Data-analyse
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Si en monnaies locales, le MSCI Europe a devancé son homologue américain, le S&P 500, au premier semestre, les actions américaines continuent de mener le bal si l’on tient compte de l’appréciation du dollar face à l’euro. Et cette hégémonie apparaît aussi clairement lorsque l’on s’intéresse aux préférences des investisseurs européens, à l’aune des flux de fonds enregistrés au premier semestre.

Jeffrey Schumacher, analyste chez Morningstar, étudie cette semaine les flux de fonds de part et d’autre de l’Atlantique et constate que le MSCI Europe a généré un rendement de 15,35 % au premier semestre ; en monnaies locales, il bat donc le S&P 500 d’une marge minime (35 points de base). Mais le rendement total de l’indice boursier américain exprimé en euros s’élève à 18,65 %.

Les investisseurs européens continuent de plébisciter les actions américaines. « Malgré le redressement des titres axés sur la valeur et, donc, de l’intérêt croissant suscité par les actions européennes, généralement moins onéreuses, l’attrait supérieur des actions américaines n’a pas diminué, explique le Director, Manager Research de Morningstar.

L’étude des flux européens vers les fonds actifs et passifs au premier semestre montre que la collecte nette des catégories d’actions européennes au sens large atteint 800 millions d’euros, contrastant fortement avec celle des actions américaines (19,4 milliards d’euros). La tendance des mois précédents se poursuit : sur l’année écoulée, les fonds d’actions américains ont affiché une collecte nette de 40,9 milliards d’euros, contre une décollecte nette de 8,1 milliards d’euros pour leurs homologues européens. »

Le retour de la valeur

L’examen approfondi de ces chiffres révèle de grandes différences au sein des régions. « Le rebond des actions de valeur cycliques, catégorie qui avait alors été négligée, a aussi attiré les investisseurs. Les actions de type valeur ont en effet bénéficié des flux entrants les plus importants, des deux côtés de l’Atlantique.

Plus de la moitié de la collecte nette totale des actions américaines est investie dans des fonds d’investissement qui offrent une exposition aux secteurs très pénalisés par la crise sanitaire, et qui, ces dernières années, s’étaient structurellement laissés devancer par les fonds axés sur la croissance et le momentum.

Alors que 10 milliards d’euros ont été investis dans des actions américaines de type valeur, les fonds de croissance, si longtemps portés aux nues, ont perdu 1,9 milliard d’euros. Et le même constat peut se faire en Europe : les fonds axés sur la valeur ont enregistré une collecte nette de 3,8 milliards d’euros, tandis que ceux orientés vers la croissance affichaient une décollecte de 1,1 milliard d’euros. »

Petites capitalisations

Jeffrey Schumacher signale aussi un net intérêt pour les fonds de petites capitalisations. Ceux qui ciblent les valeurs américaines ont engrangé 2,7 milliards d’euros de capitaux nouveaux, avec une nette prédilection pour l’expertise des gérants de fonds actifs (2,7 milliards d’euros collectés, contre 30 millions d’euros pour les fonds passifs). Et la gestion active l’emporte elle aussi pour les fonds de petites et moyennes capitalisations européennes.

Sur les douze derniers mois, les petites capitalisations caracolent en tête en termes de croissance organique, à 43 % pour les fonds de petites capitalisations américaines et 16 % pour leurs homologues européens.

Top 5

Pour Jeffrey Schumacher, « si l’on établit un classement sur la base de la collecte nette réalisée auprès des investisseurs européens entre janvier et fin juin, en tenant compte des différentes catégories Morningstar pour les fonds d’actions européens et américains, la catégorie des grandes capitalisations américaines axées sur la valeur figure en tête, avec une collecte nette de 10 milliards d’euros. Près de deux tiers de ce montant a bénéficié aux fonds à gestion active. » 

La situation est différente pour la deuxième place, qui revient à la catégorie des grandes capitalisations américaines mixtes. « Cette catégorie est dominée par les fonds passifs, qui suivent l’indice S&P 500 ou le MSCI USA, ou alors une variante de ces derniers, et représentent actuellement 74 % de la catégorie, explique l’analyste.

Au cours de la décennie écoulée, les produits indiciels de la catégorie ont collecté 97 milliards d’euros, alors que les gérants actifs subissaient une décollecte de 44 milliards d’euros. Sur le premier semestre 2021, toutefois, les deux catégories ont affiché des flux entrants, à hauteur de 6,9 milliards d’euros pour les fonds indiciels et 1,5 milliard d’euros pour les stratégies actives. »

La troisième place revient aux actions européennes de grandes capitalisations axées sur la valeur, qui ont collecté 3,8 milliards d’euros sur l’année. Au sein de la catégorie, c’est l’ETF iShares Edge MSCI Europe Value Factor UCITS qui a remporté la palme, avec 1,4 milliard d’euros de collecte. Pour Jeffrey Schumacher, « Amundi a bénéficié d’afflux importants, tant sur le segment actif (Amundi Funds European Equity Value, +1,3 milliard d’euros) que passif (ETF Amundi IS MSCI Europe Value Factor UCITS, + 366 millions d’euros). 

Le tableau ci-dessous reprend le top 5 sur la base de la collecte depuis le début de l’année, pour les fonds actifs et passif des catégories Morningstar des actions européennes et américaines.

Name

YTD flows in million euro

1-Yr flows in million euro

Organic Growth Rate  procent (TTM)

US Large-Cap Value Equity

10.088

9.288

32,24

US Large-Cap Blend Equity

8.410

25.361

7,59

Europe Large-Cap Value Equity

3.832

4.268

24,00

Europe Small-Cap Equity

2.976

3.220

16,22

US Small-Cap Equity

2.711

6.637

43,37

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