Les actions européennes sont actuellement les meilleures cartes pour les investisseurs en dividendes. Tel est ce qu’affirme Jörg de Vries-Hippen, gestionnaire de l’Allianz European Equity Dividend Fund, avec 2,6 milliards d’euros un des plus grands fonds de dividendes européens sous gestion.
Les troubles politiques ont discrédité l’Europe aux yeux des investisseurs internationaux, observe De Vries-Hippen. « Les actions européennes sont bon marché. Pour de nombreuses raisons, mais surtout parce que les investisseurs surestiment les risques politiques. Cependant, l’UE ne va pas se dissoudre, loin de là, » dit-il dans un entretien accordé a` Investment Officer.
La valorisation attrayante des actions européennes offre une bonne opportunité d’entrée aux investisseurs qui ne se laissent pas impressionner par le bruit politique, estime l’expert en actions. « On entend beaucoup de mauvaises nouvelles, notamment concernant la Chine, mais il y a encore un important potentiel de croissance à l’échelle mondiale. Lorsque la croissance mondiale reprendra, les entreprises européennes offriront une porte d’entrée bon marché à cette croissance. »
Allianz Global Investors chiffre le ratio cours/bénéfice moyen du panier d’actions européennes de l’indice MSCI Europe à 13,6 pour 2019 et 12,4 pour 2020. Les prévisions pour le rendement de dividende moyen sont respectivement de 4 et 4,2 %.
La préférence de De Vries-Hippen revient aux actions européennes offrant un rendement de dividende encore plus élevé – les actions dites de dividende. Un rendement de dividende élevé constitue un bon airbag et réduit le risque d’investissement des actions. Notre portefeuille de dividendes européens offre actuellement un rendement moyen de 5,5 à 6 %. Essayez donc d’obtenir une telle marge dans une autre catégorie d’investissement ! »
Flux de trésorerie disponible
Toutefois, les prévisions de croissance en Europe et dans d’autres régions ont actuellement été revues à la baisse. Les investisseurs en dividendes qui dépendent de l’évolution des bénéfices des entreprises ne devraient-ils pas s’en inquiéter ?
En tout cas, pas en Europe, déclare De Vries-Hippen. « En tant qu’investisseur en dividendes, vous voulez trois choses : un bon flux de trésorerie disponible, une valorisation attrayante des actions et une disposition des entreprises à distribuer des dividendes. »
Pour l’investisseur en dividendes, la disponibilité du flux de trésorerie des entreprises constitue le facteur le plus important. « C’est notre saint Graal. Et je vois ce flux de trésorerie augmenter en Europe. » Pour De Vries-Hippen, la croissance des bénéfices des entreprises est un moins bon indicateur. « Regardez les assureurs, certains affichent une forte croissance de leurs bénéfices, mais celle-ci est en grande partie basée sur des bénéfices comptables. Cependant, si vous rentrez effectivement peu d’argent dans la caisse, vous n’avez rien pour verser les dividendes. »
Politique de dividendes
« Pour les investisseurs en dividendes, il est important d’investir dans les entreprises qui ont distribué un bon dividende au fil des ans et continuent à le faire », déclare De Vries-Hippen. Un grand nombre de ces entreprises souhaitent maintenir leur niveau de dividende. « Pour ces sociétés, il s’agit là d’une priorité évidente afin de conserver leurs actionnaires fidèles. »
Selon le gestionnaire du fonds, seules les entreprises offrant au moins un quart de dividende de plus que la moyenne du marché (4 % en 2019) sont sélectionnées pour le portefeuille de dividendes du fonds Allianz. «
Bien entendu, il faut aussi être attentif à la qualité du modèle économique et à la liquidité des actions. Nous avons un régime de vente strict : si le rendement en dividendes d’une action tombe en dessous du minimum requis, nous vendons. »