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En tant qu’assureur, il reste intéressant de gagner une prime d’illiquidité sur des actifs privés, mais l’année 2022 a rendu les obligations d’entreprises bien notées beaucoup plus intéressantes. La volatilité reste élevée à court terme, mais les actions restent intéressantes à très long terme. 

C’est ce qui ressort de la présentation des perspectives financières pour 2023 par AG Insurance, le plus grand propriétaire d’actifs de notre pays et aussi son premier assureur. Le panel d’experts était composé de Wim Vermeir (photo), Chief Investment Officer, Olivier Colsoul, Senior Strategist, et Bernadette Migisha (experte en durabilité). 

M. Colsoul a déclaré que le ralentissement de l’économie, que nous constatons dans toutes les régions, est prononcé, mais pas dramatique pour le moment. L’hiver arrive, mais l’Europe se prépare bien à ce scénario. Aux États-Unis, les consommateurs, qui représentent plus de 60 % du PIB américain, résistent raisonnablement bien malgré la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt. L’inflation en Europe est en forte hausse, mais nous constatons que l’inflation aux États-Unis se refroidit déjà et pourrait avoir déjà dépassé son pic. 

Sur la base de ses hypothèses économiques, Colsoul prévoit que 2023 sera une année de désinflation. Lorsque l’inflation commencera à se calmer, les taux d’intérêt cesseront également d’augmenter aussi fortement. Après tout, nous sommes confrontés à une récession technique. Le cycle de relèvement des taux d’intérêt des banques centrales est désormais bien avancé. Cela offre des opportunités».

Allocation d’actifs

Le CIO Vermeir a décrit la répartition des actifs que l’assureur applique au portefeuille, qui s’élève actuellement à environ 66 milliards d’euros. La taille du portefeuille est cependant beaucoup plus petite, car le portefeuille est évalué marché par marché, et la hausse des taux d’intérêt et la correction des obligations qui en a résulté s’y reflètent également».

L’allocation d’actifs d’AG Insurance n’a pas changé de manière significative par rapport à l’année dernière, mais M. Vermeir a déclaré qu’il y a eu néanmoins quelques changements d’accent dans la composition du portefeuille. Nous constatons, par exemple, que la position dans l’immobilier a augmenté. Les modèles d’évaluation fondamentaux sont moins volatils, et l’immobilier est moins volatil que les obligations. Nous avons donc 12 pour cent dans l’immobilier».

L’allocation stratégique des actifs est orientée vers le long terme car, en tant qu’assureur, AG n’a pas besoin de beaucoup de liquidités dans l’immédiat. Cela nous permet de nous lancer dans l’immobilier, les infrastructures, les prêts privés, les prêts aux sociétés de logement social, etc. L’effet TINA était un bon moyen pour nous d’investir de manière défensive à long terme d’une part, mais aussi d’obtenir des rendements intéressants. En regardant les marchés maintenant, nous restons stratégiquement dans ces actifs illiquides, mais tactiquement nous voyons encore plus de potentiel dans les classes d’actifs traditionnelles en ce moment›.

À cet égard, M. Vermeir fait référence aux rendements plus attrayants des obligations d’entreprises à 5 et 10 ans, où l’on observe «des rendements jamais vus depuis des années». Un autre segment dans lequel AG n’avait pas investi depuis longtemps était celui des obligations d’État liées à l’inflation. Cela semble contre-intuitif, car on nous a tous appris à l’école qu’il fallait investir dans les linkers lorsque l’inflation était faible, et non lorsqu’elle était élevée. Mais les prévisions d’inflation à long terme se situent actuellement autour de 2,5 %. Compte tenu des incertitudes actuelles et de l’inflation que nous avons déjà observée, cette classe d’actifs nous semble intéressante à long terme. L’inflation actuelle est assez élevée, et les attentes à long terme sont plus faibles. Nous pensons que le marché est trop optimiste à cet égard. Nous ne le faisons pas pour le rendement, mais plutôt pour nous couvrir contre l’inflation».

AG Insurance reste également optimiste quant aux actions à long terme, même si Vermeir estime qu’il est encore un peu tôt pour s’y lancer à fond. Nous sommes plus susceptibles d’acheter de la qualité en ce moment, et des sociétés avec des dividendes élevés. Les entreprises qui peuvent répercuter la hausse de l’inflation sur leurs clients et qui disposent ainsi d’un pouvoir de fixation des prix sont également intéressantes.

Durabilité

Migisha a déclaré que 99 % des produits d’AG sont axés sur la durabilité et relèvent de l’article 8 ou 9 du règlement européen SFDR. Un nombre croissant de produits d’AG portent également le label belge de durabilité, le label Towards Sustainability. Actuellement, 40 produits de notre portefeuille, y compris les fonds de pension, la branche 21 et la branche 23, portent le label belge, et 10 autres ont été ajoutés cette année. Si l’on considère AUM, 15 % des produits AG portent le label Torwards Sustainability», conclut-elle. 

 

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