Le baromètre des investisseurs d’ING fait du sur place en juillet. Les inondations dans le Sud du pays ont probablement joué sur l’appréciation de la situation économique, surtout à la fin du mois de juillet.
«Il est en effet remarquable qu’en juillet, le pourcentage de répondants voyant l’économie évoluer positivement chez les francophones a chuté de 41 % à seul un investisseur sur trois (34 %), alors qu’il passait de 46 % à près la moité des investiseurs (49 %) chez les néerlandophones», déclare Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique.
Néanmois, la foi en la reprise économique demeure intacte. Il n’en reste pas moins que le Belge reste prudent quand il s’agit d’utiliser son argent: sa propension à épargner reste forte. Si les investisseurs continuent de croire en la Bourse, les obligations suscitent peu d’enthousiasme. Cette situation est totalement imputable aux taux d’intérêt à long terme peu attrayants, dont une grande majorité d’investisseurs pensent qu’ils sont appelés à rester structurellement faibles.
Après trois hausses consécutives, le baromètre des investisseurs d’ING stagne en juillet. Toutefois, à 123 points (contre 124 en juin), il demeure bien au-dessus du niveau neutre de 100 points, ce qui témoigne du fait que les investisseurs restent très confiants. Malgré l’émergence du variant delta du coronavirus, les avis concernant la croissance économique restent pour ainsi dire aussi positifs qu’en juin. Il convient toutefois de noter qu’à la fin du mois de juillet, l’évaluation de l’évolution de la conjoncture a changé dans un sens légèrement négatif.
Près d’un investisseur sur 2 voit une reprise de l’économie dans les trois prochains mois
Dans l’ensemble,les investisseurs belges ont une vision positive de l’évolution de l’économie, puisque près de la moité (48 %) des investisseurs voient l’économie belge poursuivre sa progression au cours des trois prochains mois. À peine 20 % voient l’avenir sous un jour moins rose. La situation financière des ménages évolue dès lors favorablement. Ainsi, un investisseur sur quatre (26 %) a relevé une amélioration sur ce plan, soit le pourcentage le plus élevé depuis avril 2015. Pour les mois à venir également, un quart des personnes interrogées (24%) s’attendent à une amélioration, tandis qu’à peine 13 % anticipent une détérioration.
La propension à épargner reste élevée: la grande majorité des investisseurs (81 %) investiraient ou épargneraient une prime
Toutefois, les Belges ne vont pas se mettre à dépenser massivement les économies accumulées pendant la pandémie. 31 % affirment certes que si les chiffres en matière de coronavirus évoluent favorablement, ils seront enclins à dépenser plus mais presque autant d’investisseurs (30 %) n’envisagent pas du tout d’aller dans ce sens.
Pas moins de 42 % des Belges affirment du reste qu’ils prêtent davantage attention à leurs dépenses aujourd’hui qu’avant la pandémie de coronavirus. Une illustration que la propension à épargner continue d’être élevée réside également dans le fait que dans l’hypothèse où ils recevraient une prime de 5000 euros, seuls 13 % des répondants en dépenseraient la majeure partie. 44 % investiraient l’argent et 37 %, une nouvelle fois, l’épargneraient.
Les obligations n’ont pas la cote
Le moral boursier demeure au beau fixe. Ainsi, 43 % des personnes interrogées pensent que les cours de la bourse continueront à progresser au cours des prochains mois. Seuls 20 % pensent le contraire. L’appétit pour le risque reste donc élevé. Ainsi, les investisseurs pensant que c’est le bon moment pour investir dans des secteurs risqués (30 %) sont plus nombreux que ceux qui recommandent actuellement les obligations (22 %).
Mais c’était également le cas au premier semestre 2021. L’enquête révèle que cette année, 32 % des investisseurs ont acheté des actions, 27 % des parts dans des fonds d’investissement, 15 % des assurances-placements de type branche-23, tandis que 13 % seulement ont investi dans des obligations.
Ceci est bien évidemment fortement lié aux taux d’intérêt peu attrayants. Non moins de 78 % des investisseurs jugent le niveau actuel des taux d’intérêt (très) bas. Il est intéressant de noter que cette conviction prédomine surtout chez les investisseurs plus âgés.
Plus de 90 % des investisseurs de plus de 55 ans pensent que les taux sont bas ou très bas. Ils ont bien sûr connu des époques où les taux obligataires étaient beaucoup plus séduisants. Les gens qui n’ont commencé à investir qu’au cours des cinq dernières années ont connu un taux d’intérêt moyen à 10 ans d’à peine 0,35 %.
Les obligations pourraient donc bien rester les mal-aimées pendant un certain temps.