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Aucun secteur n’a connu autant de turbulences que la finance en 2023. 

L’euphorie suscitée par le changement de cap monétaire abrupt des banques centrales, qui a véritablement dopé les marges bénéficiaires des banques, leur permettant d’enregistrer des bénéfices records, a été stoppée net par la faillite de quelques établissements américains. Entraînées dans la débâcle de FTX et pénalisées par la panique bancaire qui a suivi, Silvergate, Signature Bank, Silicon Valley Bank et First Republic Bank se sont effondrées. La sphère bancaire européenne n’a pas été épargnée non plus : les turbulences ont abouti au rachat controversé de Credit Suisse par UBS.

Si le sentiment s’est ensuite quelque peu amélioré, des incertitudes ont persisté – notamment en Italie, où le gouvernement a surpris les marchés, en août, en annonçant une taxation supplémentaire des surprofits des banques, ce qui a entraîné un mouvement de cession général des valeurs bancaires italiennes. Selon le gouvernement Meloni, la récente augmentation du coût du financement pour les ménages et les entreprises n’a pas entraîné de hausse à l’avenant du rendement sur leurs dépôts ; la nouvelle taxe bancaire a ainsi pour objectif de réduire les impôts et de soutenir les détenteurs de prêts hypothécaires.

Si le taux de taxation initialement proposé (40 %) a rapidement été abaissé et des exceptions listées, les investisseurs ont véritablement pris peur, car ce n’est pas la première intervention politique dans le paysage bancaire européen. La République tchèque, la Hongrie, la Lituanie et l’Espagne avaient déjà, par le passé, annoncé des mesures visant à taxer davantage les surprofits des banques, et pendant la pandémie, la Banque centrale européenne avait demandé aux établissements bancaires de la zone euro de ne pas verser de dividende. 

Ce risque d’ingérence de la part des gouvernements dans le secteur bancaire pourrait se traduire par une augmentation de la prime de risque exigée par les investisseurs pour continuer à se positionner sur les valeurs bancaires européennes, ce qui pourrait mettre les cours de ces dernières sous pression.

De beaux rendements 

Malgré ces obstacles, les banques européennes ont tout de même dégagé de beaux rendements. Le scepticisme suscité par la taxe bancaire italienne n’a gère écorné la confiance vis-à-vis d’UniCredit, qui a vu son cours augmenter de près de 70 % depuis janvier 2023. Crédit Agricole, en France, et Banco Santander, en Espagne, font aussi partie des fleurons du secteur bancaire européen.

Et pendant que les banques étaient dans la tourmente, les fintechs amorçaient un redressement après l’évolution décevante enregistrée depuis fin 2021. La remontée du bitcoin, qui a gagné près de 60 %depuis le début de l’année 2023, a entraîné dans son sillage les entreprises actives dans les monnaies virtuelles. Coinbase a notamment repris du poil de la bête. 

Le tableau a été plus mitigé en ce qui concerne les acteurs des paiements numériques. Si Global Payments, Mastercard et Visa ont signé une avancée correcte, Block, PayPal et Adyen ont fait nettement moins bien.

Le top 5 reprend les fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur finance pour lesquels des données de portefeuille complètes et récentes sont disponibles, et qui investissent à l’échelle mondiale et sur l’ensemble du secteur. Le classement a été établi sur la base du rendement entre début janvier et fin août 2023.

 

 

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