Pour les marchés émergents, le troisième trimestre a presque été l’inverse du deuxième. Le MSCI EM est resté dans l’ombre du MSCI World, notamment du fait des lourdes pertes enregistrées par les actions chinoises. En Amérique latine, en revanche, plusieurs marchés ont compensé les pertes du deuxième trimestre, entre juin et septembre. La guerre en Ukraine pèse toujours sur les marchés d’Europe de l’Est.
La surperformance des actions de la sphère émergente par rapport aux marchés développés a été de courte durée : trois mois seulement. Le MSCI EM a en effet abandonné 5,63 % au troisième trimestre, tandis que le MSCI World s’inscrivait tout juste dans le vert, à +0,11 %.
Au troisième trimestre, les marchés ont connu une évolution inverse de celle du deuxième trimestre. La Chine, poids lourd de l’indice, a largement imprimé sa marque à ce dernier. L’empire du Milieu avait été le seul pays émergent à afficher un rendement positif au deuxième trimestre. Entre juillet et septembre, en revanche, il a terminé avant-dernier de la sphère, avec un recul supérieur à 17 % pour le MSCI China. Cette piètre performance découle notamment des inquiétudes suscitées par la hausse des taux, du malaise sur le marché immobilier et de la propagation accrue du Covid-19 sur l’ensemble du territoire chinois, faisant craindre de nouveaux confinements, alors que Beijing s’en tient à sa politique zéro Covid.
Parmi les lanternes rouges figurent aussi d’autres marchés de la région, et notamment Hong Kong (-11,39 %), la Corée (-10,79 %) et Taïwan (-8,73 %). En revanche, l’Inde est l’un des rares pays asiatiques à avoir brillé, avec une avancée de 13,65 %.
Quant aux marchés d’Amérique latine, ils ont en partie compensé leurs pertes du deuxième trimestre. Le Brésil, avec un bond de 15,83 %, a même affiché l’une des meilleures performances planétaires. Les investisseurs ont en effet profité de l’évolution meilleure que prévu de l’économie et semblent avoir confiance dans l’issue des présidentielles prévues prochainement. Le Chili s’est aussi distingué, avec une progression de 10,11 %.
En revanche, la guerre en Ukraine pèse toujours sur les marchés d’Europe de l’Est. La Pologne a été le maillon faible de la région, avec un recul de 20,06 % sur le trimestre, qui fait suite au plongeon de 22,44 % enregistré sur les trois mois précédents. La République tchèque (-13,72 %) et la Hongrie (-9,25 %) ont aussi accusé de lourdes pertes.
Les investisseurs commencent à douter des perspectives des marchés émergents : alors que les fonds d’actions émergentes avaient généré une collecte de plus de 9 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année, ils ont enregistré une décollecte de 4,5 milliards d’euros depuis. La performance depuis le début de l’année est toujours positive, mais un revirement s’est opéré au niveau du sentiment.
Le top 5 de la semaine reprend les fonds de la catégorie Morningstar des actions des marchés émergents, sur la base de leur performance sur les neuf premiers mois de l’année 2022.
La première place du classement revient au fonds Acadian Emerging Markets Managed Volatility Equity, qui vise une rentabilité plus faible, mais avec le même profil de performance que le marché d’actions dans son ensemble. Pour cela, il exploite à la fois les mauvaises appréciations du risque par les marchés et la valeur fondamentale des actions. Il en résulte un portefeuille très diversifié, comptant pas moins de 398 positions. La plus importante est TSMC (pondération de 3,69 %) et la deuxième Tencent (1,68 %) : ces pourcentages témoignent de la belle diversification du risque du portefeuille.
La deuxième place revient au fonds Nordea 1 – Stable Emerging Markets Equity, géré depuis son lancement, en 2011, par Claus Vorm et Robert Næss. Ces deux gérants font partie de l’équipe multi-actifs de Nordea, qui est notamment responsable de la gestion de la gamme de fonds actions stables. Au sein de l’équipe, Claus Vorm est l’expert pour les actions.
La stratégie consiste à investir dans des actions affichant un profil de volatilité plus faible, afin de protéger le portefeuille contre les baisses de cours. Cette préférence est couplée à un accent sur les actions de qualité, qui affichent une valorisation attrayante. Les belles performances des actions brésiliennes ont profité au portefeuille, puisque trois des quatre actions affichant la plus forte avancée viennent de ce pays (CPFL Energia, Companhia De Saneamento Basico Do Estado De Sao Paulo et Bank Bradesco).