Dans l’allocation d’actifs de Belfius, la préférence va aux actions américaines et aux marchés émergents. Les stratèges sont sous-pondérés dans la zone euro.
C’est ce qui ressort d’un entretien avec Nicolas Deltour (photo), Head of Investment Strategy chez Belfius.
Investment Officer fait régulièrement le point avec les responsables des investissements des banques concernant leur allocation d’actifs.
« Nous sommes désormais neutres sur les actions. La préférence pour les marchés américains et les marchés émergents est financée par une sous-pondération de la zone euro. Nous voyons davantage d’opportunités ailleurs. »
Deltour mentionne également que suite aux récentes extensions de la duration, l’équipe reste neutre sur la duration. « Une grande partie de la hausse des taux d’intérêt à long terme est probablement derrière nous. Dans le volet obligations d’entreprises, nous achetons des émissions Investment Grade de qualité, ainsi que des obligations des marchés émergents. » Selon Deltour, cette dernière catégorie offre un portage intéressant.
Défensif
Dans l’environnement volatil et turbulent actuel, la préférence de Deltour va aux entreprises défensives. « Il n’est donc pas surprenant que nous achetions actuellement dans les secteurs de la santé et des biens de consommation de base. En effet, ces entreprises ont des bénéfices prévisibles et sont moins sensibles aux fluctuations conjoncturelles. »
Convictions
Chez Belfius, ils travaillent sur la base d’une sélection de quelques thèmes à long terme auxquels ils croient fermement. « Cette approche n’a pas changé. Les grands thèmes de la santé, de l’évolution démographique, du vieillissement de la population, du changement climatique et de l’innovation demeurent. »
Candriam et Belfius ont développé ces dernières années une expertise de niche dans l’investissement dans les mégatendances, comme l’innovation médicale, la lutte contre le cancer et les nouvelles technologies, et l’équipe de Deltour accorde également une importante pondération à ces thèmes dans le portefeuille.
« De plus, ces thèmes sont fortement décorrélés de l’économie traditionnelle. Pour nous, les soins de santé et les technologies médicales sont des thèmes qui constituent une couverture contre la cyclicité de l’économie. Ce sont d’excellents thèmes pour les personnes averses au risque. Nous continuons à élargir notre gamme sur la base des mégatendances. Les entreprises qui offrent des réponses à un problème sont très intéressantes, quel que soit le secteur dans lequel elles opèrent. »
Après le fort ralentissement de cette année, l’équipe est également plus positive à l’égard des technologies de l’information. Pour l’instant, le recul de la valorisation peut éventuellement offrir une opportunité d’entrée intéressante à moyen terme si les taux d’intérêt retombent. »
« Nous sommes neutres sur les obligations pour la première fois depuis des années. Cela signifie que nous achetons à nouveau des obligations d’entreprises de haute qualité, mais aussi des produits avec protection, tels que produits structurés ou branche 21. Nous restons toujours à l’écart des obligations d’État, mais achetons également des obligations des marchés émergents, de plus en plus libellés en devises fortes. Nous sommes neutres dans le volet actions, et légèrement négatifs pour l’Europe compte tenu des défis auxquels le continent est confronté. »
Portefeuille modèle