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Les entreprises qui adoptent des stratégies circulaires semblent plus résistantes au choc du Covid-19 que les entreprises non circulaires. Une enquête menée auprès des entreprises durant la première vague de la pandémie a établi que 66 % des entreprises circulaires en Flandre n’ont pas connu de pénurie en termes de matières premières, de pièces détachées, de baisse de la demande ou de financement.

Véronique Goossens, économiste en chef de Belfius : «Seulement 2% des entreprises linéaires n’ont pas signalé de pénurie. Les entreprises circulaires sont généralement plus résistantes car elles sont moins dépendantes de chaînes d’approvisionnement très longues et ont une consommation de matériaux plus faible. De plus, une entreprise circulaire est plus proche de ses clients, mais aussi des autres entreprises avec lesquelles elle travaille».

Ainsi, si notre économie peut passer du linéaire au circulaire, nous sommes mieux placés pour faire face aux chocs économiques à venir. Une société circulaire peut également contribuer à amortir l’impact de l’automatisation et de la robotisation sur le marché du travail. Les recherches montrent que le passage à une économie circulaire peut créer des emplois supplémentaires. Cela s’explique principalement par le fait que les processus non durables d’extraction et de production seront remplacés par le recyclage, l’entretien et la réparation, qui exigent plus de main-d’œuvre. Des emplois seront perdus dans des secteurs non durables tels que l’exploitation minière et les combustibles fossiles, mais la transition créera également de nouveaux emplois qui n’existent pas aujourd’hui.

Emplois

L’emploi dans le secteur circulaire a augmenté deux fois plus vite que l’emploi global ces dernières années, représentant 262.000 emplois ou 7,5 pour cent de tous les emplois en Belgique. Ces emplois vont de peu à très qualifiés. Au cœur de l’économie circulaire se trouvent les énergies renouvelables, le recyclage, la gestion des déchets et des matières premières. Celles-ci requièrent principalement des compétences manuelles et techniques. Pensez à l’installation de panneaux solaires, à l’entretien et aux travaux dans les ateliers de réparation.

Toutes sortes de stratégies de soutien tournent autour. Le leasing, par exemple, où les producteurs démontent leurs produits manufacturés à la fin du cycle de vie et réutilisent les matières premières. Cela nécessite de l’ingénierie, mais aussi de la technologie numérique, par exemple pour évaluer à distance si un appareil ou une machine risque de tomber en panne. Cela nécessite des compétences complexes et cognitives telles que l’analyse de données et la conception de produits.

Cercle

Goossens : «Indirectement, vous trouverez des emplois dans la logistique pour faire tourner la boucle, dans l’éducation où de nouvelles compétences seront enseignées, ou dans les administrations publiques où, par exemple, les chaînes de déchets sont gérées. Soutenir le travail circulaire nécessite des compétences complexes et plus cognitives, telles que l’analyse des données et la conception de produits durables.

La Belgique a déjà pris des mesures dans le cadre de la transition vers une économie circulaire. Notre pays est un leader dans le recyclage des matériaux de construction et autres déchets. Beaucoup de choses se passent également dans le domaine de la réparation, de la réutilisation et du soutien des solutions circulaires, mais il s’agit souvent d’initiatives locales à petite échelle. Il est nécessaire de passer à l’échelle supérieure, ce qui nécessite une coopération à tous les niveaux politiques et une plus grande ambition dans les objectifs. Le démarrage de l’économie circulaire en Belgique a été un succès, mais il est temps de passer à la vitesse supérieure».

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