
Dans un récent article publié le 11 mars, Richard Turnill, Global Chief Investment Strategist chez BlackRock, a plaidé en faveur des large caps de qualité. « Les small caps ont le vent en poupe, mais nous recommandons de ne pas courir derrière le rallye. Nous préférons les large caps de qualité. »
La reprise des marchés boursiers depuis le début de l’année a été impressionnante. Le mauvais mois de décembre 2018 semble oublié depuis longtemps maintenant que la plupart des indices ont atteint en deux mois de temps les rendements annuels attendus, que la plupart des stratèges avaient prévus.
Small caps : impressionnant
Les small caps mondiales ont connu un rallye impressionnant en 2019 et réalisé plus de 3 points de pourcentage de plus que les large caps. BlackRock déclare clairement qu’ils ne courent pas derrière ce rallye. En effet, ils attirent l’attention sur le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et, à cet égard, préfèrent les large caps.
Richard Turnill : « Les entreprises présentant des caractéristiques de qualité telles qu’un bilan solide sont nos favorites. Il ne faut pas oublier non plus que les small caps sont davantage ciblées sur le marché intérieur que les large caps. Si nous examinons la composition de leur secteur, nous trouvons davantage d’entreprises cycliques. La représentation est plus forte dans des secteurs tels que la construction, l’immobilier et la fabrication, ce qui signifie qu’elles sont plus sensibles aux variations de l’activité économique. »
Les small caps sont en feu
Le graphique ci-dessus montre que la performance relative des small caps mondiales dans le passé était étroitement liée aux variations de l’indice PMI. Les indices PMI mondiaux ont déjà connu une baisse au cours de l’année écoulée. La performance des small caps suit cette évolution, mais nous observons cette année une situation différente. En effet, les small caps sont en feu.
Selon le stratège de BlackRock, une grande partie de l’excellente performance des small caps est due à la nouvelle augmentation des paramètres de valorisation (multiples). Celle-ci s’explique par le fait que certains risques importants pesant sur les anticipations macroéconomiques, comme la hausse des taux d’intérêt et l’escalade des conflits commerciaux, sont passés quelque peu à l’arrière-plan suite à une politique monétaire plus souple des banques centrales ainsi qu’à un sentiment de recul des risques géopolitiques.
Cependant, le stratège de BlackRock prévient que peu de raisons portent à croire que les small caps continueront de surperformer.
« En effet, les small caps ont généralement un niveau d’endettement plus élevé et sont moins diversifiées que les grandes entreprises du même secteur, ce qui les rend moins résilientes pendant les périodes de refroidissement de la croissance et d’incertitude grandissante, comme cette année. Les entreprises américaines, surtout, sont également plus dépendantes des dettes à taux variable, ce qui est important maintenant que la Fed va augmenter les taux d’intérêt. Nous pensons que les marchés sous-estiment la possibilité d’une hausse des taux d’intérêt cette année. »
Des bilans plus solides
Turnill: « Enfin, les small caps sont moins actives à l’échelle internationale que les large caps, mais font souvent partie d’une chaîne d’approvisionnement mondiale pouvant être mise sous pression par un ralentissement de la croissance mondiale. Les multiples des small caps ne sont pas un problème, car les ratios C/B sont encore inférieurs à la moyenne quinquennale. Les small caps sont plus sensibles aux révisions à la baisse de leurs prévisions de bénéfices, parce qu’elles ont des marges plus faibles et des profils d’endettement plus risqués que leurs homologues de plus grande taille. »
Plus de la moitié de la dette émise par les entreprises de l’indice MSCI ACWI Small Cap est sub-investment grade. Nous recommandons de rendre les portefeuilles plus résilients grâce à des entreprises de qualité et adoptons une attitude prudente à l’égard des segments de marché de qualité inférieure, comme les small caps. Turnill: « Nous préférons donc les large caps, parce qu’elles ont des bilans plus solides, un modèle d’affaires plus diversifié et sont plus flexibles sur le plan opérationnel. »