Les investisseurs en quête d’un rendement stable ne peuvent plus faire l’impasse sur les investissements alternatifs. C’est ce qu’explique Simon Fox, Senior Investment Specialist chez Aberdeen Standard Investments. « Nous optons pour une très large répartition dans nos solutions multi-asset, où les classes d’actifs alternatives occupent une position toujours plus dominante. »
Les placements alternatifs suscitent un intérêt croissant à l’heure où les perspectives de rendement des investissement traditionnels restent à la traîne. « En outre, la faible corrélation avec les obligations et les actions offre de belles opportunités de diversification », poursuit Fox.
Une faible volatilité
« Diversifier ses actifs à l’aide de placements alternatifs réduit la volatilité d’un portefeuille, sans pour autant écarter un beau rendement comparable à celui d’actions. Notre volatilité historique approche les 4,5%, un pourcentage largement inférieur à celui des portefeuilles d’actions. »
Selon Fox, il existe suffisamment de signaux d’alarme pour déduire que la croissance mondiale sera plus faible les vingt prochaines années, avec pour conséquence des rendements plus faibles dans les classes d’actifs classiques.
Le gestionnaire de fonds estime qu’il est dépassé de tourner le dos aux classes alternatives provenant des portefeuilles d’investissements défensifs. Un portefeuille classique 60 %/40 % ne suffit plus à répondre aux attentes des clients, pense-t-il.
Alternative en liquidités
« Bien sûr, on ne peut jamais exclure le risque de volatilité à court terme, mais à plus long terme, les investisseurs ont besoin de plus de rendement pour atteindre leurs objectifs financiers. Étant donné que nous investissons dans nos fonds dans des sociétés cotées en bourse, ils sont commercialisables tous les jours. De ce fait, vous avez accès à des marchés qui autrement, ne seraient pas autorisés dans le cadre de la directive UCITS. Cela permet à l’investisseur particulier d’avoir plus facilement accès à ce type d’investissements plus complexes. »
Exit les obligations occidentales
Le Fonds Multi Asset Growth d’Aberdeen Global s’étale sur cinq ans et a atteint sur cette même période un rendement annuel de 4,8 %. Du fait de ce laps de temps, le portefeuille est moins sensible aux décisions des banques centrales et aux agitations politiques. Fox décrit son approche comme plutôt évolutionniste qu’agressive.
« Nous allouons des fonds dans des investissements moins sensibles à la conjoncture politique et économique mais qui génèrent du cashflow. Il suffit de penser par exemple aux logements sociaux et étudiants dans le secteur immobilier, et aux parcs éoliens et solaires dans le secteur de l’énergie. En outre, nous envisageons des possibilités dans des stratégies absolute return, dans des titres insurance-linked securities et dans d’autres opportunités spécifiques comme l’aircraft leasing. »
Il est frappant de constater que le fonds a réduit sa part à haut rendement (high yield) au profit de la dette des marchés émergents en monnaie locale. Aujourd’hui, pas moins de 24,2 % du portefeuille est alloué en EMD (Emerging Market Debt). Au sein de cette catégorie, l’exposition est très diversifiée. Il est encore plus frappant de constater que 16 % de l’exposition EMD est allouée en obligations d’état indiennes. L’exposition vers l’Indonésie et le Brésil représente quant à elle 11 % de la part EMD.
Le fonds Aberdeen a pris une mesure extrêmement stricte lors de la constitution du portefeuille : les titres de dettes des pays occidentaux ont totalement disparu. D’après Fox, l’impact sur la volatilité y est très limité.
« Il y a quelques années, lorsque l’élargissement quantitatif stimulait les marchés, les titres de dettes occidentaux représentaient encore un tiers du portefeuille. Aujourd’hui, nous n’y voyons tout simplement plus de bonnes perspectives. Du fait de la part plus importante de la dette des marchés émergents dans le portefeuille, on pourrait effectivement s’attendre à une hausse de la volatilité. Si l’on examine l’ensemble du portefeuille, ce n’est pourtant pas à l’ordre du jour. La volatilité par rapport à 2016 a même très légèrement baissé dans ce fonds. »
Le Fonds Multi Asset Growth d’Aberdeen Global n’est pas comparé à un benchmark, mais à un cash target de 4,5 %. Ces trois dernières années, les liquidités se sont par ailleurs soldées par un rendement négatif de -0,3 %t. Le fonds en revanche, a établi un rendement annuel moyen de 5,1 %, sur les trois dernières années.