Guy Wagner, CEO, Banque de Luxembourg Investments
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Pour Guy Wagner (Banque de Luxembourg Investments), les prochains mois resteront favorables aux investissements en actions, avec une préférence marquée pour les secteurs défensifs, les mines d’or, et les valeurs japonaises. A plus long terme, il faudra rester attentif à une réapparition des tensions inflationnistes.  

« Au moment d’entamer l’année 2021, il reste de nombreuses incertitudes dont la principale est la rapidité à laquelle l’épidémie sera jugulée, et qui peut aujourd’hui faire basculer le scénario macroéconomique d’un redressement rapide dans le courant de 2021 jusqu’à une nouvelle récession provoquée par de mauvaises nouvelles sur le font épidémique (mutation, etc) », indique Guy Wagner (CIO chez Banque de Luxembourg Investments). « Ce qui est certain pour 2021 à l’heure actuelle, c’est qu’il n’y a aucune certitude ».  

Soutiens publics

Tout n’est toutefois pas négatif, et il existe plusieurs raisons d’espérer un dénouement économique favorable, que ce soit l’existence de vaccins efficaces, les importants plans de relance mis en place dans les grandes régions développées, le soutien massif des banques centrales, ainsi que les importantes réserves financières accumulées par les acteurs économiques durant les derniers mois.   

Si Guy Wagner souligne que l’inflation devrait rester sous contrôle en 2021, il estime que les politiques menées ces dernières années augmentent structurellement les risques d’une hausse de l’inflation à moyen terme, ce qui pourrait changer les anticipations sur les taux des emprunts souverains à long terme et modifier la donne sur les marchés financiers.  

« Par rapport à la sortie de la crise financière de 2008, il faut constater que les politiques budgétaires sont aujourd’hui très largement engagées aux côtés des politiques menées par les banques centrales. L’argent injecté dans l’économie par les états va rentrer beaucoup plus rapidement dans l’économie. L’environnement financier pourrait avoir totalement changé d’ici quelques années ». Le niveau de l’endettement public dans les pays développés va toutefois pousser les banques centrales à faire tout ce qu’elles pourront pour empêcher un redressement durable des taux longs.  

Actions défensives

A court terme, l’environnement devrait donc rester assez favorable aux classes d’actifs plus risquées, tandis que les classes obligataires (et surtout les emprunts souverains) sont devenues de plus en plus risquées. « Au lieu de proposer un rendement sans risque, les emprunts souverains des pays développés offrent aujourd’hui un risque sans rendement ». Dans le fonds mixte flexible qu’il gère directement (BL-Global Flexible), Guy Wagner est ainsi exposé à 80% sur les marchés d’actions, avec une stratégie sectorielle qui favorise les valeurs de qualité et qui évite les secteurs sur lesquels la rentabilité est structurellement difficile à maintenir (par exemple les matières premières ou les valeurs bancaires). 

« Nous avons ainsi 20% des encours exposés sur des secteurs défensifs comme l’alimentation ou les soins de santé, qui offrent un rendement attractif et croissant, et que je considère aujourd’hui de plus en plus comme une alternative aux emprunts d’état) ».

A titre de protection, il privilégie également une exposition significative de ses encours sur le cours de l’or, notamment via les mines d’or (12% des encours). « Nous restons convaincus qu’il y a une tendance nette et haussière sur l’or pour les prochaines années, au vu de la faiblesse persistante attendue des taux obligataires réels (corrigés de l’inflation), alors que les valorisations du secteur aurifère restent fondamentalement intéressantes ».

Japon et valorisations

Guy Wagner privilégie également les actions japonaises, qui sont largement surpondérées dans la composition de son fonds. « Nous avons souvent du mal à enthousiasmer nos clients pour ce marché, mais il s’agit d’un marché où la performance a été exceptionnellement forte ces dernières années (soutenue par l’amélioration de la rentabilité), et encore davantage en ne tenant pas compte du secteur financier. Ce marché offre une bonne combinaison entre valeurs de croissance structurelle et valeurs cyclique de grande qualité ».  

Les valorisations ont augmenté fortement durant les dernières années, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, une évolution qui doit être mises en parallèle avec la baisse des taux souverains dans les pays développés. « Le niveau bas des rendements attendus permet de justifier des valorisations plus élevées, d’autant que la faiblesse des taux ne résulte pas d’une mauvaise situation économique mais plutôt de la manipulation des cours par les banques centrales ».

Pour les prochains mois, il faut aussi penser à ne pas rester sur des stratégies passives, car les perspectives de performance sont actuellement très faibles pour les grands indices internationaux. « L’engouement actuel sur les ETF ne fait aucun sens », conclut Guy Wagner. 

Performance 

BL-Global Flexible (ISIN : LU0211340665) est un des fonds flexibles les plus populaires en Belgique, qui est également distribué sous une forme ISR par Funds For Good (FFG - Global Flexible Sustainable / ISIN : LU1697917083). Les actifs sous gestion des deux produits approchent désormais les 2 milliards d’euros, avec une croissance qui a très largement dépassé celle des concurrents sur l’année écoulée. BL-Global Flexible affiche une notation cinq étoiles chez Morningstar, avec une performance annualisée sur 5 et 10 ans de respectivement 7,4% et 4,9%.  
 

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