Jan Vergote, responsable de la stratégie d’investissement de Belfius Banque, s’efforce de trouver dans la stratégie ‘Balanced’ un équilibre entre rendement (via les actions) et sécurité (via les obligations).
Vergote : « En effet, le long terme reste hypothétique en raison des nombreuses tensions politiques qui affectent négativement la croissance mondiale (comme la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, les problèmes internes entre la Chine et Hong Kong, le Brexit, la crise politique en Italie). Heureusement, certains facteurs sont également rassurants : les fondamentaux (consommation, chômage, inflation…) des principales économies restent prometteurs, les perspectives de croissance sont encore positives et les banques centrales jouent un rôle crucial dans leurs politiques de soutien monétaire. Les taux d’intérêt plancher actuels ne changent pas nos convictions en matière d’investissement. Le rendement réel des comptes d’épargne restera négatif pendant longtemps encore. »
Risk-on
Ceci encourage les épargnants à se réfugier dans les investissements (actions ou obligations à haut rendement) offrant un potentiel de rendement nettement plus élevé à long terme.
Vergote : « Nous recommandons aux investisseurs de détenir 50% d’actions dans leur portefeuille. Après la bonne performance du premier semestre, il est temps de récolter les plus-values réalisées et de réorganiser le portefeuille. Nous continuons donc à privilégier les secteurs les plus défensifs, et en particulier les secteurs pharmaceutique et de la santé, les actions de qualité (avec leur croissance intrinsèque à long terme et leur faible risque) ainsi que les actions tournées vers l’avenir (comme les entreprises misant sur les défis démographiques). »
Amérique d’abord
Vergote : « Nous avons maintenant une préférence plus marquée pour les actions américaines. Les perspectives de croissance pour 2019 restent positives malgré le contexte politique. La Fed continue de prendre à cœur sa mission de soutien à l’économie américaine et a donc abaissé son taux d’intérêt à court terme afin d’encourager l’investissement et la consommation. De plus, le climat économique aux États-Unis reste excellent : le faible taux de chômage, la faible inflation et la croissance des salaires expliquent à eux seuls les bons chiffres de la consommation intérieure. »
Marchés en croissance
Vergote explique : « Nous sommes récemment devenus un peu plus prudents en ce qui concerne les marchés en croissance, et en particulier la Chine. Malgré les mesures prises par le gouvernement chinois pour stimuler l’activité économique, la croissance y est légèrement plus lente que prévu (mais toujours supérieure à 6 %). Comme ces mesures de soutien n’ont que peu d’effet pour le moment, de nouvelles décisions s’imposent. Les manifestations à Hong Kong ne facilitent pas les choses pour le gouvernement chinois. Quelle image veut-il projeter ? Celle d’un gouvernement ferme ou celle d’un gouvernement ouvert et prêt à engager le dialogue ? Dans les autres pays émergents également, l’économie ralentit nettement sous l’influence de la Chine. La baisse des prix des matières premières et le ralentissement de la production intérieure ne les aident pas à soutenir la croissance. Néanmoins, nous restons convaincus du potentiel à long terme des pays émergents (croissance de la classe moyenne, réformes…). »
Zone euro
Vergote : « Nous maintenons notre vision neutre sur la zone euro. Les perspectives de croissance fluctuent autour de 1 % en raison du ralentissement de l’économie mondiale. Cependant, il n’est pas question d’une récession. Le faible niveau des taux d’intérêt (qui pourrait encore baisser) ainsi que la politique monétaire accommodante de la BCE continuent de stimuler la consommation intérieure. Malgré les risques politiques (Brexit, crise italienne et guerre commerciale potentielle avec les États-Unis), les paramètres économiques restent excellents (7,5% de chômage, 1,2% d’inflation, etc.). Nous préférons toujours les actions dites de qualité, qui offrent de bonnes perspectives de croissance à long terme ainsi qu’une faible volatilité. Nous recommandons de reprendre entre 45 % et 50 % de titres européens dans le portefeuille d’actions. Nous restons neutres à l’égard du Japon et continuons de déconseiller le Royaume-Uni dans l’attente d’éclaircissements concernant l’issue du Brexit. »