Money Exchange, Emerging Market, Venezuela
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2022 a encore été une année décevante pour les investisseurs ciblant les marchés émergents. Le MSCI EM a cédé plus de terrain que le MSCI World, même si la sous-performance a été moins marquée qu’en 2021. L’année a en outre été très mouvementée, avec de nombreuses évolutions qui se sont succédé rapidement. Nous présentons ici les principaux événements qui ont marqué l’année et classons les cinq fonds affichant la meilleure performance.

2022 restera dans les annales comme une année de vaches maigres pour les marchés émergents. Le MSCI EM a non seulement affiché un rendement négatif de près de -15 %, mais il a aussi fait moins bien que le MSCI World, qui a abandonné 12,78 %. Même si cette sous-performance n’est pas aussi dramatique que celle de 2021, qui avait coûté pas moins de 26 points de pourcentage, peu d’investisseurs dans les marchés émergents tireront un bilan positif de l’année écoulée.

Car les douze derniers mois ont été très mouvementés, avec de nombreuses évolutions qui se sont succédé rapidement. L’année a commencé sur fond d’inquiétudes relatives à l’économie mondiale. L’inflation et, partant, les anticipations de resserrement de la politique monétaire par les banques centrales du monde entier, ont accru la frilosité des investisseurs.

Et ces inquiétudes ont augmenté d’un cran lorsque la Russie a envahi son voisin ukrainien, à l’aube du 24 février, générant une onde de choc sur les marchés financiers. Cette guerre sur le continent européen a attisé les troubles géopolitiques et a eu des répercussions économiques défavorables, en débouchant sur une crise économique. Les banques centrales ont réagi en donnant de nouveaux tours de vis afin de mettre un terme à l’envolée de l’inflation. Avec la hausse des taux, les investisseurs se sont surtout délestés de leurs actions de croissance aux valorisations élevées. Les actions axées sur la valeur, en premier lieu du secteur énergétique, ont relativement bien tiré leur épingle du jeu.

Les places boursières d’Europe de l’Est ont été les plus touchées par la guerre. Malgré le redressement remarquable opéré au quatrième trimestre de l’année, la Hongrie et la Pologne font partie des plus grands perdants de l’année 2022, avec un rendement respectif de ‑26,56 % et ‑22,48 %. Après l’invasion de l’Ukraine, les actions russes ont été exclues de l’indice MSCI EM. Alors que l’Europe de l’Est représentait encore 5 % de l’indice des marchés émergents fin décembre 2021, sa part est tombée à 1,66 % seulement fin décembre 2022.

La Chine figure également au rang des lanternes rouges. Ce poids lourd du MSCI EM a été plombé par les problèmes de son secteur immobilier et sa gestion de la pandémie. Pendant longtemps, les autorités chinoises avaient appliqué une politique zéro Covid, avec notamment des confinements stricts. De plus en plus, la population a manifesté son mécontentement, si bien que le gouvernement a soudain décidé une réouverture totale et incontrôlée de la société au quatrième trimestre. Les investisseurs ont réagi de manière positive et les actions chinoises sont reparties à la hausse, malgré l’envolée des contaminations.

Parallèlement, les tensions se sont multipliées entre la Chine et Taïwan, avec des démonstrations de leur force militaire. L’État insulaire, considéré par la Chine comme une province dissidente, a vu la valeur de ses actions reculer de près de 26 %, clôturant parmi les cancres régionaux. 

Pour finir, il convient de noter les belles performances de l’Amérique latine. Le Brésil (+21,63 %), le Chili (+27,18 %), le Mexique (+4,40 %) et le Pérou (+16,61 %) ont tous terminé dans le vert. Le Brésil, qui parmi les quatre pays susmentionnés affiche la plus forte pondération du MSCI EM, a surtout connu un excellent premier trimestre, puis un bon troisième trimestre. Le pays a toutefois déçu au dernier trimestre, terminant dans le rouge après la victoire à l’arraché de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva face au président en fonction, Jair Bolsonaro, lors des présidentielles.

Le top 5 de la semaine reprend les fonds de la catégorie Morningstar des actions des marchés émergents (dont une classe d’actions sans frais de distribution est disponible en Belgique), sur la base de leurs performances sur l’année 2022.

Le fonds BSF Emerging Markets Equity Strategies, géré Sam Vecht et Gordon Fraser, occupe, de loin, la première place. Ce duo expérimenté adopte une approche long/short et a également recours aux produits dérivés. Le portefeuille compte plus de 70 positions ; sur la composante longue, les positions les plus importantes sont Samsung Electronics, Alibaba et Baidu, tandis que les positions courtes incluent notamment une exposition à Weg, Fortescue Metals et LVMH. Il apparait ainsi clairement que le fonds n’investit pas forcément dans des actions des marchés émergents mêmes, mais aussi dans des entreprises occidentales très exposées à la sphère émergente.

Avec un rendement légèrement supérieur à 11 % sur les trois derniers mois de l’année 2022, le fonds a réalisé un superbe sprint final, qui lui a permis de remporter la pole position pour l’ensemble de l’année.

Suit, à distance, le fonds Nordea 1 – Stable Emerging Markets Equity. Ce fonds est piloté par Claus Vorm et Robert Næss depuis son lancement, en 2011. Les deux gérants font partie de l’équipe multi-actifs de Nordea, qui est notamment responsable de la gestion de la gamme de fonds actions stables. La stratégie consiste à investir dans des actions affichant un profil de volatilité plus faible, afin de protéger le portefeuille contre les baisses de cours. Cette préférence est couplée à un accent sur les actions de qualité, qui affichent une valorisation attrayante.

Ce dernier critère est appliqué de manière stricte, dotant le portefeuille d’un caractère valeur prononcé, selon la Morningstar Style Box. Les belles performances du fonds en 2022 sont surtout imputables à l’exposition à l’Amérique latine, et notamment à Companhia De Saneamento Basico Do Estado De Sao Paulo, CPFL Energia et Aguas Andinas. Toutefois, c’est l’action turque Bim Birlesik Magazalar qui a affiché la plus forte progression.

BE

GRaf



 

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