Data-analyse
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Malgré les risques de crédit accrus par la pandémie, les obligations d’entreprises restent très prisées des investisseurs. C’est particulièrement le cas des titres de grande qualité, notamment ceux notés investment grade, qui ont tiré parti, l’été dernier, de l’annonce de la mise en place d’un fonds de relance de 750 milliards d’euros et du renforcement du programme de rachat d’actifs financiers, et notamment d’emprunts privés, par la Banque centrale européenne. 

Pour Investment Officer, Thomas De Fauw, analyste chez Morningstar, consacre le top 5 de cette semaine aux fonds d’obligations d’entreprises européennes.

Les taux européens sont toujours historiquement bas. L’un des indices phares des obligations européennes, le Bloomberg Barclays Euro Aggregate Bond, comptait au 30 septembre 2020 pas moins de 61 % d’obligations à rendement négatif. Plus de 90 % de tous les titres en portefeuille affichaient un taux inférieur à 1 %. Les obligations d’entreprises représentent seulement 7 % de l’indice, composé essentiellement d’emprunts souverains européens. 

Malgré les taux bas persistants, l’indice a affiché des rendements intéressants. Sur la décennie écoulée, le rendement annuel atteignait même 4,2 %. Rien étonnant à cela au vu de la corrélation négative entre le cours et le taux des obligations (le cours augmente quand le taux baisse, et inversement). Ainsi, les obligations d’État allemandes ou néerlandaises à 10 ans affichent aujourd’hui un taux négatif, et la tendance est baissière depuis plusieurs années déjà. 

Taux négatifs

Il est aujourd’hui intéressant de savoir si cette tendance va se poursuivre et/ou s’élargir à d’autres pays. La semaine dernière, le taux des obligations portugaises à 10 ans s’est inscrit en territoire négatif pour la première fois de l’histoire. L’Espagne et l’Italie pourraient suivre. Certains experts estiment que la BCE pourrait encore assouplir sa politique monétaire ces prochains mois en augmentant la portée de son programme de rachat d’obligations, voire en abaissant le taux de dépôt. 

L’indice Bloomberg Barclays Euro Aggregate Corporates reflète de manière plus adéquate la performance des obligations d’entreprises européennes, puisqu’il est principalement composé d’emprunts d’entreprises industrielles et financières. Ce baromètre des obligations européennes à taux fixe de grande qualité affiche un rendement annuel de 3,3 % sur la décennie écoulée. Les obligations d’entreprises ont donc globalement fait moins bien que les emprunts d’État. 

Une sensibilité de taux différente

L’explication est simple : ces deux catégories obligataires affichent une sensibilité de taux différente. Les emprunts d’État se caractérisent par une duration moyenne plus élevée, si bien qu’ils réagissent plus fortement à l’évolution des taux. Le risque de taux est généralement le plus élevé pour les emprunts d’État à échéance longue et le plus faible pour les emprunts de basse qualité, pour lesquels le risque de crédit prime. 

Les chiffres de Morningstar montrent également que les investisseurs sont en quête d’obligations affichant un rendement élevé. L’actif sous gestion dans la catégorie des obligations d’entreprises en euros a atteint la barre des 191 milliards d’euros fin octobre, soit une hausse de 6,9 % depuis janvier 2020. C’est la catégorie la plus prisée de 2020, avec une collecte de plus de 15 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2020. 

Les investisseurs sont toutefois conscients des risques de crédit inhérents aux obligations d’entreprises. Plus risquée, la catégorie des obligations à haut rendement en euros a affiché une décollecte de 3 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année.

Le top 5

Le top 5 de la semaine est consacré à la catégorie Morningstar des obligations d’entreprises en euros. Sur la base des performances entre janvier et novembre 2020, c’est le fonds Alcis Alpha Obligations Crédit qui prend la tête du classement. Fondé en 2006, il est géré par Pierre Bénard et Jan Deconinck et a affiché un rendement supérieur à 6 % en 2020. 

La deuxième place revient au fonds Fidelity Euro Corporate Bond, lancé en juin 2009 et géré depuis quelques années par Ario Emami Nejad et Rick Patel, un duo qui a repris le flambeau à David Simner, gérant de la stratégie entre 2009 et 2019. L’équipe de gestion a la flexibilité d’investir au moins 30 % de l’actif hors de l’indice, pour obtenir davantage de rendement. 14,9 % du portefeuille est donc placé dans des titres du Trésor américain. 

Fin octobre 2020, les principales expositions du fonds étaient les titres investment grade financiers (31,5 %) et non financiers (30,3 %). Les obligations à haut rendement représentaient 6,6 %. L’essentiel du portefeuille est investi dans des titres notés A et BBB. Sur les 11 premiers mois de l’année, le fonds a affiché un rendement de 5,5 %, 3,6 points de pourcentage de plus que la moyenne de la catégorie Morningstar.

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