Febelfin, la fédération belge du secteur financier, soutient les principes des Nations Unies pour un secteur bancaire responsable. Ces principes ont toutes les raisons de devenir la norme pour le secteur financier dès lors que plus de 65 organisations, dont 49 banques, se sont engagées à aligner leurs activités sur les objectifs climatiques et de développement durable à l’échelle internationale.
Ces principes sont des lignes directrices destinées à aider les banques à créer de la valeur pour leurs clients, leurs actionnaires et la société. Ils constituent le premier cadre mondial permettant aux banques d’intégrer le développement durable dans toutes leurs activités, de la stratégie aux portefeuilles en passant par les transactions.
« En Belgique, l’économie est financée à hauteur d’environ 80% par le secteur financier. Partant de ce rôle de facilitateur de l’économie, nous pouvons aussi jouer le rôle de moteur dans la transition vers le développement durable. Le secteur financier a cette ambition et entend la concrétiser », déclare Karel Van Eetvelt, CEO, dans un communiqué de presse. Le soutien de Febelfin intervient à un moment où la pression sociale sur les banques augmente, notamment en raison de la campagne ‘Move Your Money’.
Les six principes pour un secteur bancaire responsable visent à aligner la stratégie d’entreprise sur les objectifs de développement durable et ceux de l’accord de Paris sur le climat ; augmenter les impacts positifs tout en réduisant les impacts négatifs sur l’être humain et l’environnement grâce aux produits et services des banques ; et collaborer avec les clients afin d’encourager des pratiques durables.
En outre, un secteur bancaire responsable signifie une consultation et une collaboration proactives et responsables avec les parties prenantes concernées ; une gouvernance efficace et une culture de banque responsable ; et enfin, l’accent sur la transparence et la responsabilité, ce qui signifie une évaluation régulière de ces principes.
Ces principes ont été élaborés par 28 des plus grandes banques du monde, toutes membres de l’Initiative financière de l’ONU Environnement (UNEP FI). Ceux-ci seront signés lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2019.
Pression sociale croissante
La nouvelle du soutien de ces principes pour un secteur bancaire durable par le secteur financier arrive à un moment où la pression sociale sur les banques en Belgique augmente : des milliers de Belges ont maintenant menacé de retirer leur argent des grandes banques si elles ne modifient pas leur politique climatique. À cette fin, plus de six mille personnes ont signé la résolution de la campagne ‘Move Your Money’.
Elles prévoient de retirer leur argent si leur banque n’aligne pas sa politique sur l’accord de Paris sur le climat et de passer à une banque respectueuse du climat. La campagne est une initiative du mouvement de citoyens Hart boven Hard, qui travaille en collaboration avec les ONG FairFin et Greenpeace ainsi que le mouvement étudiant gantois D’Urgent.
Les signataires veulent que leur banque cesse de mettre de l’argent à la disposition d’entreprises qui exploitent de nouvelles réserves d’énergie fossile ou d’entreprises du secteur de l’énergie qui n’ont pas encore traduit l’accord climatique en politique concrète.
Les grandes banques ont signé l’appel ‘Sign for my Future’, dans lequel elles demandent au gouvernement de légiférer sur la quantité de gaz à effet de serre qui peut être émise. Les banques concèdent à Trends qu’elles sont sensibles aux réactions sociales, ainsi que le confirme ING Belgique. Selon le Scan des banques de FairFin, seule la Banque Triodos obtient de bons résultats en matière de politique climatique. Belfius obtient un résultat ‘modéré’, VDK, KBC et ING ‘faible’, et BNP Paribas Fortis ‘très faible’.