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Avec la nouvelle réalité économique et financière qui se dessine, un ajustement des stratégies d’investissement devient nécessaire. C’est ce qui est apparu dans les perspectives d’investissement d’Amundi Asset Management, le plus grand gestionnaire d’actifs d’Europe, pour le second semestre de l’année. 

Le gestionnaire d’actifs voit un passage d’une inflation en hausse et d’une croissance robuste à une inflation élevée persistante et une croissance plus faible. Pour la zone euro, cette dynamique pourrait entraîner une récession technique, tandis qu’aux États-Unis, les dégâts resteraient limités à un ralentissement de la croissance.

Vincent Mortier (photo), CIO d’Amundi Asset Management, a également précisé que les prévisions de croissance sont encore surévaluées par le marché large. « Les prévisions de bénéfices sont d’une manière générale trop optimistes. » Amundi prévoit une croissance des bénéfices de 5 à 9 % aux États-Unis, tandis que le marché table sur +9,8 %. L’Europe pourrait même se retrouver dans une récession des bénéfices.

Actions

« Dans les différentes classes d’actifs, il s’agit d’accroître encore davantage la diversification sans augmenter le risque », déclare-t-il. En conséquence, Mortier se montre un peu plus prudent sur les actions, surtout en Europe. Le gestionnaire d’actifs maintient cependant une préférence pour les actions américaines en raison des meilleures perspectives de croissance et du potentiel plus élevé de croissance des bénéfices. « Nous sommes également positifs sur le pétrole en tant que diversification et couverture contre le risque géopolitique toujours élevé. »

S’agissant des marchés émergents, le gestionnaire d’actifs reste neutre. Les pressions inflationnistes et les valorisations chères ont accru la prudence à l’égard de l’Asie, tandis que le gestionnaire d’actifs reste positif sur le Brésil, les Émirats arabes unis et l’Indonésie. « En Chine, les mauvaises nouvelles ont été en grande parties intégrées : un rebond économique associé à une réglementation plus favorable devrait ouvrir la voie à un rebond au second semestre. »

Obligations

Pour le portefeuille obligataire, le gestionnaire d’actifs a encore réduit la duration courte, tant aux États-Unis qu’en Europe. Après les récents changements, les risques pour les taux d’intérêt nominaux sont maintenant plus symétriques : d’une part, l’inflation constitue un risque haussier, tandis que d’autre part, l’incertitude géopolitique et économique entraîne des mouvements baissiers.

« Dans le secteur du crédit, nous continuons à nous concentrer sur la qualité et sommes plus prudents dans les segments plus risqués en Europe. Nous conservons une vision positive sur les obligations des pays émergents libellées en devises fortes en raison de leurs valorisations attrayantes et de leur exposition aux exportateurs de matières premières. S’agissant des devises, nous restons positifs sur le dollar américain par rapport à l’euro. »

Taux de change

Mortier prévient également que plus les perspectives et les défis des différentes régions divergent, plus les taux de change deviennent un risque important. « Les taux de change font ou défont les rendements. Il est parfaitement possible de prendre une bonne décision d’investissement pour une certaine classe d’actifs, par exemple les actions américaines, mais de voir le rendement anéanti par une mauvaise prise de décision sur le Forex. Cela m’étonne que la grande majorité des investisseurs ne le voient pas. »
 

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