Les obligations à haut rendement ont achevé le trimestre écoulé dans le vert (en euros). En moyenne, la catégorie Morningstar des obligations internationales à haut rendement a progressé de 8,6 % depuis début janvier.
Thomas De Fauw, analyste chez Morningstar, nous explique que les agences de notation font preuve de prudence vis-à-vis du haut rendement. La multiplication des émissions obligataires par les entreprises, en août, aurait selon elles posé les bases d’une possible vague de défaillances pour les plus fragiles d’entre elles.
Selon S&P Global Ratings, les émissions records enregistrées en 2020 en Amérique seront probablement dépassées cette année, car depuis que la Fed a annoncé qu’elle achèterait des obligations d’entreprises pendant la pandémie, les investisseurs sont devenus très friands d’actifs à taux fixe affichant un rendement plus élevé. En outre, après les avancées réalisées sur le plan du vaccin fin 2020, la confiance dans le redressement économique les a aussi incités à s’exposer davantage au haut rendement.
Mais le regain d’inflation persistant pourrait amener les banques centrales à relever les taux directeurs, ce qui pourrait poser problème aux entreprises endettées à taux variable ou aux émetteurs d’emprunts à taux fixe qui doivent se refinancer.
Compenser le risque
La question est aujourd’hui de savoir si les investisseurs sont correctement rémunérés pour le risque de défaut de paiement. Le rendement réel des obligations européennes à haut rendement, soit la différence entre le taux nominal (environ 2,5 %) et l’inflation future (1,8 % sur le long terme, selon la BCE) se réduit de plus en plus. Divers emprunts d’États européens affichent depuis longtemps un rendement réel négatif, ce qui pose un réel problème pour les fonds de pension qui pâtissent déjà de la valorisation élevée des actions.
La catégorie Morningstar des obligations internationales à haut rendement a affiché un rendement de 2,4 % en euros au troisième trimestre 2021, tandis que les indices Bloomberg Global High Yield et ICE BofA Global High Yield Constrained, références classiques pour les fonds d’obligations à haut rendement, gagnaient 2 % (le rendement en USD était négatif). Sur les neuf premiers mois de l’année, les deux indices ont respectivement progressé de 7,4 % et 7,8 %.
L’ICE BofA US High Yield Effective Yield, le rendement réel de l’indice susmentionné, atteignait 4,2 % fin septembre, mais a augmenté à 4,4 % en octobre, tandis que son équivalent européen a terminé le troisième trimestre à 2,5 %, pour ensuite augmenter à 2,8 %. Le 23 mars 2020, ils affichaient respectivement un niveau de 11,4 % et 8,1 %, alors que mi-2021, ils évoluaient entre 3,9 % et 4,4 % (2,2 % et 2,8 % pour le ICE BofA Euro High Yield Effective Yield). Quant à l’indice ICE BofA US High Yield Option-Adjusted Spread, il a terminé le troisième trimestre à 315 points de base, en légère hausse par rapport à la fin du trimestre dernier. L’indice européen du haut rendement a pour sa part clôturé à 304 points de base fin septembre.
La catégorie Morningstar des obligations internationales à haut rendement continue toutefois d’attirer les investisseurs européens, avec une collecte estimée à 535 millions d’euros au troisième trimestre et 2,6 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2021. La catégorie des obligations à haut rendement en euros a aussi connu un afflux net.
Le top 5
La première place du classement revient au fonds Amundi Global HY Bond, qui entend maximiser le rendement total en associant génération de revenus et plus-value. Le gérant investit dans des emprunts internationaux dont la notation est inférieure à investment grade. Le fonds cible les actions de type valeur et met l’accent sur le rendement total, en insistant fortement sur la gestion des risques. Il privilégie les titres des entreprises ayant un pouvoir de fixation des prix.
La deuxième place du podium revient au fonds M&G (Lux) Global Floating Rate High Yield, noté Neutral par les analystes Morningstar. Thomas De Fauw rappelle que « James Tomlins dirige la stratégie depuis son lancement en septembre 2014 et investit aussi directement dans le fonds. En tandem avec Stefan Isaacs, il gère plusieurs fonds à haut rendement, et notamment le M&G Global High Yield Bond, assorti d’une notation Morningstar Bronze.
« Il investit principalement dans des obligations à haut rendement et à taux variable du monde entier, mais a parfois aussi recours à des swaps de taux et à des CDS. Son approche n’est limitée par aucun indice de référence et les perspectives macroéconomiques déterminent notamment l’allocation régionale et sectorielle au sein de cette stratégie. Les gérants appliquent toutefois en premier lieu une sélection bottom-up et bénéficient du soutien des analystes de crédit de M&G. Les belles performances réalisées depuis le début de l’année contrastent avec les mauvais résultats des deux dernières années, ou le fonds s’est classé dans le dernier quintile de sa catégorie. »
BE