La semaine dernière, le conseil d’administration de Belfius avait décidé que l’Europe devait d’abord donner son feu vert à l’accord Arco avant qu’une introduction en bourse puisse avoir lieu.
Manœuvre dangereuse
En effet, si l’Europe décidait que l’indemnisation des coopérateurs d’Arco constitue une forme d’aide d’État, le parti au pouvoir CD&V campera sur ses positions. Le parti maintient sa position selon laquelle il n’est pas question d’aide d’État et ne veut pas d’introduction en bourse sans indemnisation des coopérants, comme convenu dans l’accord de cet été.
Hier, un rapport du holding public SFPI et d’experts du consortium bancaire a révélé que, dans les circonstances actuelles, Belfius ne pouvait entrer en bourse que pour 5 à 7 milliards d’euros, soit 3,3 milliards de moins que les fonds propres de la banque. Il y a quelques mois, une introduction en bourse valait encore de 6 à 8 milliards. Le gouvernement ne vendrait que 30 % des actions.
Selon divers experts, ignorer le feu vert de l’UE est une manœuvre juridique dangereuse. De plus, le climat actuel est beaucoup plus volatil qu’au début de l’année. La chute de la livre turque et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine augmentent le risque lié à une introduction en bourse.
Patate chaude
Il ne faut pas s’attendre à ce que la situation soit plus facile après les élections communales du 14 octobre. Le Brexit, dont on ne sait pas encore s’il sera doux ou dur, suivra en mars, et les élections flamandes, fédérales et européennes auront lieu en mai. Il semble donc que la patate chaude sera refilée au gouvernement suivant.