisent au moins 50 % de leur chiffre d’affaires en dehors de l’Europe. « Ce qui est important maintenant que nous voyons l’économie mondiale évoluer progressivement vers une reprise. » Cependant, Ritchie ne se fait pas d’illusions et est parfaitement conscient du fait que la crise entraînera une perte permanente de la production économique. « La question n’est plus de savoir quelle sera l’ampleur de la récession, mais plutôt quelle sera la vitesse de la reprise. De nombreux scénarios sont possibles, mais il est impossible de déterminer comment elle se présentera au bout du compte. 

Valorisation attrayante

Ben Ritchie estime cette sous-pondération injustifiée et a quelques raisons de le penser. « La valorisation des marchés boursiers européens est bon marché. C’est le cas si l’on compare le cash yield des actions (dividendes et rachat d’actions propres ensemble, NDLR) au rendement obligataire moyen ou le rendement du flux de trésorerie libre au taux d’intérêt du financement à long terme. La différence est de 400 à 500 points de base, et augmentera encore dans le futur. En 100 ans, jamais la différence de valorisation entre les actions et les obligations n’avait été aussi importante. » 

De même, il n’est pas sans importance de souligner que l’Europe excelle en matière d’ESG, or il est convaincu que ce thème gagnera encore en importance. « Les entreprises européennes obtiennent constamment un score ESG supérieur à la moyenne, alors que nous constatons qu’une stratégie d’entreprise axée sur l’ESG porte de plus en plus ses fruits. Dans la crise actuelle, nous avons d’ailleurs constaté que les entreprises ayant de meilleures références ESG ont obtenu de meilleurs résultats et se sont maintenues plus facilement. »

Focalisation 

Pour l’outsider, selon le gestionnaire d’Aberdeen, l’Europe ne se démarque pas d’emblée car elle ne peut pas s’appuyer sur un secteur technologique fort, comme aux États-Unis, ou sur la croissance démographique, comme dans les pays émergents. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’existe pas d’opportunités intéressantes au niveau des entreprises. « C’est un marché pour les sélectionneurs d’actions et pour réussir, il faut investir dans la recherche. Et c’est ce que nous avons fait ces cinq dernières années chez Aberdeen Standard Investment, qui n’est pas vraiment considéré comme un spécialiste de l’Europe. Nous avons élargi notre équipe de recherche et construit une nouvelle plateforme, entièrement intégrée à l’ESG. Tout cela nous donne la possibilité de tirer parti des entreprises européennes de la plus haute qualité et affichant la valorisation la plus attrayante de l’univers, soit quelque 500 entreprises représentant une capitalisation boursière de 3 à 20 milliards d’euros. »  

« Nos recherches s’articulent autour de 5 pôles différents : la durabilité du modèle économique, l’attractivité du secteur, la solidité financière, la capacité du management et les risques ESG. Et au terme de cette évaluation, 15 % du nombre total, soit quelque 80 actions européennes, sont classées entreprises de grande qualité. Il y a donc suffisamment de choix pour construire un portefeuille concentré d’environ 30 actions, comme pour notre European Equity Fund. »

Enfin, le spécialiste des actions européennes souligne que le marché sous-estime systématiquement la durabilité du rendement des entreprises de qualité et ne tient pas suffisamment compte de certaines caractéristiques favorables. « Il existe une plus grande marge de sécurité autour de ces entreprises. Elles présentent une évolution moins volatile des bénéfices, tandis que leurs bénéfices sont résilients et prévisibles. En outre, elles sont mieux à même de faire face à un futur incertain et de répondre aux opportunités de création de valeur. À cet égard, nous pouvons par exemple citer Novo Nordisk, Nestlé et Wolters Kluwer. »

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