Les compartiments institutionnels continuent leur expansion, les fonds mixtes gagnent en importance et la durabilité est devenue monnaie courante.
C’est ce qui ressort de la présentation du président de Beama, Johan Lema (photo) lors du Trends Investment Summit.
Comme chaque année, Beama présente, par l’intermédiaire de son président, les tendances qui ont impacté le paysage des fonds belges au cours de l’année écoulée. Lema a tout de suite souligné l’importance des fonds institutionnels. « Avant, l’industrie belge des fonds se tournait principalement vers le marché de détail, mais ces dernières années, le volet institutionnel a gagné en visibilité.
Le nombre de compartiments institutionnels a poursuivi sa progression en 2021, après un tournant en 2019/2020 avec, pour la première fois, plus de compartiments institutionnels que de compartiments de détail dans les fonds publics. » Lema avait toutefois une question pour le régulateur belge : « l’attrait d’une structure belge reste-t-il suffisant pour concurrencer les grands centres de gestion d’actifs comme le Luxembourg ou l’Irlande ? »
Il a ajouté qu’en 2021, pour la huitième année consécutive, les fonds du marché belge ont enregistré un apport net positif. Il a tout de suite ajouté qu’il reste à voir ce que cette année apportera. « En 2021, le marché a été soutenu par l’idée d’un retour à la normale. Un sentiment qui a changé début 2022. Alors que nous pensions que l’inflation de 2021 serait temporaire, cela n’est plus le cas. En résumé, les défis semblent plus importants aujourd’hui. »
Types de fonds
Lema a également évoqué les types de fonds qui se comportent le mieux dans le marché. Il a souligné que les fonds mixtes ont encore gagné en importance en 2021. « Cela fait partie d’une tendance à long terme renforcée par MiFID II, parce qu’il semblait évident de placer l’intégralité d’un portefeuille dans un seul fonds. Il s’agit toutefois d’un phénomène purement belge parce que la part de marché des fonds mixtes en Europe est nettement plus petite. Les gestionnaires de patrimoine actifs sur le marché belge considèrent ce type de fonds comme une façon attrayante d’attirer de l’argent frais. »
Le président de Beama a également constaté une forte croissance des fonds d’actions en 2021, grâce aux bonnes conditions du marché et aux taux peu élevés qui ont poussé de plus en plus de clients vers des actifs plus risqués. La croissance du marché belge dépasse celle du marché européen. Selon Lema, il n’en va pas de même pour les fonds obligataires. « Compte tenu de ce qui précède, on peut se demander comment l’industrie des fonds pourra continuer à servir le client plus défensif », souligne-t-il. Pour terminer, les fonds de fonds restent un mécanisme très populaire en Belgique pour rendre les portefeuilles efficaces. « Ces dernières années, leur part de marché s’est stabilisée autour de 30 %. »
Label de durabilité
Le développement durable représente pour chacun de nous, dans l’industrie, un thème important, souligne Johan Lema. « La Belgique a voulu être un précurseur avec son label de durabilité. Celui-ci a été établi par l’industrie en 2019 pour indiquer aux investisseurs qu’ils investissent dans un fonds qui respecte un certain nombre de standards de durabilité. Depuis fin 2019, les fonds peuvent introduire une demande pour obtenir ce label.
En 2021, 35 % des fonds ont introduit une demande et obtenu le label. Le label de durabilité a été attribué à tous les types de fonds, ce qui constitue un bon point. »
Pour Lema, la mise en œuvre de la réglementation SFDR (Sustainable Financial Disclosure Regulation) ne représente pas un exercice facile. « Beama tente d’obtenir une vue d’ensemble en termes de classification SFDR (articles 6, 8 et 9). Aujourd’hui, plus de 50 % de l’ensemble des fonds du marché belge répondent aux articles 8 ou 9, un chiffre au-dessus de la moyenne européenne. Les investisseurs qui veulent investir en actifs durables disposent donc d’un large choix. » Lema a encore tenu à souligner que, depuis 2021, tous les fonds de pension belges répondent à l’article 8, une bonne chose.
Dans quelles régions investir ?
Pour clôturer, Johan Lema souligne que les investisseurs de fonds belges investissent davantage à l’échelle internationale et mondiale. « Ce n’est pas une surprise, mais une tendance que nous constatons depuis quelques années. Auparavant, l’attention se portait peut-être davantage sur la Belgique et l’Europe en raison de la proximité et d’une meilleure connaissance de ces entreprises par nos clients, mais cela a clairement changé. La recherche de croissance et d’opportunités touche toutes les régions du monde. »
Si l’on regarde les chiffres de classe de risque, le président de Beama constate que les investisseurs prennent toujours plus de risques. « Depuis 2020, les actifs plus risqués attirent davantage de capitaux, un phénomène qui s’est confirmé en 2021. En tant qu’industrie, nous devons veiller à toujours proposer les bons produits aux bons clients et continuer à surveiller le profil de risque », prévient-il.