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Les taux d’intérêt à long terme continueront à augmenter, tout comme l’inflation. Les corrélations entre les obligations d’État allemandes et les actions redeviendront quant à elles positives. Une situation délicate pour la gestion de portefeuilles multi-actifs. Heureusement, il existe des alternatives telles que les swaps et les obligations à taux variable. Les actions de valeur sont par ailleurs privilégiées dans un contexte de hausse des taux d’intérêt et de l’inflation.

C’est ce qui ressort d’un entretien avec Vincent Mortier (photo), Deputy Chief Investment Officer chez Amundi. Son allocation d’actifs est plus prudente que d’habitude, ainsi que plus sélective.

Selon lui, le mouvement de reflation va se poursuivre, avec les actions de valeur notamment qui profitent de la hausse des taux d’intérêt à long terme et de l’inflation.

« Notez que les valeurs ne sont pas toutes intéressantes. Nous ignorons la deep value, qui est bon marché pour une bonne raison. Nous recherchons plutôt des valeurs qualitatives et bien équilibrées. Des entreprises à croissance cyclique, donc. Les banques ont enregistré une croissance considérable l’an dernier et nous les considérons comme trop chères. Le risque de crédit a été nationalisé mais il refera surface à un moment donné ».

Technologie

La surpondération en valeur ne signifie pas que le gestionnaire néglige les actions de croissance. 

Vincent Mortier est partisan des valeurs technologiques asiatiques, qui ont déjà digéré les effets d’une réglementation plus stricte. Leur notation est plus attractive que celle de leurs pendants américains.

Les actions à dividendes sélectifs peuvent également compter sur l’approbation de Vincent Mortier.

Revenus fixes

Vincent Mortier se montre plus prudent en ce qui concerne les obligations. « Nous sommes sous-pondérés par rapport à l’indice de référence et nous voyons un potentiel dans les obligations à taux variable pour le moment. Nous pensons que les taux d’intérêt sur les bons du Trésor à 10 ans vont continuer à augmenter pour atteindre 2,10 à 2,30 % d’ici la fin de l’année. Une position audacieuse, car elle ne correspond pas aux attentes du consensus ».

L’équipe était également sous-pondérée en USD à un moment donné, mais elle est devenue neutre à légèrement positive à court terme. À long terme, Vincent Mortier prévoit néanmoins une baisse anticipée du billet vert.

« La Banque de Chine mène une politique de taux de change visant à empêcher le yuan de trop augmenter ».

Selon Vincent Mortier, les obligations d’État chinoises constituent une classe d’actifs sous-évaluée. « Elles rapportent pour l’instant 2,5 % de plus que l’inflation, alors qu’aux États-Unis et en Europe, elles sont négatives après inflation. De plus, la monnaie chinoise continuera à augmenter, selon nous. Par rapport aux États-Unis et à l’Europe, on note donc une différence réelle de rendement de 4 % ».

Vincent Mortier trouve le high yield onéreux. « Il est plus probable que les spreads augmentent au lieu de diminuer. Il s’agit donc d’un profil d’investissement asymétrique. La question de savoir si l’Investment Grade est cher dépend de vos perspectives et de votre horizon d’investissement. À long terme, cela reste une classe d’actifs relativement attrayante ».

L’or mérite également une position limitée de 5 % dans les portefeuilles d’Amundi.

Marchés émergents

Vincent Mortier et l’équipe d’Amundi voient un potentiel en Asie du Nord et du Sud, mais ont tendance à rester à l’écart de l’Amérique latine, malgré des notations relativement attractives. La Russie est un pari sur le pétrole, où la prudence est également de mise. En Turquie enfin, ils voient surtout des risques.

Futur

Vincent Mortier est prudent quant à l’avenir. « Je prévois une nouvelle augmentation de la corrélation entre les Bunds et les actions. La hausse des taux d’intérêt et la baisse des cours des actions constituent une combinaison délicate pour la gestion des portefeuilles multi-actifs.

Heureusement, on peut compenser cela grâce à des swaps de taux d’intérêt et en investissant dans des obligations à taux variable. Acheter une protection est également bon marché. Les options de vente sur la volatilité sont intéressantes pour le moment ».

Les indices boursiers étant généralement chers, il est important d’être sélectif et d’investir activement. D’ici mi-2022, le stratège voit la croissance aux États-Unis retomber vers son potentiel, notamment à 2 %, et en Europe même en dessous de 2 %.

Cela coïncide avec une hausse de l’inflation qui, selon lui, est également le résultat de la politique de la Fed qui mise sur l’emploi inclusif, avec à la clé une hausse du taux d’emploi et des salaires. L’augmentation des loyers pèse également sur l’inflation. « Enfin, n’oublions pas que les États-Unis et l’Europe vont commencer à importer l’inflation de la Chine. De nombreux observateurs du marché sous-estiment encore cela ».

Lisez l’étude intégrale ici. 
 

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