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La numérisation et la fintech ont un impact significatif sur les banques individuelles et sur le développement et la résilience du secteur financier dans son ensemble. C’est la conclusion de la Banque nationale de Belgique dans un rapport où elle expose la vision, la stratégie et la maturité des institutions financières belges en matière de fintech. 

Ces deux dernières années, l’autorité de surveillance a soumis le secteur à un vaste questionnaire sur le sujet. L’objectif était d’attirer l’attention sur les risques et opportunités de la numérisation. L’enquête a en outre permis de comprendre dans quelle mesure le secteur était prêt à adapter ses modèles commerciaux à l’évolution du monde.

Des risques stratégiques

Le rapport attire l’attention sur l’avance dont disposent les nouveaux acteurs, qui sont plus connectés aux besoins et préoccupations de leurs clients grâce à la fameuse « customer experience ». Le rapport cite également des frais de transaction moindres et une offre plus large pour des segments de clientèle très spécifiques comme exemples pour lesquels les banques sont encore à la traîne par rapport aux nouveaux venus.

L’enquête révèle également que les banques se montrent craintives à cet égard, surtout parce qu’elles ont perdu, ces dernières années, le contact physique avec leurs clients. Les banques trouvent également difficile d’estimer dès maintenant quelles fintechs auront le rôle principal dans le futur, et ce alors qu’elles doivent dès maintenant commencer à choisir leur camp si elles veulent pouvoir se développer plus avant. Selon le rapport, tout ceci implique des risques stratégiques. 

Peu d’initiatives

Il est à noter que les banques semblent prendre encore peu d’initiatives en matière de numérisation de leurs instruments d’épargne et de dépôt, tout en suivant de très près le développement de cet aspect chez les autres acteurs. Il en va de même, d’après le rapport, pour l’évaluation du crédit et l’implémentation des « regtechs ». Ces « regulatory technologies » sont de nouvelles technologies qui assistent les prestataires de services financiers dans l’implémentation des lois et réglementations, leur permettant de réduire les coûts.   

La BNB voit toutefois apparaître de nombreuses collaborations entre anciens et nouveaux acteurs, notamment en matière de « cloud computing », d’identification électronique des clients, d’analyse de données et de technologie de blockchain. Sur ces points, les grandes banques sont en avance par rapport aux acteurs de moindre envergure, bien que la BNB fasse mention de différences significatives dans l’approche des nouvelles technologies entre banques.

Une politique claire

Afin de mieux soutenir, dans le futur, cette coopération entre fintechs et institutions financières, la BNB et la FSMA ont mis conjointement en place un point de contact central auquel le secteur peut s’adresser pour toute question concernant les innovations en rapide évolution et leur effet sur la loi et la réglementation. Selon le rapport, c’est d’ailleurs une nécessité, les start-ups étant, dans la pratique, insuffisamment au courant des règles en vigueur. C’est la raison pour laquelle les banques doivent obtenir de l’autorité de surveillance une politique clairement définie pour ce qui concerne la mise en place de partenariats. 

La BNB elle-même essaie, en étroite coopération avec la scène politique, d’adapter le mieux possible les exigences en matière de surveillance à un monde en évolution rapide, bien que le rapport souligne que les autorités de surveillance locales sont soumises à la législation et la réglementation européennes. 

Vous trouverez ici le rapport intégral :

Impact of fintech and digitalisation on the Belgian banking sector and its supervision

 

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