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Alors que la croissance économique ralentit et que la volatilité boursière devrait augmenter, Kasper Elmgreen (Amundi) souligne le besoin d’adopter un positionnement équilibré et diversifié sur les marchés boursiers. 

Nous avons récemment eu l’occasion de rencontrer Kasper Elmgreen (Head of Equities chez Amundi) lors de son passage à Bruxelles, afin d’évoquer la manière d’aborder un investissement sur les marchés boursiers au niveau mondial. « Tout d’abord, nous pensons que la bonne tenue de la consommation privée et les actions de soutien menées par les grandes banques centrales devraient permettre d’éviter une récession ». Il reste toutefois à l’affut de « canaris dans la mine de charbon » qui pourraient indiquer une propagation de la déprime du secteur manufacturier vers les services. 

Protection

En dépit des nombreux facteurs d’incertitudes, les marchés boursiers ont enregistré de belles performances depuis le début 2019. « La progression des cours a été causée par une expansion des multiples de valorisation, provoquée par le retour des politiques accommodantes chez les grands argentiers. Dans le même temps, les attentes bénéficiaires restent encore largement trop élevées pour l’année prochaine, et vont donc devoir être ajustées à la baisse ». 

Kasper Elmgreen estime donc que les investisseurs vont devoir ajuster leurs attentes pour les prochains mois, ce qui provoquera davantage de de volatilité. Il souligne l’intérêt d’adopter les actions de manière plus défensive, en diversifiant le plus largement possible le portefeuille. Son approche actuelle va le pousser à privilégier les actions européennes et japonaises, au détriment des valeurs américaines. 

Value européenne

« Le contexte actuel reste très intéressant pour les stocks pickers, avec de nombreuses opportunités tactiques qui se présentent sur le marché si vous cherchez à constituer un portefeuille value avec des rendements attractifs », indique Kasper Elmgreen. Et dans ce contexte, les marchés européens constituent un terrain de chasse intéressant, avec un différentiel de valorisation entre la value et la croissance qui se situe actuellement sur des niveaux historiquement élevés. 
S’il reste prudent sur des segments structurellement difficiles comme l’automobile, la distribution alimentaire ou les médias, ou trop chèrement valorisés comme les producteurs de biens de consommation et les utilities, il apprécie des secteurs comme les télécoms ou les matériaux de construction. « Si nous avons davantage de support de la politique fiscale en 2020, ce dernier secteur devrait vraiment profiter d’un contexte plus favorable, d’autant qu’il est un des rares qui ne soient pas vraiment sous la menace d’une disruption technologique ». 
Le Japon reste également favorisé en raison des changements en matière de gouvernance dans le pays, qui se traduit par une augmentation des dividendes et des programmes de rachats d’actions propres. « En dépit de ces changements, les niveaux de valorisation sont restés stables ces dernières années ». 

Chère Amérique

Les actions américaines sont pour leur part sous-pondérées par Kasper Elmgreen, et notamment le secteur manufacturier (« dont la valorisation n’intègre pas le climat de ralentissement au niveau mondial, au contraire de l’Europe ») ainsi que la technologie (« où les niveaux de valorisation sont parfois difficiles à expliquer »). Il préfère s’exposer sur la bourse américaine via la consommation domestique ou les valeurs exposées sur les dépenses d’infrastructure.

Enfin, Kasper Elmgreen est neutre sur les marchés émergents, mais apprécie les attraits de cette classe d’actifs pour le long terme. « C’est une des rares régions où les perspectives de croissance économique restent vraiment favorables. L’Inde plus particulièrement constitue une véritable opportunité pour les investisseurs de long terme pour les dix à vingt prochaines années ». 
 

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