Routes à péage, services aux collectivités, aéroports, énergies renouvelables ou encore centres de données : ces actifs très divers se classent tous dans la catégorie des infrastructures. Si les différents sous-secteurs ont un certain nombre de points communs, et notamment des barrières importantes à l’entrée et un fort pouvoir de fixation des prix, ils se distinguent par l’effet inégal de l’inflation et du risque de taux.
L’indice S&P Global Infrastructure a gagné 5,5 % en euros l’an dernier ; les infrastructures ont ainsi été l’un des rares secteurs à avoir affiché un rendement positif en 2022. Les huit premiers mois de l’année 2023 ont cependant été moins favorables : la catégorie accuse une légère perte (-1,4 %), alors que le MSCI World a gagné 14,2 % sur la période.
Avec un encours de 29,5 milliards d’euros, les fonds cotés ciblant les acteurs des infrastructures ne sont pas les plus prisés par les investisseurs européens, mais ils dépassent tout de même les fonds internationaux investissant indirectement dans l’immobilier (26,6 milliards d’euros d’encours). Notons qu’après 26 mois consécutifs de flux positifs, les fonds d’infrastructures ont connu une décollecte nette chaque mois entre janvier et juillet, pour un total de 2 milliards d’euros.
Actifs à long terme
Plusieurs arguments plaident en faveur de l’inclusion en portefeuille de sociétés cotées spécialisées dans les infrastructures. Le premier est la croissance ; en effet, les infrastructures sous-tendent plusieurs tendances structurelles : urbanisation des pays émergents, énergies durables, numérisation… Tous ces thèmes ont deux points communs : les problématiques y afférentes ne seront pas résolues du jour au lendemain, et bénéficient souvent de subventions publiques.
Du fait de leur horizon long, les investissements dans les infrastructures sont souvent moins sensibles au cycle économique mondial que de nombreuses autres catégories d’investissement. En outre, les entreprises actives dans le secteur sont souvent exposées à des projets plus mûrs, assortis de flux de trésorerie définis, résultant souvent de concessions ou de contrats établis sur le long terme. Par conséquent, leurs rendements, surtout dans les économies les plus développées, sont souvent plus prévisibles. Les acteurs des infrastructures possèdent souvent un quasi-monopole dans leur domaine.
Des avantages en termes de diversification
Enfin, les infrastructures, en tant que catégorie d’actifs, offrent aussi des avantages en termes de diversification, même si plusieurs études montrent que ces derniers sont plus nombreux pour les placements privés que pour les titres cotés.
Au fil de l’histoire, la catégorie a surtout brillé lorsque l’inflation était élevée – ce qui paraît logique, puisque les revenus des sociétés réglementées opérant dans le secteur des infrastructures sont indexés sur l’inflation. Par ailleurs, les services aux collectivités affichent un profil plus défensif et dépendent moins de la conjoncture. Cette caractéristique s’est vérifiée lors de la pandémie : leur chiffre d’affaires s’est maintenu, à la différence de celui des exploitants de routes à péage et d’aéroports, par exemple.
Des nuages viennent toutefois assombrir le tableau. Les sociétés d’infrastructures doivent en effet affecter une plus grande partie de leurs revenus au paiement d’intérêts, alors même que le ralentissement de l’économie est susceptible de brider ces revenus. Outre les risques financiers, de taux et de marché, les investisseurs doivent aussi tenir compte des défis sectoriels spécifiques : les fluctuations de cours des matières premières, notamment, et de plus en plus souvent, les conditions météorologiques. La réglementation et la situation politique, surtout dans la sphère émergente, doivent également être suivies de près.
Le top 5
La première place du top 5 des fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur des infrastructures pour lesquels des données récentes existent, sur la base du rendement généré entre début janvier et fin août 2003, revient au fonds ATLAS Global Infrastructure, qui a reçu une notation Morningstar Medalist Rating Gold. Rod Chisholm, David Bentley, Peter Hyde, Matt Lorback et David McGregor, qui peuvent tous se targuer d’une grande expérience, forment le comité d’investissement et déterminent le positionnement du portefeuille.
Ils suivent un processus d’investissement strict, bien défini et constant. Le portefeuille est concentré, avec une vingtaine de titres qui appartiennent, pour la majorité, au cœur de segment des infrastructures, avec notamment des actifs régulés ou non dans la transmission et la distribution d’électricité, les aéroports et les exploitants de routes à péage. Les prises de position représentent généralement 4,5 % du portefeuille, même si dans certains cas, ce chiffre a été ramené à quelque 2,5 % ces derniers temps. Pour les plus fortes convictions, il est possible de monter à 7,5 %, voire plus. C’est notamment le cas pour Enel SpA, Terna SpA et Edison International. Ce fonds UCITS figure parmi les fleurons de sa catégorie sur les cinq dernières années.
BE
Thomas De fauw is manager research analist bij Morningstar. Morningstar analyseert en beoordeelt beleggingsfondsen op basis van kwantitatief en kwalitatief onderzoek. Morningstar is één van de kennispartners van Investment Officer en rangschikt wekelijks vijf beleggingsfondsen of aanbieders.