Sur les quatre premiers mois de 2023, les actions japonaises ont gagné près de 10 % en yens. Mais si l’on tient compte de la dévalorisation de la monnaie japonaise, la hausse n’est plus que de 3 % en euros ; le marché nippon reste donc dans l’ombre des autres marchés développés. Et cette sous-performance se confirme si l’on compare les performances des actions japonaises sur des périodes plus longues : cinq, dix ou quinze ans.
Sur les quatre premiers mois de l’année, les actions japonaises ont certes progressé de 3,03 % en euros (à l’aune du MSCI Japan), mais elles sont restées dans l’ombre des principaux marchés développés, puisque le MSCI USA a gagné 5,30 %, le MSCI World 5,97 % et le MSCI Europe, même 11,32 %.
Après avoir été très malmené pendant les crus précédents, le style valeur a été très prisé sur le marché japonais en 2021 et 2022. Lors de la phase haussière de 2022, le MSCI Japan Value a affiché un rendement de 13,92 %, tandis que le MSCI Japan Growth ne progressait que de 5,11 %. À Tokyo comme sur l’ensemble de la planète, les cours ont plongé dans le rouge l’an dernier. Les actions de croissance japonaises ont abandonné 22,31 %, tandis que les actions axées sur la valeur parvenaient tout juste à rester dans le vert, avec une avancée inférieure à 1 %.
Sur les quatre premiers mois de cette année, les rôles se sont inversés et les actions de croissance mènent le bal, avec une avancée de 4,69 %, contre un gain de 1,49 % pour les titres axés sur la valeur.
Ces derniers mois, les investisseurs nippons ont surtout mis l’accent sur la politique de la Banque du Japon (BoJ). Son gouverneur, Haruhiko Kuroda, avait surpris les marchés en décembre 2022, en adaptant sa politique monétaire. Un mois plus tard, il a une nouvelle fois causé l’étonnement en maintenant le statu quo, alors que les marchés spéculaient sur une hausse des taux. Cette décision n’a pas évité la dévalorisation du yen japonais face à l’euro au cours des mois qui ont suivi. Les investisseurs ont ensuite mis l’accent sur l’arrivée de Kazuo Ueda, qui a remplacé Haruhiko Kuroda début avril.
Autre fait marquant, la Tokyo Stock Exchange (TSE) a annoncé en avril de nouveaux projets pour augmenter la valeur des entreprises cotées et attirer davantage d’investisseurs ; les entreprises dont le ratio cours/valeur comptable est inférieur à 1 devront ainsi élaborer un plan pour doper le cours. Ces décisions suivent la tendance amorcée par l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, qui souhaitait renforcer la rentabilité des entreprises japonaises et augmenter la valorisation des entreprises inscrites à la cote, avec notamment diverses mesures visant à favoriser la gouvernance d’entreprise et des codes de bonne conduite à respecter par les entreprises. De réels progrès ont été réalisés, même si en avril 2023, près de 45 % des entreprises affichaient un ratio cours/bénéfice inférieur à 1, contre environ 25 % en Europe et 5 % seulement aux États-Unis.
La revalorisation des actions japonaises pourrait les aider à s’extraire de cette sous-performance chronique. Car les actions japonaises ne sont pas restées dans l’ombre de leurs homologues américaines, européennes et mondiales uniquement sur les quatre premiers mois de 2023 ; elles sous-performent aussi sur cinq, dix et même quinze ans. Sur la décennie écoulée, les actions japonaises ont progressé de 6,05 % par an, alors que la performance annuelle des actions européennes s’établissait à 7,22 % sur la période. Et les actions américaines et mondiales ont fait bien mieux, avec respectivement +13,44 % et +10,65 %.
Le top 5 de cette semaine, qui porte sur la catégorie Morningstar des fonds d’actions japonaises de grande capitalisation (dont une classe d’actions sans frais de distribution est disponible en Belgique) tient compte des performances sur les quatre premiers mois de l’année 2023.
Le fonds Amundi MSCI Japan ESG Climate Net Zero Ambition CTB Index caracole en tête du classement. Ce fonds indiciel de la maison française Amundi entend répliquer le plus fidèlement possible les performances de l’indice MSCI Japan ESG Broad CTB Select, qui vise une exposition maximale aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) positifs, pour un profil risque/rendement similaire à l’indice traditionnel MSCI Japan. Début mai 2023, l’ETF était investi dans 222 actions ; les deux positions les plus importantes étaient Toyota Motor (4,43 %) et Sony Group (3,78 %). Sur les quatre premiers mois de l’année, Renesas Electronics, Toppan et Dai Nippon Printing, les trois fleurons du portefeuille, ont gagné chacun près de 40 %.
La dernière place du classement revient au fonds Pictet-Japanese Equity Selection, géré depuis mars 2009 déjà par Sam Perry. Ce dernier peut s’appuyer sur une équipe tout aussi expérimentée gérée par Adrian Hickey et composée de sept gérants et analystes, dont quatre basés à Tokyo. Sam Perry cible une croissance à prix raisonnable (approche GARP ou Growth At Reasonable Price). Les analystes étudient soigneusement les moteurs de croissance d’une entreprise, la qualité de sa marque et sa situation financière. Il en résulte un portefeuille concentré d’une quarantaine de positions. Fin janvier 2023, les plus importantes étaient Shin-Etsu Chemical, Keyence et Sony Group. Renesas Electronics affichait une fois encore la meilleure performance, suivi de loin par Sony Group et Asahi Group.
Beleggingsfonds | Morningstar Analyst Rating | Morningstar Rating Overall | Total Ret 2022 EUR | Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR | Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR | Base Currency | KIID Lopende kosten | ISIN |
Amundi IS MSCI JpnClmtNZAmbtCTB RHE EUR | Silver | 10,37 | Euro | 0,25 | LU2469335967 | |||
DWS Invest CROCI Japan JPY LC | Neutral | ÙÙÙÙ | 6,51 | 7,65 | 15,24 | Japanese Yen | 1,13 | LU1769942159 |
Select Equities Japan Multi Mgmt B JPY | Neutral | ÙÙÙÙ | 5,40 | 8,63 | 14,85 | Japanese Yen | 2,23 | LU0564628054 |
BNPPF S-Fund Equity Japan Classic Dis | Bronze | ÙÙ | 4,50 | 3,08 | 13,35 | Euro | 0,99 | BE6311189789 |
Pictet-Japanese Equity Sel R EUR | Neutral | ÙÙÙÙ | 4,49 | 8,56 | 14,80 | Euro | 2,01 | LU0255975913 |